2026

CHRONIQUE PAR ...

14
Dr Gonzo
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17.5/20

LINE UP

-Dan Auerbach
(chant+guitare)

-Patrick Carney
(batterie)

TRACKLIST

1)Thickfreakness
2)Hard Row
3)Set You Free
4)Midnight in Her Eyes
5)Have Love Will Travel
6)Hurt Like Mine
7)Everywhere I Go
8)No Trust
9)If You See Me
10)Hold Me in Your Arms
11)I Cry Alone

DISCOGRAPHIE


Black Keys, (the) - Thickfreakness
(2003) - rock punk blues Garage Blues Roots & Crado - Label : Epitaph Fat Possum



Les Black Keys, c’est un duo de jeunes américains issu de l’Ohio. Nos deux bouseu… euh, ces deux jeunes hommes aiment par-dessus tout le blues et le matériel d’enregistrement analogique, et se sont mis d’accord sur le fait que la présence d’un bassiste serait superflue. Thickfreakness, sorti en 2003 est leur deuxième album et ne brusquera pas ceux qui les connaissent un peu. Pour les autres, c’est une très bonne entrée en matière.

Naturellement, tous les petits futés ne manqueront pas de faire un rapprochement entre le duo d’Akron, Ohio et un autre venu de Detroit. Pas de basse, démarche garage, influence blues, et une couleur dans le nom du groupe. Ces points de convergence sont bel et bien là, mais ça ne va pas beaucoup plus loin, les deux groupes opérant dans deux mondes relativement éloignés. Pas de concept, ni d’identité visuelle chez les Black Keys, rien que de la musique.Mais c’est dès qu’il faut la qualifier, cette musique que ça se gâte. Y’a un fond de blues bien épais, c’est certain, qui prend toutefois ses distances face à la forme traditionnelle proprement dite. Le son est sec, crado, garage assurément. Pour autant, il sera faux de dire que la production est mauvaise, ou «lo-fi».

Un mot peut aider à cerner le son des Black Keys, surtout celui de la guitare. Fuzz. Pour les non-guitaristes, ou pis encore ceux qui jouent de la guitare mais qui ignorent sciemment ce don de Dieu, la pédale de fuzz est une petite boîte assez rudimentaire, capable de transformer le son limpide de votre instrument en bouillie pâteuse, à travers un torrent de saturation émulant un ampli à lampe au maximum de son potentiel juste avant l’explosion finale. Dan Auerbach, en bon « guitar geek », collectionne ce genre de pédale, et explore les sons qui s’offrent à lui. Oubliez les sons clairs, la fuzz rendra la guitare pâteuse, crémeuse, dégoulinante, en foutra partout jusqu'à plus soif, magnifiant les pains et transformant les autres imperfections en éclats exquis dont la spontanéité rend à peine justice à la dizaine d’heures qui permit à Thickfreakness de voir le jour.

Le duo balance systématiquement entre une nostalgie ancrée au cœur du Delta du Mississippi, et une parfaite assimilation de la culture urbaine. Les riffs parfois agressifs, noyés sous la distorsion accompagnés d’une batterie qu’on croirait enregistrée dans un sous-sol au mur bétonné (ce qui doit pas être très loin de la réalité) font penser à du punk stoogien un peu paresseux (“Set You Free”) Et tandis que les morceaux défilent, que l’absence de basse ne se fait même plus sentir et que l’interaction guitare/batterie achève d’élaborer un blues punkoïde alléchant quoiqu’un peu rustre, Patrick Carvey renonce un temps aux divers enjolivements qui accompagnent son jeu de batterie, et propose des boucles qu’on jurerait samplées.

Les morceaux se font plus répétitifs, la guitare elle-même s’enferme dans une structure qui tourne en boucle, et une sorte d’hybride blues-hip-hop du meilleur goût, 100% analogique s’il vous plait madame émerge sans prévenir du fin fond de la campagne américaine. “Hurt Like Mine”, “Everywhere I Go”, à travers deux ambiances très différentes proposent ce mariage pas si évident que ça, qu’il aurait été facile de rater pour se mettre à dos les fans de true blues from da delta. Au lieu de cela, en plus d’offrir deux excellents morceaux, le groupe fait éclater une parenté entre deux genres qui devient difficile à nier pour ceux qui tenteraient encore de le faire. Avec cette synthèse habile de tous ces éléments, les Black Keys parviennent à faire du presque-neuf avec du vieux, du très vieux et du limite périmé.


Spontané et sans fioritures, Thickfreakness est un album abouti dont la rugosité ne plaira pas à toutes les oreilles. Mais en somme, tout le monde peut potentiellement aimer les Black Keys. Il suffit d’avoir un minimum de goût pour le rock dit alternatif, les guitares saturées, les combos minimalistes et réussir à concevoir que le blues, ça n’est pas Eric Clapton ou B.B King faisant un solo de cinq minutes. En théorie, une seule des conditions précitées permet de largement prendre son pied à l’écoute de cet album.


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