CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Maximiliam Marquardt
(chant+flûte+harpe)
-Sebastian Ludwig
(guitare+chant)
-Tobias Ludwig
(basse)
-Andreas Necker
(batterie)
-Markus Klüpfel
(guitare)
TRACKLIST
1)Halja
2)Nu Distel, Nu Dorn
3)Irrlicht
4)Altsommer
5)Die Erde birgt den Tod ...
6)Wiedergänger
7)Perchta
8)Auf Nagelfars Deck
9)Herbst
10)Winter
DISCOGRAPHIE
Nous avons eu une discussion ardente sur le forum des Éternels pour élire le groupe le plus allemand de tous les temps. Comme vous pouvez le devinez, les argumentaires sont des odes à la subtilité et à l'émotion dans lesquels Grave Digger et Running Wild sont les héros. Et pourtant il est certain que ces deux mastodontes de la poésie ne feraient pas le poids face à certains groupes de black metal allemand, tant ces derniers ont des capacités pour tout écraser sur leur passage.
Helfahrt est de ceux là, ce genre de groupe qui ne font ni dans la finesse, ni dans l'émotion. Plutôt dans le style pachyderme répétitif sans aucun sens de la nuance. Il faut dire que le groupe n’a guère eu l’occasion de mettre ses compositions à l'épreuve pour avoir un retour sur le résultat final: bien que les teutons se soient formés en 1999, Widergang n’est que leur second album. Leur premier ne leur a apparemment pas apporté une quelconque reconnaissance, le groupe restant profondément isolé dans l’underground. En même temps, vu le niveau du second essai, c’est peut-être là qu’ils sont le mieux. Wiedergang est un album destiné à tous ceux qui conchient sur l'originalité et ne désirent qu’une seule chose: du bourrin.
Entendons nous bien: Helfahrt n’est pas un groupe brutal, ou tout du moins, pas plus que ne peut l’être un groupe de black/pagan, voire peut être même moins. Le terme "bourrin" est ici à prendre dans le sens du manque de nuance, voire même de variations dans la musique. Les compositions se ressemblent trop, autant par leur contenu que par la forme. Riffs en tremolo tenant sur un nombre minimal d’accord recyclables d’une chanson à l’autre, blast-beats incessants, jeu monolithique du batteur sans aucune variation ni groove, très peu de mélodies: tout cela conduit à rendre l’ensemble trop homogène et il devient impossible de dissocier une chanson d’une autre. Seuls quelques moments ressortent du lot, "Perchta" est la seule chanson en mid-tempo et son riff d’ouverture accrocheur donnerai presque envie d’headbanguer. La chanson ressort aussi grâce à sa lourdeur, caractère cruellement manquant sur ce Wiedergang, la faute à une production faiblarde.
Et faiblard est aussi la caractéristique la plus marquante du chant, qui ne possède ni la puissance nécessaire ni les capacités de modulation requises pour appuyer correctement la musique. D’où la remarque précédente concernant le manque de brutalité d’Helfahrt en comparaison de ses concurrents: la production et le chant en sont les principales raisons. Et comme tout groupe de pagan/black qui se respecte, Helfahrt utilise quelques instruments folkloriques (flûtes, harpe) avec parcimonie. Ils ne sont là que pour appuyer les mélodies lors des couplets ou refrains, très faiblement cependant vu qu’ils sont alors enterrés bien profondément dans le mix. Ils ne prennent le devant que lors des ponts, ce qui est alors la raison pour la ressemblance dans la structure des compositions mentionnée ci-dessus. Chaque chanson est bâtie sur le sempiternelle: couplet-couplet-refrain-couplet-pont acoustique-refrain ...., avec très peu de variations dans ce schéma.
Helfahrt est bel et bien un groupe allemand, cela ne fait aucun doute. Sans faire dans le détail, le combo tente de nous rentrer dans le lard avec son black mâtiné de pagan/folk. Mais même si le manque de finesse et originalité ne repoussera pas les amateurs du genre, l’impression d'écouter les même riffs du début à la fin, la faiblesse de la production et du chant, les interludes acoustiques tous identiques devraient s’en charger. Un rouleau compresseur de la subtilité, vous disais-je.