CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Lady Angellyca
(chant)
-Sergio
(basse)
-Os
(guitare)
-Leal
(claviers)
-Edward Vert
(batterie)
TRACKLIST
1)Dickhead!
2)Say Good-Bye
3)GothiX Girls
4)Pulse
5)Kristin A.I.D.S.
6)Afterlife
7)Our Story
8)Mar, no te vayas
9)The Lovers
10)Larmes et Roses
11)My Girl (She Loves Her)
12)Gasoline
DISCOGRAPHIE
Groupe espagnol, cliché du metal gothique pour midinettes, Forever Slave serait sûrement resté dans l’anonymat le plus total sans la rumeur en 2006 comme quoi Lady Angellyca, chanteuse du groupe, serait le remplacement de Tarja pour Nightwish. Et voilà comment le nom de ce groupe médiocre parvint aux oreilles des fans du genre, alors qu’un seul album du combo était sorti. Le groupe sortit malheureusement de l’underground dans lequel il aurait dû rester et voilà donc que déboule son second essai.
Groupe cliché, Forever Slave l’est assurément et enfonce le clou avec ce Tales for Bad Girls. Peu de poncifs échappent à la vigilance des espagnols. Il suffit de voir les photos promotionnelles pour s’en rendre compte, sans parler de la couverture horrible et surtout de la musique, presque proche du kitsch. Manquant d’inspiration et de finesse dans l'écriture, toutes les chansons sont bâties sur un format couplet/refrain trop standard. Même pas un petit pont pour aérer le tout, ou une grosse variation du moule précité. Tout est construit pour plaire: l’ambiance légèrement sombre, mais pas trop pour ne pas effrayer, le dégoulinant des mélodies sucrées, la violence dosée pour ne pas froisser. Non, Forever Slave ne prend aucun risque, et alors que s'égrènent les chansons, l'absence relative de changement de tempo (exceptée lors de la traditionnelle ballade au piano "The Lovers"), la platitude de l’ensemble transforme l'écoute en un périple aussi intéressant qu’un discours de plus de trois heures sur la reproduction du Mytilidae Adipicola.
Riffs vaguement neo-metal sans inspiration qui tombent à plat (défaut qui affecte toutes les chansons, avec une mention spéciale pour "GothiX Girls"), section rythmique sans puissance ni feeling, rien ne vient relever le niveau des compositions. La seule fausse bonne idée du groupe est de disséminer un peu d’electro là dedans. Quelques samples utilisés à dose homéopathique, quelques beats et le tour est joué. Pour cela, comme pour le reste, le groupe fait le minimum syndical et le peu de musique électronique ne relève pas le niveau, ni ne change la donne. Dans la grande tradition, le groupe essaye de jouer sur la carte du tube. Plusieurs chansons pourraient sûrement faire office de single (Dieu nous en garde), mais le plus sûr prétendant au titre serait "Gasoline". Cela vous rappelle Rammstein ? C’est normal. Attendez d'écouter le refrain. Si vous ne pensez pas aux Allemands, je ne sais plus quoi faire. En manque d’inspiration aussi dans les lignes mélodiques, Forever Slave repompe le "Deceiver of Fools" de Within Temptation sur "Afterlife", avec juste le minimum de modifications pour s'éviter un procès pour plagiat.
Le très gros point noir du premier opus était le chant de Lady Angellica: aucune puissance, aucune modulation, trop aigu. Avec une écoute peu attentive, il serait facile de conclure qu’elle s’est améliorée. Cependant il semblerait que ce ne soit que de la poudre aux yeux. Son timbre aigu et monotone, proche d’une Liv Kristine avant sa mue pubère, est moins perçant mais elle manque toujours autant de puissance. L’illusion est construite en sous-mixant l’ensemble des instruments, y compris le chant death de son compère Leal, qui intervient de temps à autre. Ses quelques lignes sont aussi soporifiques que le reste, sauf lorsqu’il commence à vraiment s'énerver sur "Larmes et Roses". Pour tenter une note positive, il convient de noter que le thème des paroles s’eloigne des clichés habituels (vampires, morts, etc...) pour se concentrer sur les dangers de la sexualité: SIDA, mauvais traitement des femmes, pédophilie, mais aussi sur d’autres thèmes sexuels: cybersexe, homosexualité. Dommage qu’elles ne soient pas plus recherchés que le reste, « Dickhead, leave me alone! » (sic).
Décidément, Forever Slave aurait du rester dans l’underground et ne jamais sortir cet album consternant sur un label. Sans originalité ni recherche dans l'écriture, construit pour plaire à un public d’adolescentes s'idéalisant dans un pseudo-mouvement gothique/metal, son seul espoir est qu’il serve de tremplin pour faire découvrir à ce même public des groupes d’une autre envergure. Putain de rumeur.