CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Brüno
(chant+basse)
-Butch Millz
(guitare)
-Pegäz
(batterie)
TRACKLIST
1)The Message
2)Drowned In Burial Mud
3)The Cleansing Extrema
4)Krieg (The Aloha Paradox)
5)Tribe Fire Rituals
6)Firecult
7)18x37 (Adrenaline Code)
8)Supernatural Race Disharmony
9)Black Nymph Reveals
10)The Quisling Celebration
11)At Death's Door
DISCOGRAPHIE
Troisième véritable album pour Hypnos, la bande de jeunes fous menée par Bruno, autrefois membre de Krabathor. Ayant réuni sous sa coupelle d’anciens copains, voici leur nouvel album Rabble Manifesto, du bon thrash death, tout simplement direct et sans réel compromis. N’abandonnant pas la flamme thrash de leur origine, on en revient un peu à ce qui avait été fait à l‘époque avec un album qui n’était pas passé inaperçu: In Blood We Trust. Plus propre que jamais, Rabble Manifesto n’a clairement rien d’original, mais s’applique à déployer tout au long des onze titres présents sur l’album un death/thrash efficace, très bien produit, avec cependant beaucoup de sincérité et un certain caractère destructeur.
C’est ce que l’on ressent à l’écoute de titres comme "The Quisling Celebration", composition rapide, très thrash et découpée, aux riffs parfaitement tendus et soli classiques mais rentre-dedans. Autrement puissant aussi, le troisième "Cleaning Extrema", dont le clip est disponible sur les premières copies de l’album, est tout simplement excellent. Les riffs s’enchaînent comme des lames de rasoir, et la batterie tout à tour très rapide et à contre temps rappellent bien les anciens Krabathor, voire un petit coté poussif à la Kreator. Très appréciable, donc. C’est aussi un peu le cas de "Krieg (The Alpha Paradox)", le plus slayerien de tous, assez intense du début à la fin, et peut-être aussi un peu longuet. Hypnos ne s’applique pas uniquement à jouer des titres rapides. On pourra apprécier certaines compositions ayant une structure plus détendue, plus lourde. Et c’est alors que l’on retombe directement aux sources du metal avec "Drowned In Burial Mud", complètement inspiré des rythmiques en pointillé des premiers Samael époque Blood Ritual. Ce genre de composition se trouve généralement être les mieux appréciées en concert. Par contre sur album, pour le coup, cela paraît un peu étrange tellement on retombe dans un underground oublié.
Aussi, ce qui sonne un peu étrange sur cet album, ce sont les chants clairs, disséminés ici et là, effaçant un peu la brutalité des compositions. "Black Nymph Reveals" est dans ce cas, pourtant sympa dès son début avec ces rythmiques décalées méthode américaine et son feeling mélodique plus qu’allemand. Le chant de Bruno se veut alors très gras, guttural à souhait. Puis au milieu du titre interviennent ces chants décalés, pour moi inutiles. De même pour le dernier et plus lourd "At Death’s Door", titre selon moi le plus complexe au niveau de sa construction (avec "Supernatural Race Disharmony"). Cette fois-ci les vocaux clairs sont en lead sur ces riffs en mid tempo. Mais ils le sont trop, en clair, transformant ce titre sympa en un hybride heavy/death gentillet. Un peu dommage, surtout lorsque l’on a pu apprécier préalablement tout au long des titres le chant excellent de Bruno, complètement sans artifice, gras et assez malsain, la touche black/death en prime.
On retiendra aussi "Firecult", titre un peu à part, surtout au niveau du chant susurré et des quelques claviers sombres venus alourdir l’ambiance malsaine déjà installée. Le mid tempo et la lourdeur de ce titre valent bien plusieurs écoutes répétées, ne serait-ce aussi que pour réécouter les soli de choix. C’est aussi avec une certaine aisance que Hypnos dégage des mélodies plus poussées et recherchées dans ce titre que dans les autres. Ce titre est un contraste qui ne peut que servir à Rabble Manifesto, album sympathique et efficace, mais pour lequel on aurait souhaité plus de sensibilité et d’originalité.