Chronique : Verilehto Aarnihauta (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 13 novembre 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Janne "Mr." Partanen
(chant)

-Markus "Mr." Räipiö
(chœurs+basse)

-Janne "Mr." Tuikkala
(guitare+basse+claviers+batterie)

TRACKLIST

1) Surutta tapettu
2) Nälänhätä
3) Aarnihauta
4) Kalman sotajuokko
5) Tuhkaverho
6) Syöjätär
7) Virvatulet

DISCOGRAPHIE

Aarnihauta (2025)

Verilehto - Aarnihauta

(2025) - heavy metal black metal - Label : Inverse Records

Se faisant porteur d’une certaine vision finlandaise du black metal (car qui doute que nous traitons Finlande en voyant ces titres ?), mid tempo agrémenté de mélodies mélancoliques, Verilehto revient armé d’un Aarnihauta, signification de deuxième album tout autant que porte d’entrée dans le cercle du metal extrême mondial. Enfin, c’est l’idée.

À l’instar de Kuoleman Galleria, dont ils partagent la nationalité sans surprise, Verilehto défend ses positions avec une production toute en rondeurs froides. Les guitares cisèlent l’espace sonore tandis que la batterie marque les rythmes par l’assise puissante de sa grosse caisse. Fait notable, et véritable (dé)marqueur : la place prise par la basse dans le mix, hautement mise en avant et audible en permanence sans avoir à pencher l’oreille. Amateurs de tremblements, vous vous devez d’accorder audience par principe. Toujours dans cette veine de ses compatriotes, Aarnihauta donne la part belle aux mélodies et au mid tempo. L’idée est d’installer une atmosphère plus que d’accabler l’auditeur sous l’amoncellement de brutalités.
Et ça fonctionne, par la grâce d’une aisance évidente à la confection de mélodies mélancoliques qui, si elles ne sont pas directement gothiques, laissent penser à un penchant certain de la troupe pour les ambiances dégagées par le genre. C’est ainsi que nos oreilles se laissent bercer dans ces effluves violettes. Mr. Tuikkala, l’homme à penser de cette machinerie, distille ses promesses d’un monde sombre dans l’au-delà des compositions avec une verve jamais remise en question. Enfin verve… le terme n’est pas le plus à-propos étant donnée l’absence de pulsation véritable pour guider nos trop-pleins d’énergie. La volonté ici est bien de profiter du temps, s’abandonner volontairement à la contemplation et la rêverie pour ne pas perdre le fil de la vie.
Aarnihauta relève le défi avec brio, nous emmenant par-delà les montagnes de résineux dans la félicité. Tout au plus reprochera-t-on le manque de gouaille du trio, qui même s’il est capable de balancer du blast ou des rythmiques dansantes tourne trop autour du même pot pour complètement satisfaire nos aspirations métalliques les plus ambitieuses. Libérer les pulsions permettrait certainement de toucher plus haut les cimes du metal extrême. Maigre réprimande toutefois en comparaison des capacités avérées à nous transporter dans leur musique le long d’un album complet. À ce sujet, le(s) chant(s) font une incursion remarquée dans notre esprit (le black bien plus que le clair pour être honnête). Pas forcément le plus rageur ni le plus impressionnant, la version black possède une âme personnelle agréable augmentant d’autant la plongée dans la musique.

À l’heure des bilans c’est le satisfecit qui l’emporte… même si on aurait préféré plus de fougue et de créativité. Avec une formule clairement définie (trop), Aarnihauta trace brillamment sa route, tout autant qu’il se coupe des possibilités d’aller plus loin. Et puis cette basse !