Chronique : Ancient Mastery Chapter Three: The Forgotten Realm of Xul'Gothar (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 10 mai 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Malte Laslo "Erech Leleth" Katthagen
(tout sauf batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Jöschu Käser
(batterie)

TRACKLIST

1) Impending Shadows
2) Behind the Walls of Urduk
3) The Treacherous Order
4) The Dread of Xul'Gothar
5) To the North
6) From Depths Unseen

DISCOGRAPHIE

Chapter One: Across the Mountains of the [...] (2021)
Chapter Two: The Resistance (2022)
Chapter Three: The Forgotten Realm of Xu [...] (2025)

Ancient Mastery - Chapter Three: The Forgotten Realm of Xul'Gothar

(2025) - black metal black mélo - Label : Autoproduction

Aposiopèse. Définition selon Larousse (pas Simone d’Epica, le dictionnaire) : « Interruption d'une phrase par un silence brusque suivi d'une anacoluthe. » Oui, ok, je vous vois venir. Anacoluthe. Définition selon Larousse (pas Charlotte Wessels non plus) : « Rupture ou discontinuité dans la construction d'une phrase ». Vous ne connaissiez pas ces mots ? Qu’il en connaisse l’équivalent allemand ou que, tel Monsieur Jourdain, il les pratique sans le savoir, Erech Leleth est passé maître dans l’art de l’aposiopèse musicale.

Presque tous les titres du troisième volet de la saga Ancient Mastery en contiennent, de ces pauses abruptes et à chaque fois, ça marche car elles sont utilisées à bon escient. C’est peut-être le point le plus hors-norme de The Forgotten Realm of Xul’Gothar car pour le reste, Erech est clairement revenu à quelque chose de beaucoup plus classique et attendu que sur le premier et, surtout, sur The Resistance, le deuxième chapitre de son récit musical. Le chef des lieux garde maintenant ses facéties pour ses autres projets, comme Narzissus, dont le troisième album a beaucoup plu à notre cher MFF. Finis, les "City of Broken Dreams", vocaux féminins étonnants, et autres très grosses entorses aux règles de la composition de titres de black metal. Ancient Mastery donne désormais dans un black extrêmement mélodique mais classique, un peu dans le style des deux premiers Sojourner. Vous l’aurez compris : si je prends le soin d’ajouter « deux premiers » avant « Sojourner » - vous savez, le groupe racheté il y a plusieurs années déjà par La Maison de la Guimauve - c’est que ce troisième chapitre s’avère tout de même de fort bonne qualité.
Agrémentée de claviers conférant un caractère presque paisible à l’ensemble, l'œuvre reste toutefois assez incisive et prouve que Monsieur Ancient Mastery maîtrise toujours autant l’art du riff bien senti, et continue à ne pas cracher sur quelques constructions inspirées du metal classique, comme sur le fort agréable "From Depths Unseen", au break ambient assez prenant. On retiendra également l’entrée en matière, "Impending Shadows", très efficace ainsi que la pièce maîtresse de l’album, "The Dread of Xul’Golthar", judicieusement située au milieu de ce dernier. Ancient Mastery nous y propose un leitmotiv folk/pagan, un peu à la manière de Dawn of A Dark Age - là encore une référence plus qu’honorable. Alors, regrette-on la folie d’antan ? Sincèrement, oui. L’ensemble sonne un peu trop sage pour nous faire remuer la tête dans tous les sens. La qualité de l’ensemble s’avère toutefois totalement compatible avec une écoute approfondie de cette nouvelle pièce. C’est la plus discrète de ce qui constitue pour l’instant une trilogie, mais elle possède suffisamment d’atouts pour qu’on ne passe pas à côté.

The Forgotten Realm of Xul’Gothar n’est pas l’épisode le plus exubérant de l’histoire musicale proposée par Ancient Mastery mais la qualité des compositions et des arrangements garantit à tout fan de black mélodique de passer un bon moment à son écoute. En attendant la suite de l’épopée.