CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-Wallace Parreiras
(chant)
-Alan Wallace
(guitare)
-Thiago Correia
(basse)
-Andre Marcio
(batterie)
TRACKLIST
1)The God of All Mistakes
2)Resistance
3)Day 7
4)Your Devil's Boulevard
5)Undermind
6)Injected Lies
7)Written in Dust
8)Snake Beat
9)Stainer
10)Enemy Inside
DISCOGRAPHIE
Vous connaissiez Eminence ? Moi non plus... et pourtant ils ont treize ans de carrière au compteur et ont compté des membres de Sepultura en leur sein. Il faut dire que durant tout ce temps ils n’ont sorti qu’une démo et trois albums (celui-ci inclus), ceci expliquant cela. Produit par Tue Madsen comme tout bon album de métal extrême moderne sorti de nos jours, The God Of All Mistakes arrive donc dans nos bacs pour nous rappeler à tous l’existence d’Eminence. Enfin, pour essayer.
Eminence joue un genre de thrash / death / metalcore moderne : les riffs sont compacts au possible, la batterie envoie de la double par wagons et le chant growlé alterne les registres aigu et grave. On trouve pas mal de petites mélodies de fond à la guitare et le groupe laisse de temps en temps parler le groove, adoptant des plans syncopés qui feront jumper en concert. Ça ne vous rappelle rien ? Si c’est le cas, il vous suffira d’écouter l’enchaînement "The God of All Mistakes" / "Resistance" pour voir où je veux en venir tant la musique d’Eminence renvoie directement à celle de DevilDriver, influence d’ailleurs revendiquée par le groupe sur leur MySpace. On ne parle pas ici du néo / death du premier album mais du style qui est devenu le leur à partir de The Fury Of Our Maker’s Hand, et le chant écorché de Wallace Parreiras est carrément à la limite de la copie carbone tant il rappelle Fafara dans ses moindres inflexions. En fait les seuls moments où il ne sonne pas comme le bon Dez sont les quelques passages en chant clair mais surtout les moments où il change de modèle et emprunte les gimmicks de Max Cavalera : écoutez "Your Devil’s Boulevard", c’est hallucinant ! Ahem...
Quant aux riffs le parallèle est le même, on croirait vraiment du Jeffrey Kendrick dans le texte. Eminence ne s’évade de cette parenté envahissante que lors de l’ajout des samples et des claviers que l’on trouve trop rarement : le refrain chanté de "Day 7" ou l’intro à la John Carpenter de "Injected Lies" sortent donc un peu du lot mais le reste du temps c’est vraiment limite tant c’est ressemblant. Il faut dire que par ailleurs Eminence ne rechigne pas à balancer des emprunts plutôt douteux : quand on sort un album après The Golden Age Of Grotesque de Manson on évite de balancer « this is the new shit » dans ses paroles ("Resistance") par exemple... Sinon il y a "Undermind" et son côté nu metal totalement raté, avec ce refrain en chant clair pour djeunz aux paroles débiles. Ou bien "Snake Beat" et ses passages speed qui foncent à cent à l’heure mais tournent à vide, tentatives d’envoyer le pâté un maximum presque douloureuses tant le résultat est plat. C’est un peu le problème de l’album en général : le groupe a beau être carré, efficace et haineux leur démarche tombe à l’eau pour cause de manque crasse d’originalité, sans compter que les titres se distinguent assez peu les uns des autres.
C’est donc raté. Sans être désagréable The God Of All Mistakes est un album anecdotique, un qui glisse sur l’auditeur et qu’on ne retient qu’à cause de ses similitudes évidentes avec DevilDriver. Tant qu’à faire autant choisir l’original : la bande à Fafara, elle, sait au moins pondre des tubes...