CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Soraya Hostens
(chant)
-Stephane Thuriot
(guitare)
-Thibault Coisne
(guitare)
-Frank Manier
(claviers)
-Eric Serre
(basse)
-Sebastien Paul
(batterie)
TRACKLIST
1)The Other Kingdom
2)Fears & Hopes
3)Mission to Earth
4)Your Soul Is Mine
5)Secrets of the Seas
6)Survival
7)The Druidesses of Oya
8)Cold Embers
9)In the Abyss of Sorrow
10)Silence of an Angel
11)Pink Star & Tita 09
12)Brave Hearts (Acoustic)
13)Storm (Acoustic)
14)Run & Fall
15)Legasea
16)The Start of a New Story
17)Far Away
18)Toccattack
19)Aquatic Coma
20)The Show Must Go On
DISCOGRAPHIE
Syrens Call, combo d’origine lilloise formé en 1997 et fort de déjà trois albums à son actif, s’offre aujourd’hui le luxe du DVD live, enregistré à domicile, profitant de son 10ème anniversaire pour fêter ça. Prétexte un peu naïf pour une formation qui ne jouit pas encore d’un renom international conséquent, ce qui limite forcément les moyens dédiés à ce genre d’entreprises. De plus, le fait d’enregistrer des concerts de plus en plus tôt dans la carrière d’un groupe est à la mode, mais n’est pas gage de qualité.
Bref, autant d’inquiétudes qui se voient hélas concrétisées dans ce DVD. Oui, le couperet est tombé. Pour une chronique qui va être constituée de critiques dans de nombreux domaines, il s’agit de procéder par ordre. L’image : ouais, bof. Dès qu’il y a un tant soit peu de mouvement, plein de gros pixels tout pas beaux viennent tâcher l’image assez grossièrement. Les éclairages n’étant pas très fournis, tout est assez sombre et ne respire jamais. Sachant que le concert a été filmé avec maximum 5 ou 6 caméras, la plupart proposant des plans de très près et une posée en haut au fond de la (très petite) salle, tout cela n’arrange pas ce sentiment d’enfermement… Le son : haaaa, beaucoup mieux déjà. A part la basse (certains se moquent déjà dans le fond), on entend tous les instruments de manière distincte, même si les claviers et les guitares sont dotées d’un mixage assez brouillon mais bon, on ne peut pas tout avoir ma bonne dame. Comme disait La Fontaine : le beurre, l’argent, la crémière, tout ça…
Mais reprenons : le groupe. Emmené par sa frontwoman Soraya, les Lillois, dont la somme des charismes est largement inférieure à celle d’un Bruce Dickinson, pêchent par un manque d’expérience flagrant. Soraya agace beaucoup avec ses mouvements typiques de goth à pouffes, du style « quand j’étais petite, je voulais faire sirène », et son chant marche par alternance entre passages parfaitement justes et d’autres où les tympans souffrent assez cruellement. Et ne parlons pas de son accent anglais. Les autres membres ne s’en tirent pas beaucoup mieux avec des mimiques et des tenues datées… Conséquence de tout ce qui a été dit jusque là, le public fait du coup un peu pitié à voir. Une petite dizaine de personnes motivées sur le devant lèvent parfois leurs bras et donnent un peu de la voix, et c’est bien tout. Bref, pas la folie d’un concert de Shaaman au Via Funchal par exemple.
L’addition est assez salée pour le moment certes… Alors ne soyons pas injuste, il faut tout de même parler des compositions bien torchées du combo, versant dans un heavy mélodique à tendance symphonique et lorgnant même parfois vers le prog. On passe par des moments de speed pas dégueus, notamment en début de concert avec "The Other Kingdom" et "Fears and Hopes", puis d’autres plus progressifs et travaillés, avec "Cold Embers" ou "Secrets of the Seas". Malheureusement, cela ne suffit pas à rattraper une quantité de tares un peu trop importante. Le DVD sera livré avec la valise habituelle de bonus (non présents sur la version promotionnelle) : biographie, making of, ainsi qu’un CD résumant le concert à une dizaine de titres, le tout prétendument livré dans un superbe packaging, histoire d’entretenir l’illusion que ce live a vraiment quelque chose de spécial, alors qu’il ne s’agit que d’une énième erreur de jeunesse d’un groupe voulant absolument sortir un album live sans en avoir les moyens, et pas uniquement financiers.
À vous de voir si vous êtes prêts à débourser vos deniers pour profiter de la musique de qualité de Syrens Call sous un autre angle, mais hélas pas son meilleur. Les autres préféreront se concentrer sur la discographie du combo, pas encore très fournie, mais qui à le bon goût de ne pas salir la musique par l’image. Et gageons qu’un prochain album fera vite oublier cette faute de goût.