Chronique : Venefixion Anointed in Nazarean Blood (EP) (2025)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 28 mars 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Romain "R. Cadaver" Gibet
(chant)

-Kevin "K. Desecrator"
(guitare+basse)

-Thomas "T. Njodr"
(batterie)

TRACKLIST

1) Oath of Har-Meggido (intro)
2) Nocturnal Deceit
3) Adversarial Triumph

DISCOGRAPHIE

Anointed in Nazarean Blood (EP) (2025)

Venefixion - Anointed in Nazarean Blood (EP)

(2025) - death metal black metal - Label : Iron Bonehead records Spikekult Rekords

« Une hirondelle ne fait pas le p… » non, ça ne colle pas ! Mmmm, réfléchissons. Adaptons… ah oui, je l’ai ! « Un ptérodactyle ne fait pas le précambrien. » Voilà. On est beaucoup plus dans le sujet ! D’abord, le ptérodactyle, c’est quand même salement plus flippant qu’une bête hirondelle. Et puis le précambrien… Comment ça, les ptérodactyles ne datent pas du précambrien ?

Les grincheux et autres tatillons peuvent sortir. Grâce à cette splendide métaphore, je délivre deux messages d’un coup. Un : prudence. Ce n’est pas parce que cet EP est succulent que le prochain album sera du même acabit. Deux : mise en contexte. Venefixion se dédie à faire revivre le passé - d’où la référence aux dinosaures, eh oui… tout a une explication. Auteurs d’un premier album solide de proto-black-death fleurant bon la fin des eighties et le début des années quatre-vingt-dix, les Français continuent dans cette lignée et se bonifient même, avec un Anointed in Nazarean Blood ressemblant beaucoup au Poisoned Void de Vorum. Et comme je considère cette dernière œuvre comme une référence en la matière, vous aurez compris que j’ai pris mon pied en écoutant cet EP, trop court à mon goût, mais ô combien jouissif. Compacts, précis dans leurs assauts, les Bretons ne se contentent en aucun cas de bourriner en se limitant à invoquer les Sodom, Massacra, Protector et/ou la scène de Tampa. L’agression est ici intelligente : Venefixion sait varier sa musique. Outre quelques leads de guitare démontrant que l'instrument n’est pas uniquement utilisé sous forme de meuleuse, la formation nous offre une palette rythmique relativement ample pour le style proposé. Au-delà du « poum tchak » garanti 100% d’époque, Thomas Njodr, sait blaster, ralentir le rythme… bref, son savoir-faire est l’un des principaux arguments du mini-album, mais pas le seul. Le côté relativement mélodique de l’ensemble est soutenu par la présence de quelques nappes de claviers rappelant la glorieuse scène proto black metal grecque. Dernier point positif : la production, puissante mais compatible avec le retour dans le temps proposé par ces diables bretons. Si, personnellement, j’ai une petite préférence pour "Nocturnal Deceit" et son début réellement brillant, "Adversarial Triumph" fait la part belle au travail rythmique évoqué plus haut. Du bon boulot.

Bon, et la suite ? Hein ? Allez, hop, hop, hop ! Avec ce nouvel EP, Venefixion hausse le niveau et l’on se prend à rêver. Ancré à la fois dans le passé, avec ce vieux black-death roulé sous les aisselles et dans le présent, de par le son et le niveau technique affiché, le groupe devrait combler les fans de vieilleries qui mordent dans les prochaines années. Merci à eux.