Je vous entends déjà crier : «Comment ? HIM ? Mais qu’est-ce qu’il vient nous faire ce Guillaume ?». Eh bien oui, HIM, groupe de celui qui se fait appeler « HIM » (ce qui veut dire en français «Son Infernale Majesté»…hum, rien que ça…). Bref, c’est bien d’un groupe de «Gothic Love Metal» dont je vais chroniquer ici un album. Inutile de le préciser tout de suite, si ce style est l’antithèse de vos goûts musicaux, vous n’aimerez pas plus Razorblade Romance que Greatest Love Song Vol.666 ou, le dernier en date, Deep Shadow and Brilliants Highlight.
Mais voilà, en dehors de cette image de groupe à groupies, de « beau gosse » maquillé « à la gothique » pour faire peur à papa et maman, HIM me semble mériter un respect musical. Certes, une majorité du public du groupe est composé de jeunes filles en admiration devant Vallo (le chanteur) et son visage d’ange noir, et la musique proprement dite ne possède pas d’atouts techniques extrêmement convaincants, mais…. Venons en à Razorblade Romance, puisque c’est le sujet après tout…
En fait, rien de bien nouveau par rapport à l’album précédent, c’est-à-dire une rythmique très carrée et répétitive, des power chords à profusion, une basse omniprésente, la voix d’outre tombe du chanteur, ainsi que des textes ne s’éloignant que rarement du sujet de prédilection du groupe : la liaison entre les sentiments amoureux et la faucheuse… Mais 2 titres ont retenu, plus particulièrement mon attention. Il s’agît de "Join Me" et de "Gone with the Sin". Le premier cité reste d’ailleurs probablement le titre le plus apprécié, et le plus populaire du groupe… Rien de bien technique mais les riffs de guitare sur de jolies notes au piano donnent un ensemble harmonieux. Le second est, d’après moi, la plus belle réussite du groupe tous albums confondus. C’est également le morceau le plus "à part" puisqu’ici, plus de guitare saturée mais une musique se reposant d’avantage sur la basse, qui assure une rythmique du plus bel effet, et le synthé, qui apporte cette ambiance presque morbide. La voix du chanteur est aussi à son apogée, ce dernier surprenant par ses aptitudes a descendre dans les graves. On perçoit légèrement une guitare acoustique en fond, puis un solo (guitare ou synthé ?) vient clore la chanson. Pour en finir avec ce morceau (oui je parle beaucoup..), les passages basse/batterie/voix m’ont totalement subjugué, je ne saurais vous l’expliquer mais j’y trouve une atmosphère particulière. Ce morceau m’étant cher pour des raisons personnelles également, vous comprendrez mon obstination sur le sujet.
J’allais presque oublier que l’album ne contient pas que 2 titres… Le reste n’est, certes, pas si mauvais, mais l’aspect relativement répétitif finit un peu par lasser. Ainsi, des titres comme "Right Here in My Arms", "Poison Girl", ou encore "Death is in Love With Us", sont plutôt bons, bien servis par une rythmique entraînante, mais voilà, on croirait entendre à chaque fois le même morceau, ce qui fini inévitablement par un sentiment profond d’ennui. On a donc en fait un peu l’impression que le groupe s’est contenté, comme pour le premier album, d’un ou 2 titres forts, puis a bâclé un peu le reste, en nous ressortant toujours à peu près la même ligne rythmique. D’autant que certains titres comme « "Razorblade Kiss" ou "Heaven Tonight" sont franchement transparents et manquent de punch…
C’est donc un album de HIM, qui plaira aux amateurs du genre, et qui ne plaira pas aux autres. Mais pour les avides de découverte qui ne connaissent pas, je vous suggère d’y jeter une oreille, histoire, au moins, de ne pas mourir idiot. Je conseillerai d’ailleurs d’avantage de télécharger les 2 titres que j’évoque ci dessus, que d’acheter l’album, qui, en fin de compte est assez moyen, vu les autres morceaux qu’il contient. Enfin, dernière réserve, mais qui concerne le groupe en lui-même, les prestations live sont assez médiocres (de ce que j’ai pu entendre en tout cas)…