20012

CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 21 novembre 2025
Sa note : 18/20

LINE UP

-Sargatanas (Håvard Jenssen)
(chant)

-Cernunnus (Tor-Helge Skei)
(guitare, Basse, clavier)

-Bornyhake (Sergio Da Silva)
(batterie)

TRACKLIST

1) Da Har de Sænket Mig Ned I Jord
2) Dødmands Ben
3) Gravsang
4) Hundre Gonger Hengd
5) Sinnets Irrganger
6) Helvetes Haller
7) Dansen Gjennom Skuggeheimen

DISCOGRAPHIE


Manii - Sinnets Irrganger
(2018) - black metal Occulte, très classe - Label : Cloven Hoof Brewing & Releasing



Parfois, il est des groupes inconnus, écoutés au hasard, dont tu te dis au fond de toi avec ton expérience de la chose : « hmmm, jamais entendu parler, mais ça pue la maturité, c’est trop classe et trop bien fait pour le style, pour que cela ne cache pas quelque chose de plus évident ». J’ai bien écrit « pour le style », ne va pas chercher un black avec un son clair et puissant, et une voix dans la norme haute, rien de cela, ne t’emballe pas. La production est constipée mais relativement nette, et la voix est bien sale comme je les aime, tu sais, tu dois être habitué(e) maintenant. Le tempo est plutôt lent, mais cette atmosphère m’est familière, bien qu’elle vienne d’un autre genre, d’une autre formation. Et puis, entre nous, le norvégien roté et vomi dans ce black-là, c’est absolument magnifique.

Ce « black-là », il est occulte, même s’il n’est pas satanique, il est très noir, n’a pas une once de lumière, pas une étincelle, et même les claviers sont pesants et mortuaires. Il prend son temps pour bien placer son emprise, pas besoin de blasts beats pour cela, non. Au contraire, plus c’est lancinant, meilleure est la voix, car elle revêt une vraie présence, meilleur est le son des riffs dans leur mariage au clavier. D’ailleurs, ce mariage guitare/clavier est absolument délicieux et atteint peut-être son apogée de symbiose sur "Dansen Gjennom Skuggeheimen", une outro stratosphérique, peut-être même l’un des meilleurs morceaux de black/doom que j’aie pu écouter dans ma vie. Les râles gutturaux en légère réverbe, mais assez en avant, le riff de fond entêtant à la Burzum, le clavier enveloppant, c’est une master class du genre. L’album lui-même est une progression lente vers le néant, l’intensité et la qualité des titres croissant avec le temps. Le début est une parfaite mise en bouche qui se dévoile jusqu’au superbe "Gravsang", qui ouvre lui-même vers le très beau trio de fin, "Sinnets Irrganger", "Helvetes Haller" et "Dansen Gjennom Skuggeheimen".
Ouais, c’est trop classe, il y a un truc. Le truc c’est Manes, ou plutôt l’ancien Manes qui est nouveau. Cela ne veut rien dire hein ? Et pourtant, si, je t’explique. Le sieur Sargatanas, c’est la voix des débuts black de Manes. Son compère Cernunnus, c’est le plus connu ; il officie depuis presque toujours au sein de Manes également, claviers, guitare, programmation. C’est certainement de lui que m’est venu ce sentiment de reconnaître l’atmosphère. D’autant qu’il fait aussi partie de Høstsol, ce all star band chroniqué ici-même. Le dernier se fait appeler Bornyhake, dont le groupe principal est Borgne (il a fait partie d’un autre groupe mythique nommé Jante Alu, sous le pseudo Moteur et Transmission… Je ne résiste pas à t’en faire part, tu connais mon humour maintenant). Ces trois-là ont un vécu qui suinte par tous les pores de Sinnets Irrganger, ils emmènent le black metal vers une contrée peu défrichée avec une finesse dictée par leur expérience, avec cette science de la clarté sonore qui aboutit à une obscurité profonde que manifestement peu de combos non-scandinaves savent faire, rendons-nous à l’évidence.

Franchement, on me l’aurait prédit avant, je n’y aurais pas cru du tout. Je n’ai pas saisi, au début. J’ai écouté, sans pourtant entrer dans Sinnets Irrganger de prime abord. Mais il y avait toujours cette intuition de grandeur, ce fil d’élégance qu’il me fallait dompter, car j’en étais conscient et je ne voulais pas laisser passer. La persévérance, quelques écoutes plus tard et j’étais absorbé, je reconnaissais tout, je m’étais noyé dans la noirceur, envouté par cette voix, caressé par ces claviers, un pieu aiguisé qui commençait à me lacérer le torse pour atteindre mon cœur. Un vrai bonheur.





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