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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 11 avril 2025
Sa note : 16/20

LINE UP

-Amy Tung Barrysmith
(chant+claviers+basse)

-Johanes "Jon" Barrysmith
(batterie)

TRACKLIST

1) Full Sails
2) War Drop
3) Daemonium
4) Alone
5) 7 Years
6) The Darkness
7) Sleep 
8) Prayer

DISCOGRAPHIE


Year of the Cobra - Year of the Cobra
(2025) - doom metal - Label : Prophecy Productions



Préambule : cette chronique du dernier album de Year of the Cobra est un peu particulière car elle a été co-écrite par John Duff (NIME) et Winter (Les Eternels).

John Duff : Le fait que je ne puisse pas écouter un album sans guitare électrique est devenu un running gag sur le Discord de NIME. Il est vrai que c’est cet instrument qui m’intéresse le plus mais écouter un album entier sans guitare ? Non, faut pas déconner. Mes attentes envers ce genre d’albums, c’est un peu l’équivalent des attentes des Français quand un joueur de notre pays est en match à Roland-Garros : proches du néant donc. Alors quand m’est parvenu le nom de Year of the Cobra, un groupe de doom avec une chanteuse (ah cool !) mais sans guitare (merde !) j'étais plus que sceptique.

Winter : J’aime cette métaphore tennistique, cher John, et je vois que nous partageons les mêmes attentes quant au tennis français, surtout à Roland-Garros... En revanche, pour ma part, le fait qu’il n’y ait pas de guitares ne me dérange pas a priori. En tant que fan d’ambient et de groupes comme Necromantia ou Still Life, je peux me passer de six-cordes. Néanmoins, j’étais un peu méfiant, moi aussi. Un couple, un look et une imagerie très sobres, je voyais venir le truc fruste mettant en avant des revendications politico-sociales au détriment de la musique.


Au service : John Duff
Pourquoi diantre ce duo américain n’a pas recruté de guitariste ? Pour des raisons financières, peut-être ? Eh bien, après une première écoute, je dois bien avouer avoir été intrigué, puis séduit. À aucun moment je n’ai ressenti le manque de la six-cordes grâce surtout à la prestation impeccable d’Amy Tung Barrysmith. Sa voix presque apaisante nous transporte durant les quarante minutes qui s'égrènent sans aucun accroc. Également, elle nous délivre des lignes de basse bien pensées, tantôt aériennes, tantôt pachydermiques.
Au service : Winter
J’ai également été séduit par le chant d’Amy, à mille lieux de la hargne punk/core à laquelle je m’attendais, et par la manière dont le duo arrive à occuper l’espace sonore avec deux instruments, une (belle) voix, et des chœurs. Amy manie parfaitement sa basse et son compagnon Jon n’est pas manchot à la batterie. Côté références musicales, il m’aurait été facile de faire le parallèle avec le duo français de Blóð , vu qu’il s’agit d’un couple, là aussi, mais ces derniers donnent plus dans le blackened sludge foncièrement méchant. Year of the Cobra sait nous proposer quelque chose de heavy mais ne force pas toujours sur la noirceur du propos. Ils peuvent même s’avérer entraînants. C’est pourquoi je pense plus au Rabbits de Brume, leurs compatriotes californiens. Les deux œuvres partagent la même approche mélodique et un tantinet indie de la lourdeur.
Au service : John Duff
Effectivement, j’avais aussi cette sensation qu’on allait avoir droit à du screamo ou à un chant très agressif mais il n’en sera rien. Si Jon est bien sûr en phase totale avec ses fûts et nous délivre une performance prenante, et Amy est quant à elle très touchante, le duo forme une symbiose parfaite pour nous délivrer un doom de haute volée. Toutefois, le groupe ne manquera pas de partir vers des contrées plus heavy, ce qui n’est pas pour me déplaire, comme les énergiques "Daemonium" ou même "7 Years" qui se targuerait presque d’être étiqueté metal alternatif tant le morceau est pêchu et accrocheur. Même si au final, ce n’est pas ce qui me plaît le plus chez Year of the Cobra (comme la moins inspirée "Sleep")
Au service : Winter
J’apprécie également beaucoup la variété de l’album que je craignais monolithique, surtout après l’écoute du titre initial "Full Sails", qui, s’il n’est vraiment pas mauvais, laissait présager un énième hommage au doom d'antan un peu plan-plan. L’énergique et catchy "War Drop" m’a rapidement rassuré. L’album connaît toutefois quelques coups de moins bien. En tant que doomster, "Sleep" ne m'a pas spécialement dérangé, contrairement à toi, même si ce n’est pas le meilleur titre. J’ai eu plus de mal avec "Alone", effort mélodique pas totalement abouti à mon sens.
Au service : John Duff
J’adore le heavy, j’aime peu le doom, mais quand les deux se marient ça m’émoustille fortement. Mais bizarrement les morceaux qui me touchent le plus sont les plus doom. Ainsi, contrairement à toi, "Alone" me transporte ailleurs grâce à ses lignes de basse bien pensées mais surtout grâce à la voix envoûtante d’Amy. Quelle prestation sur ce titre ! Citons aussi la sublime "The Darkness" où Amy me charme une fois de plus. Sa voix toute en retenue sur le refrain me colle les frissons et que dire du titre final "Prayer" ? Pendant plus de sept minutes, les Américains nous rappelleront une dernière fois que le doom délivré ici est poignant. Les lignes de basse introductives jouées en harmonique sont un pur délice.
Au service : Winter
J’aime énormément le doom et ne crache pas sur le heavy. Cet album me sort beaucoup moins de ma zone de confort que toi mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas saluer l’effort œcuménique que constitue de Year of the Cobra. S’il y avait des titres à retenir, je choisirais bien les titres les plus rythmés que sont "War Drop", "Daemonum" et "7 Years", de bons vieux brise-nuques. Mais, tout comme toi, ma préférence va à "The Darkness", percutant - quelle lourdeur de frappe… - et sublimement chanté.


Fin du match…

John Duff : Bon, il est vrai que je me suis fait totalement avoir, Year of the Cobra m’ayant tant happé dans son univers qu’il m’est presque impossible de ne pas fredonner une mélodie de cet album chaque jour depuis des semaines. La guitare ne m’a absolument pas manqué, c’est dire ! Le duo américain nous offre ici quarante-et-une minutes intenses, inspirées, au charme fou, où Jon et Amy ne font qu’un, pour nous proposer une des plus belles surprises de l’année 2025 ! Je vais peut-être mettre dix euros sur Arthur Fils, qui sait….

Winter : Habitué à ce genre d’œuvres, je ne risque pas de devenir fou au point de miser sur un Français ! John, tu t’emballes ! Néanmoins, Jon et Amy m’ont beaucoup plu avec cette œuvre puissante, variée, lourde et gracieuse à la fois. Je vais me plonger illico dans le reste de leur discographie. Et puis, allez... après tout, pourquoi ne pas miser une piécette sur Alex Müller ?






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