CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9.5/20
LINE UP
-Nico
(chant)
-Falko
(guitare+chant)
-Andreas
(basse+chant)
-Oliver
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)Ping
3)Closer
4)Question Authority
5)Sorry
6)Junk Masters
7)Father
8)Break Me
9)Truth
10)Qualify
11)Hypocrite (Rebellion in Mind)
12)G.N.W.P.
13)Rise
DISCOGRAPHIE
Cross X est un groupe de néo / hardcore allemand teinté de punk et... non mais oh, revenez tout de suite, qu’est-ce que c’est que ces préjugés ? Attendez au moins que je vous explique pourquoi c’est pas très bien, après tout vous n’avez pas encore lu la chronique. Bon, okay, vous avez vu la note et ça n’aide pas... tentez de faire un effort et faites-en abstraction. Par exemple, en ayant lu ne serait-ce que cette intro vous savez déjà que le groupe compte plus de dix ans de carrière vu qu’il a été formé en 1997. Vous voyez ? Il faut absolument que vous lisiez la suite maintenant.
Commençons par les points positifs vu qu’il n’y en a pas des masses : le chant de Nico est vraiment varié, l’homme enchaînant sans sourciller un chant hurlé hardcore aigu, un growl plus écorché et death ainsi que du chant clair et des parties rappées. Car le côté néo est surtout apporté par ces parties rappées qui émaillent les gros riffs hardcore syncopés que le groupe balance. L’alternance entre ce rap et le chant clair (pas top) qu’on trouve sur un titre comme "Sorry" ou "Closer" fait sonner le tout comme du Limp Bizkit époque Significant Other sur les couplets qui sont entourés de parties speed growlées qui sonnent très thrash/death, ou de gros HxC à l’ancienne. Sauf que la production n’aide pas à profiter du tout : les riffs ne sont pas très originaux à la base mais avec un vrai gros son ils auraient pu claquer... et là c’est un peu de la soupe, même si la vraie oubliée dans l’histoire reste la batterie, complètement étouffée. Pas glop.
L’autre composante dominante de Cross X est le punk-rock, principalement représenté sur le morceau-titre. Cette chanson est d’ailleurs une des rares qui proposent quelques surprises : les couplets mélodiques sont introduits par un petit gimmick de guitare bien senti, et on se surprend à fredonner le tout une fois l’album terminé. Car sorti de ça ce n’est pas la fiesta : Cross X réussit à horripiler l’auditeur via de multiples aspects, en particulier le chant hardcore crié qui tape très vite sur le système et le chant clair plaintif et pas forcément précis... c’est bien la peine d’avoir plusieurs registres si un seul (le chant death) est vraiment maîtrisé ! Dans la série énervement on comptera aussi le texte de "Truth", titre où Nico répète inlassablement « you and me, deeper that we all can see » jusqu’à l’overdose. Et il y a tous ces titres anecdotiques où le même riff revient, qui semble tiré d’une chanson de Madball prise au hasard. Lourdingue.
Le cd inclut également une partie multimédia mine de rien pas mal remplie. On y trouve une présentation du groupe en allemand (génial !) et quelques clips à la qualité variable : si celui de "Question Auhority" ne présente aucun intérêt (le groupe joue sur fond blanc), celui de "Junk Masters" qui juxtapose des images d’abattoir et de maltraitance d’animaux en général est bien dérangeant et révoltant dans son genre. Celui de "Rise" n’est qu’à moitié réussi, car le petit court métrage censé illustrer les paroles se révèle n’être qu’une successions d’images assez peu nombreuses. Le groupe nous offre également deux titres live : une version de "Qualify" sans grand intérêt malgré la présence de deux chanteurs et "Paranoid", un titre plus ancien et très punk. Rien de très transcendant à part ça : les photos en studio sont ultra-classiques, le karaoké sur "Paranoid" est risible, et l’interview en allemand... est en allemand, non sous-titrée. Nuff said.
Question Authority est un album répétitif où on trouve un riff puissant tous les dix riffs plats. Ce n’est pas scandaleux, ça ne déclenchera pas une réaction outragée comme d’autres albums vraiment daubesques qui ont pu être chroniqués dans ces pages... on se contentera de passer un moment vaguement désagréable puis de laisser l’oubli faire son travail. Un peu comme quand vous avez lu cette chronique, en somme.