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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11.5/20

LINE UP

-Ron
(chant)

-Dennis
(guitare)

-Deee
(basse)

-Chi
(batterie)

TRACKLIST

1)The Grind
2)Shadow Valley
3)Hello (For You I'm Dying)
4)World's Gone Crazy
5)Too Much of Anything
6)Nostalgia
7)Lovemaker / Soulshaker
8)The Jumpoff
9)This Heart
10)Cowboys

DISCOGRAPHIE

Hello (2008)

4LYN - Hello
(2008) - pop hard rock hard FM avec du Korn dedans - Label : Rodeostar




Où est la limite entre un groupe qui varie sa musique et un groupe qui ne sait pas où il va ? Cet album de 4LYN pose le problème franchement. En effet la formation allemande particulièrement productive (cinq albums depuis sa formation en 2001) a pondu avec Hello un album déroutant qui s'appuie sur deux styles qui n'ont a priori pas grand-chose à voir : le hard-rock eighties de type party metal et le néo mélodique et pop développé par Korn sur ses derniers albums. Fichtre.


Et histoire de dérouter encore plus l'auditeur 4LYN a été jusqu'à diviser clairement son album en deux parties : les seuls titres festifs se situent avant "Nostalgia" et ensuite on n’en trouve presque plus. Ceux-ci sonnent très vintage dans la composition malgré quelques subtiles incursions de modernité çà et là (le beat electro qui ouvre "The Grind") : on est dans un hard-rock direct et groovy qui fait taper du pied, dont les traditionnels riffs « à trous » sont immédiatement reconnaissables et sont presque comme un appel naturel à la consommation de bière. D’ailleurs les paroles suivent : il s’agit d’odes au fun, en particulier "Lovemaker / Soulshaker" et "The Grind" qui brodent (entre autres) autour du joli sujet du sexe récréatif. Tout ça est assez efficace dans le style et plaira sûrement aux fans de musique à guitares et à teuf malgré une prod un poil trop léchée (faudrait du gras) surtout que Ron est tout à fait crédible dans son rôle de chanteur limite glam. D’ailleurs la voix dudit Ron se contente au départ de coller sur les compos sans avoir de caractéristique particulière...

... puis le refrain de "Nostalgia" débarque et c’est le choc : Jonathan Davis sort soudainement des enceintes ! Tant au niveau de la ligne de chant que des inflexions Ron devient soudainement un clone du chanteur de Korn, avant de rappeller franchement Chester Bennington (Linkin Park) dès qu’il met de l’agressivité dans son chant, ce qu’il n’avait pas fait du tout auparavant. Cette capacité de mimétisme est d’autant plus frappante qu’elle est hyper ciblée : sur tel passage l’homme a une identité vocale propre et sur tel autre il va brutalement se transformer. L’influence Davis n’est par exemple pas du tout perceptible sur les titres hard-rock alors qu’elle est plus qu’envahissante dès qu’elle se manifeste. Il faut dire que les compos n’aident pas : "Jumpoff" semble littéralement sortir d’Untouchables dès son intro, et le refrain est une copie carbone pour le coup : la ligne de chant, le timbre, cette manière de se doubler à l’octave... à ce stade ce n’est plus de l’inspiration mais de la repompe.

Vous l’aurez compris, ce n’est pas du tout le Korn rageur de Life Is Peachy ou même celui plus sombre d’Issues qui surgit : on se trouve face à la pop dopée aux hormones et saupoudrée d’effets electro propre à Untouchables, See You On The Other Side et Untitled. Le problème est d’ailleurs là : cette orientation occupe deux tiers de l’album, et contrairement aux titres hard rock qui étaient génériques les chansons plus pop de 4LYN rappellent clairement Korn et pas une scène en général. Les atmosphères développées sont intéressantes bien sûr mais l’impression de repompe est trop présente, et ce jusque dans les sons. Le dernier titre "Cowboys" se détache un peu grâce à ses couplets rappés qui se situent dans le néo des années 90, mais dès le refrain en chant clair et les gros riffs qui suivent on se retrouve projeté une fois sur la planète Korn. Cette similitude annihilant le plaisir d’écoute, il ne reste plus que les titres festifs pour se raccrocher... et il y en a quatre. Ouch.


4LYN semble malheureusement appartenir à la famille des groupes qui ne savent pas où ils vont. Groupe de hard-rock honnête et efficace sur quelques titres, copie éhontée du Korn mélodique sur d’autres, cette formation ne fait que dérouter l’auditeur sans lui donner vraiment des raisons d’accrocher. Etrange album que ce Hello, qui ne fait malheureusement qu’éveiller la curiosité sans vraiment donner de plaisir.


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