CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 15 mai 2025
Sa note :
11/20
LINE UP
-Vern Metztli-Moon
(chant)
-Ryan Metztli-Moon
(guitare)
-Carlye Nyte
(claviers+programmation)
-Cris Sanchez
(basse)
-Andrew Nyte
(batterie)
TRACKLIST
1) Spill
2) Chemical Bath
3) Leash
4) Nite Flights
5) Place of Darkness
6) Mache
7) Divine Child (No One’s Daughter)
8) Burden of the Blood
9) Blood Quantum Blues
10) Mutiny
DISCOGRAPHIE
« C’est le premier album où nous nous sentons nous-mêmes. » Pour un cinquième, cela signifie un accomplissement ou alors l’aveu de faiblesse d’un groupe qui ne savait pas où aller et se raccroche peut-être aux roues du carrosse. En tout cas, ainsi se définit Turian pour son effort présent. Lumière Cyrille.
Cinquième album donc, ce qui signifie, et les plus sagaces d’entre vous l’auront bien compris je le sais je vous connais, qu’il y en a eu quatre auparavant. Merci Thorsten. Bref, l’indication d’un groupe qui a des kilométrages au compteur, un style affirmé et dont l’affirmation se confirme en apothéose s’ils sont enfin ce qu’ils ont toujours voulu être. En plus, comme on parle de hardcore, ajoutez le message : « En tant qu’indienne Yaqui, cet album est sur mes ancêtres, leur chagrin étouffé et notre connexion transcendantale à l’autre. » Beau programme signe d’un investissement maximal dans l’engagement. Car ils vident leurs tripes et exposent ce qui les bâtit en tant qu’êtres humains. On peut donc s’assurer que la musique ne ment pas, elle se veut franche et honnête.
Et pourquoi t’es-tu fourré dans une telle galère malgré tout ? me demanderez-vous. Car vous avez lu hardcore. Et effectivement, pourquoi ? Car thrash et punk et électronique. L’association des mots a su titiller ma curiosité. Effectivement, chacun de ces genres se voit incorporé à l’ensemble plus grand qu’est l’album. Néanmoins l’attachement le plus viscéral demeure le hardcore dans son acception la plus générale, disons. Pour le chant tout d’abord car Vern vocifère dans les codes du genre, très éraillé même si elle est capable de modulation dans sa véhémence, toujours bon à prendre. Puis la musique, à la croisée de quelques chemins, mélodique, mais trop sérieuse pour être punk (rock), trop abrasive pour être thrash et pas suffisamment électro (une nouveauté introduite pour cet opus) pour l’être vraiment.
À ce sujet, la partie électro tient plus de l’accompagnement que de la composante à part entière, n’espérez donc pas vous vautrer dans l’adoration de votre genre favori si tant est que celui-ci le soit. Sur ces bases, le groupe parvient à faire mouche quand il tape la mélodie juste sur "Divine Child (No One’s Daughter)" ou sur la rythmique plus lourde de "Burden of the Blood" qui enfin laisse des traces dans les neurones. Sauf que ces deux pistes sont respectivement numéro six et sept sur les dix qui composent ce longue durée (façon de parler, c’est du hardcore donc trente-huit minutes tout mouillé de chaud). Et si le temps n’a pas semblé pénible avant, il n’y a malheureusement rien eu de totalement croustillant pour fixer l’attention. Et c’est là que réside la plus grande faiblesse de la promotion de cet album : cibler des métalleux qui auront du mal à plonger dedans.
Une sortie honnête, très même dans son propos, toutefois cantonnée à la sympathie en ce qui me concerne. Point dépourvue de riffs et mélodies aguicheurs ou en diversité des rythmes, elle n’en demeure pas moins dans la seule moyenne pour l’affreux brutos extrême que je suis.