CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Robert Karlsson
(chant)
-Andreas Axelsson
(guitare)
-Sami Nerberg
(guitare)
-Anders Lindberg
(basse)
-Benny Larsson
(batterie)
TRACKLIST
1)Hell Written
2)Uncontroll Me
3)No Destiny
4)Demon I
5)Not Of This World
6)Dead I Walk
7)Born, Breed, Bleeding
8)Bleed You Dry
DISCOGRAPHIE
On ne présente plus Edge Of Sanity sur la scène du death metal suédois ni mondial. Succinctement, car il y aurait beaucoup à dire, le groupe a sorti son premier album en 1991, et en a compté une dizaine à son actif au long de sa carrière. Après des débuts assez brutaux, le diamant brut s’est affiné sous l’égide d’un homme, Dan Swanö. Il a insufflé son style, son inspiration (voir ses nombreuses participation dans d’autres Line up et Side Projects…), qui ont fait de lui un touche à tout génialissime, et un producteur émérite et reconnu. Cryptic, dont il est question ici, est l’album du départ de l’ami Dan avant son retour dans un Crimson II nécessaire pour enterrer le groupe sur une bonne note …
Cruel dilemme que de chroniquer ce CD. Pour le fan de la première heure d’Edge Of Sanity qu’est votre serviteur, comment aborder cet album déviant ? Les sonorités "Swaniennes" ne sont plus vraiment là. Certes, l’identité Edge Of Sanity, si reconnaissable pour les initiés, peut apparaître dans "Dead I Walk", que n’aurait pas reniée l’album The Spectral Sorrows, ou encore dans "Born, Breed, Bleeding" avec la même remarque. Mais le fan se dira que c’est trop limité et rare, et cherchera vainement l’alternance voix claire/growl, que ce bon vieux Dan maîtrisait et utilisait de la meilleure manière qui soit, comme le précurseur qu’il était au sein du groupe. Pourtant, Robert Karlsson est plutôt bien sous tous rapports, utilise son growl ravageur, son agressivité vocale certaine et reste tout de même un chanteur efficace. Le fait est qu’il n’a pas la profondeur ni le relief que savait introduire Dan. Bref, le fan des débuts ne retrouvera que parcimonieusement la sonorité de son groupe fétiche, mais surtout, et c’est non négligeable, la production puissante de Black Mark, qui est une qualité majeure du CD.
En tentant de considérer l’album sans tenir compte de son origine, il reste tout de même des points positifs. Il ne ressemble pas à du Edge Of Sanity, c’est évident, mais il n’est pas dénué d’intérêt pour autant. Le chant, comme développé précédemment, est qualitativement appréciable. Les riffs sont de bonne facture, parfois inspirés comme à la fin de "Hell Written", "Not Of This World" ou encore "Bleed You Dry". Ce dernier titre fait même montre d’une certaine originalité qu’aurait dû creuser le groupe, comme pour éradiquer ses vieux démons. L’album y aurait gagné une identité et aussi un meilleur accueil. L’idée de départ était peut-être de se rapprocher des racines du groupe, du temps d’un Death plus rageur et moins mélo, ce qui est en partie réussi, mais qui n’est vraisemblablement pas le souhait de la majorité des fans.
Au fan pur et dur d’Edge Of Sanity cet album apparaît telle une duperie. L’âme de Dan a disparu et hante les esprits, par sa voix, ses compositions, sa guitare, ses mélodies uniques. Au risque d’une comparaison osée, mais non moins valable, essayez d’imaginez un peu Roberto Malone sans poils ? Reste que le son de l’album et ses riffs montrent une qualité musicale intéressante et un chant en proportion, bien que linéaire. La relative originalité de la fin du CD est certainement une promesse d’un avenir qui aurait pu être plus radieux, mais sous un autre nom. Car les musiciens d’Edge ont quand même fait partie d’un des plus grands groupes de death à ce jour…