Chronique : Lowmist Custodians of Pain (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 13 avril 2025

Sa note : 13/20

LINE UP

-Brais "Netzjarais" Barreiro
(chant+guitare+claviers+basse)

-J.M. "Naemoth" Villaverde
(batterie)

TRACKLIST

1) Deserved Pain
2) The Blood Runs Cold
3) Under the Pale Moon
4) Stalking Eyes
5) Buried Bones
6) Like Cold Tears
7) Among the Thick Fog
8) Bloody Underground

DISCOGRAPHIE

Custodians of Pain (2024)

Lowmist - Custodians of Pain

(2024) - black metal doom metal - Label : Khaoszophy Productions

Le brouillard peut-il s’accorder avec tous les états ? Il était déjà d’enterrement, le voilà bas. Quoique cette situation paraisse plus logique. Car un brouillard haut, en définitive, c’est un nuage. Ces questions ne semblent pas tourmenter (on l’espère pour eux) les Espagnols. Ce qui nous questionne par contre, est bien le contenu de Custodians of Pain, est-ce bon ?

Car du black atmosphérique doomisant, nous en avons mangé à la pelle aux cours des deux dernières décennies. Quand Burzum livrait ses premiers méfaits à rallonge, on criait à l’innovation. Quand Drudkh est arrivé on louait sa capacité à renouveler le style. Pareil pour un Totalselfhatred dont la carrière fut bien moins fructueuse. De nos jours le genre est bien débroussaillé et si l’on attend moins la nouveauté qui tue, nous sommes toujours en droit, et en devoir, d’exiger un petit plus. Un souffle différend des habitudes. Bien sûr, vous vous doutez que les noms n’ont pas été livrés au hasard, particulièrement les deux derniers, sources naturelles du black lancinant de Lowmist. Lancinant et atmosphérique car difficile d’envisager du black metal de cet acabit sans sa dose d’ambiances.
C’est évidemment le cas, Custodians of Pain installe ses auditeurs dans un monde lesté de brouillards lourds et mortuaires (bingo non ?). Et étonnamment fait penser à une autre référence, Infestus. Les attaques de guitares, la batterie et une partie du chant le remémorent. En plus lent s’entend, car les Ibères ne s’adonnent pas à la volupté de St. Blast avec générosité, pourtant il y a clairement une filiation entre les deux entités. Plutôt surprenant au vu de leurs orientations originelles. L’avantage de cette situation inattendue est de sortir Lowmist du carcan de base dans lequel nous l’avions mis. Ce faisant, il ressort. Alors certes il va ressortir en égrainant une nouvelle référence, pour autant le mélange de ces influences change.
La révolution attendra, d’autant plus que les appels à Infestus se multiplient passée "Deserved Pain", plus clairement black doom que ce qui suivra. Mais la fin d'album y reviendra (en s'arrêtant au passage sur du Dymna Lotva plus langoureux). Qu’importe, le principal réside dans notre satisfaction d’auditeur, et pour le coup il y a du bon grain. C’est classique et porté par un chant étonnamment caverneux au vu du reste de la musique, mais fort bien en place, ce qui peut détonner pour un simple second album. Sauf que les bonshommes on fondé le groupe en… 2000, rien que ça (ils ont été beaucoup plus prolifique avec Dantalion). Droits dans leurs bottes et avec un cap clair qui leur permet de peu dévier de la trajectoire qu’ils se sont fixée, faisant le bonheur des aficionados en même temps que le tombeau des fureteurs papillonnants. Oui, c’est une sortie adressée aux spécialistes.

Bien fait, Custodians of Pain ne parvient pas à créer la surprise. Bel ouvrage, l’expression s’applique ici sans se hisser au-delà. En soi ça peut être une satisfaction, mais c’est typiquement l’album qui ne peut s’ouvrir des sphères plus larges que celles de la fanbase.