Chronique : Hot Milk A Call to the Void (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 21 mars 2025

Sa note : 18/20

LINE UP

-Han Mee
(chant+guitare)

-Jim Shaw
(chant+guitare)

-Tom Paton
(basse)

-Harry Deller
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Julian Comeau
(chant sur "Amphetamine")

TRACKLIST

1) Welcome to the...
2) Horror Show
3) Bloodstream
4) Party On My Deathbed
5) Alice Cooper's Pool House
6) Zoned Out
7) Over Your Dead Body
8) Migraine
9) Breathing Underwater
10) Amphetamine
11) Forget Me Not

DISCOGRAPHIE

A Call to the Void (2023)

Hot Milk - A Call to the Void

(2023) - rock - Label : Music For Nations

J’ai longtemps hésité à chroniquer Hot Milk, me disant que leur musique ne les catégorisait pas suffisamment comme un groupe de metal. Cependant, les ayant découverts en première partie de Palaye Royale dont j’ai rédigé une critique du dernier album, leur présence m’a finalement semblé légitime. Et il ne faudrait pas que notre beau site passe à côté de ce qui pourrait être un des fers de lance du rock énervé de ces prochaines années…

Après plusieurs EP, il était temps pour le Mancuniens de se lancer dans un effort de longue durée. Hot Milk a tout d’une grosse machine. Chaque chanson semble écrite pour être un tube. Les morceaux sont courts (l’album aussi d’ailleurs, à peine plus de trente minutes) et balancent de la mélodie catchy et du refrain imparable à tout-va. Malgré une musique indéniablement rock, le groupe est très ancré dans les sonorités pop. Le tout est porté par une production qui tabasse. Un gros son bien sûr, mais également une myriade d’effets en tout genre sur les voix ou les guitares. Les chansons regorgent de petites idées. Ce sera un peu gênant pour les puristes, mais on s’habitue. Cela fait partie intégrante du son du groupe, de son identité et de la richesse de leurs morceaux. Ces derniers n’ont en aucun cas besoin d’effets de manche pour être accrocheurs, mais le travail sur le son participe aussi à la durée de vie de l’album. Et si Hot Milk emprunte au punk et au metal, ils développent un son résolument moderne et ouvert.
La formation s'articule autour d'un duo vocal masculin et féminin, les deux voix alternant ou se fusionnant selon les moments. Madame se distingue comme l'un des atouts majeurs du groupe (en live tout autant qu’en studio). Son chant dégage une intensité à la fois désespérée et puissante. Tout le mal-être adolescent transparaît dans son timbre, qu’elle gueule ou murmure. Monsieur, en revanche, possède une voix trop lisse pour vraiment nous embarquer. Cependant, l’alternance entre les deux vocalistes apporte une dynamique appréciable à l’ensemble, d'autant que chacun explore un spectre assez large (du vocodeur aux hurlements). Ils ne se refusent rien, jusqu’à du chant rappé. Si l’ensemble peut dérouter au premier abord, comme un joyeux bordel, tous ces registres sont là pour servir la musique. Celle-ci conserve une étonnante homogénéité du début à la fin. Le principal reproche, à l’inverse, pourrait être une certaine uniformité dans la construction des morceaux, qui tendent à se ressembler. Autre péché d’un premier album : les trois morceaux les plus calmes (plus ou moins des ballades) se suivent et accusent une baisse d’énergie en fin de galette. Mais pour un premier effort, on ne leur en tiendra pas rigueur.

Hot Milk fait une entrée fracassante sur la scène rock. Parfaitement moderne et actuel, porteur à la fois d’une énergie et d’un mal-être adolescents, le groupe propose une musique déjà très aboutie et diablement accrocheuse. Ne ratez pas le wagon, Hot Milk a tout pour exploser dans peu de temps.