CHRONIQUE PAR ...
Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Sebastian Maeder
(chant+guitare)
-Nic Maeder
(guitare)
-Kit Rileyb
(basse)
-Travis Dragoni
(batterie)
TRACKLIST
1)Never Last
2)Another Thing Comin'
3)Future Story
4)No Grass Is Greener Than Your Own
5)Business in Me
6)Night and Day
7)You're a Freak
8)You Make Me Die
9)It's All Good
10)Piece of Me
11)White Pillow
12)Give Away
DISCOGRAPHIE
La cloche de l'école vient de sonner. Les petits enfants ont bien travaillé. Mais avant de rentrer chez eux, trouver du Son ce serait mieux. C’est là que Maeder intervient dans toutes les bonnes crémeries de l’Education Nationale. Maeder, késako ? Les Quatre Fantastiques australiens sauf que cette fois, exit le frère inflammable et la sœur invisible, mais place à Seb (chanteur-guitariste) et Vic Maeder (guitariste) accompagnés de deux potos batteur et bassite. Bizarre : quatre musiciens Aussies dont deux frères sixcordistes…
Autant lâcher de suite le morceau : Maeder se traîne l’ardue réputation d’être LE nouveau AC/DC en raison de son line-up comprenant deux frangins astiqueurs de manches. Le raccourci médiatique semble d’ailleurs reposer sur ce postulat familial mais aussi sur ce premier album riche de douze morceaux ne dépassant pas les 3 minutes 40, tous conçus sur le même schéma : une intro heavy Blues, du refrain/couplet qui braille et un solo de gratte usant et abusant de toutes les positions de gammes pentatoniques possibles et inimaginables (le solo de "You Make Me Die" avec plus de disto aurait pu être écrit par Angus). La formule est connue de tous, fonctionne toujours bien et, dans le cas d’AC/DC, a permis à bon nombre d’ados de découvrir en plus les joies du bistrot, de la pression mais aussi du trio babyfoot-flipper-bornes d’arcade.
Pour Maeder seulement le chaland s’éloigne de l’ex-ambiance enfumée du troquet de quartier, lui préférant celle de la boum collégiale de fin d’année. Comme quoi même avec la bonne recette, on ne fréquente pas toujours les mêmes établissements, ni les mêmes tables en formica. Sorti du premier titre (“Never Last”) complètement « ACDCien » via son intro à trois accords, l’album renvoie à sa référence nationale mais brasse aussi tous les courants rock qui font fureur sur MTV. Et s’aventure là où les frérots Young n’ont jamais daigné mettre un pied : en pleine pop culture avec une imposante collection de refrains ultra-pop à base de sha-na-na ("Give Away", en parfaite illustration), frasque qui n’a jamais été dans le cahier des charges de Brian Johnson ou de Bon Scott. Seb Maeder hurle, cherche la puissance plus que la justesse, mais sait aussi minauder afin de séduire la fange féminine qui se met au rock.
C’est pourquoi à mi-chemin des 41 minutes de l’album, les Australiens sortent l’attirail acoustique, le piano et le violoncelle. Hop, c’est parti pour “Night and Day”, soit le quart d’heure américain, lui, totalement méconnu des frères Young (pas assez mignons, contrairement aux Maeder Bros.). Reviennent alors en mémoire les premières fiestas d’ados, les slows 80’s et les premiers baisers mouillés au goût d’Orangina, Carambar et appareils de correction dentaire. Comme pour le reste des titres, Maeder expédie la balade en 3 minutes 14 non sans avoir lorgné le côté bon esprit du “Roulette” de System of A Down, et - plus lointain - le “Road Trippin’” des Red Hot Chili Peppers.
L’interlude romantique cesse avant de redonner une petite envie de pogoter, histoire de remettre au pas les quelques trasheurs présents dans l’assistance qui se foutent de tout le monde mais n’auraient pas daigné emballer une donzelle, soit dit en passant. Les titres suivants, hormis l’ennuyeux mid tempo “White Pillow”, permettront d’asséner quelques coups de tête bien placés aux Éternels Hostiles, et surtout de réinjecter une bonne dose de gros riffs ravageurs (“Piece of Me”, “It’s All Good” et ses incontestables relents de "Whole Lotta Rosie"). Signe que le groupe a encore de la réserve et sûrement encore beaucoup à offrir sur scène et en studio. Donc beaucoup de travail à fournir avant de jouer dans la cour des Grands, histoire que la prochaine étape ne se résume pas à simplement monter le volume, jouer beaucoup plus vite, devenir “Fuckin’ Hostile”... et se contenter d’illustrer les plus fun gamelles et les plus mortels wipeout des skateurs et surfeurs locaux. Ou mieux les essais des Wallabies. Vous savez : les AC/DC du rugby.
Maeder, au-delà de ses faux airs d’Assedesse, révolutionne le concept de musique pour lecteurs MP3 à échanger dans les cours de récréation de collèges et de lycéens (pour les quelques élèves qui auraient pris de l’avance sur le cursus, si tant est qu’il y en ait encore). Mon tout est indéniablement animé par une envie de bien faire et de sortir 2 ou 3 singles aisément identifiables: “Another Thing Comin’”, “Business in Me” et la balade précédemment évoquée.