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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 8/20

LINE UP

-Michael Bormann
(chant+basse+claviers)

-Lars Forseth
(guitare+chant)

-Tore Moren
(guitare+chant)

-Per Helge "Peppa" Bruvoll
(batterie+chant)

TRACKLIST

1)Do You Like It
2)Insobriety
3)Get Over It
4)Crazy
5)Die For You
6)Flesh And Blood
7)Let Me Be Your Favourite
8)The Other Side
9)Deserve
10)Right By Your Side
11)Lovesong

DISCOGRAPHIE

Stronger (2006)

Rain - Stronger
(2006) - hard FM - Label : MTM Music



Michael Bormann est un homme occupé. L'homme officie en effet dans une foultitude de formations dont Jaded Heart, Bonfire, Charade, Zeno, BISS, Letter X ... Et dans Rain (groupe à majorité norvégienne) il fait du hard-rock US formaté, ou du moins c'est ce qu'on pourrait croire. Le premier album sorti en 2002 avait récolté des critiques assez négatives du fait d'une filiation trop évidente avec Bon Jovi... Rain tente donc de rectifier le tir avec ce second album dont le titre fait second album comme pas possible.

Il est une qualité de Bormann que cet album met en tout cas en lumière : l'homme est un bon producteur et le son clair et chaud qu'il a concocté pour sa galette est tout à fait réussi. Le son penche plus vers la pop-rock musclée que vers le hard FM mais le côté profondément mélodique et singlesque des titres n'en est que renforcé : un titre comme Crazy est pensé pour être un hit radio et la son cristallin des arpèges de guitare acoustique l'y aidera sûrement. La voix typiquement américaine de Bormann est bien entendu traitée comme il se doit, les quelques passages musclés ont de l'impact, et ce Stronger sonne en général très bien.

Il n'y a pas que la voix qui mérite l'étiquette « typiquement américain » : Stronger est une collection de titres de rock gentillet et mélodique, qui rappelle parfois la scène hard de L.A. quand le propos se muscle un peu, comme dans un "Let Me Be Your Favorite" putassier au possible qui évoque franchement les grandes années des permanentes et du spandex. Mais on se rend vite compte que cette orientation est secondaire : Stronger se cache derrière ces quelques titres hard-rock pour aligner un maximum de ballades pop qui vont joyeusement se vautrer dans les clichés du genre, tout en variant les sources d'inspiration parce que quand même.

Prenons "Deserve It" : le couplet ressemble à une parodie de Radiohead période Pablo Honey avant de balancer un refrain plus MTV que ça tu meurs. Et c'est comme ça tout le temps, même dans les parties heavy : l'intro de "Do You Like It" c'est du Rammstein, le risible "Get Over It" repompe tel-quel un plan du Bring Me To Life d'Evanescence... et quand la guimauve pure attaque sous la forme de la piano-ballad "I'd Die For You" (sic), on a très sérieusement envie de fuir. Bormann chante bien, mais la mièvrerie crasse de l'ensemble (doublée d'un je ne sais quoi de pompeux) est tellement intense qu'on en chope presque la nausée. Ca ressemble à la bande originale des Feux de l'Amour et c'est triste...


Rain a donc évité de pomper Bon Jovi en pompant d'autres trucs, ce qui est super constructif. On ne peut qu'être dépité en écoutant le groupe faire du mauvais U2 ("Flesh & Blood") et se complaire dans la pop la plus sucrée et la plus plate possible ("The Other Side"). Cet album n'a d'intérêt que comme fond sonore pour faire des activités ne demandant que peu d'efforts intellectuels, ou comme bande-son si on veut s'imaginer étudiant dans un campus américain qui s'en va dans le soleil couchant à la fin d'une sérié à la con, alors que le générique commence à défiler. C'est là la puissance évocatrice de la musique de Rain : dès qu'on l'écoute, un milliard de clichés nous viennent en tête. C'est dire si c'est intéressant.


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