Chronique : Amon Sethis Part 0. The Queen with Golden Hair (2020)

CHRONIQUE PAR ...

Thierry
Cette chronique a été mise en ligne le 21 mars 2025

Sa note : 17/20

LINE UP

- Julien Tournoud
(chant)

- Olivier Billoint
(guitare)

-Adrien "G. Gzagg" Gouzy
(claviers)

- Laëtitia Bertrand
(basse)

- Sébastien Perrad
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Ma Sarah
(chant sur 1, 3, 14)

-Lucie Vétélé
(chant sur 2 et 3)

-Angèle Macabiès
(chant sur 11 et 14)

-Fabrice Emmanuelson
(chant sur 14))

-Eliott Tordo
(chant sur 6 et 14)

-Mourad Guirari
(narration sur 4)

TRACKLIST

1) The Legacy From The Past (Intro)
2) Nitocris The Queen With Golden Hair
3) My Sister, My Love, My Pharaoh
4) The Conspiracy
5) The Secret Letter
6) The Rise of Aoutef's Army
7) Lost In The West
8) Desert Storm
9) Osiris, God Of The Dead
10) Mask Of Wrath
11) By The Torture
12) Eternal Love
13) The Blood Red Temple
14) From Dust To The Stars

DISCOGRAPHIE

Part 0. The Queen with Golden Hair (2020)

Amon Sethis - Part 0. The Queen with Golden Hair

(2020) - metal symphonique metal prog power metal - Label : Autoproduction

Amon Sethis. Pharaon de la VIIème dynastie, fils de Nitocris, dernière reine de la VIème dynastie. Voilà qui invite au voyage… Pour ma première chronique chez Les Éternels, je vous propose de prendre un avion vers l’Égypte. Terre des pyramides, des Pharaons, berceau des dérives de Maître Gims, la lente progression du Nil, ce fleuve nourricier qui… Bon, je ne prétends pas être un cador en géographie, mais ça ne ressemblerait pas à la région grenobloise, ça ? Et elles sont où les pyramides ? (non, pas là, y a pas la place...)

Ne vous méprenez donc pas, sous ces noms de groupe et d’album se cache en fait une formation française. Julien Tournoud, maître-d’œuvre de ce projet né à la fin des années 2000, est en effet originaire de la région Rhône-Alpes, qui nous a déjà tant donné en termes de heavy hexagonal (coucou Nightmare !). Dès son premier album (Part I : The Prophecy), il se lance dans un opera metal ambitieux basé sur une légende (« pseudo-légende » me disait-il lors d’une interview datant de… 2011, tout ça ne nous rajeunit pas) égyptienne, celle de la bataille entre Amon Sethis et Ateravis (narrée dans les deux premiers albums du groupe) et la légende de leur mère, Nitocris, la « reine aux cheveux d’or » qui est déjà mentionnée dans le long narratif "The Legend of the Seventh Dynasty" présent sur le tout premier EP du groupe…
Dès l’intro (featuring la fille de Julien du haut de ses trois mois !) et le début de "Nitocris The Queen with Golden Hair", le voyage dans le temps commence. Égyptien ancien, chœurs éthérés, riff arabisant, et puis la voix de Julien arrive. Premier constat : il a encore progressé depuis la sortie de The Final Struggle. Ce premier morceau donne le ton : une production plus ambitieuse et des compos qui lorgnent plus vers le power metal ou le metal sympho, ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire. Un titre comme "My Sister, My Love, My Pharaoh" comporte l’un de ces riffs qui vous donnent instantanément envie de le réécouter (et, anecdote sympa, le morceau préféré de ma fille quand on écoute l’album en voiture). Il y a moins de guests que sur les deux premiers épisodes, ce qui aurait tendance à réduire le côté opera metal, mais Julien montre également qu’il a sacrément progressé en tant que chanteur : notons le grand écart entre les envolées heavy et le côté thrashy de "Mask of Wrath" ou le chant death sur "Osiris, God of the Dead".
Néanmoins, je regrette la hargne de certains titres comme "Servants of Seth" ou "Exterminate the Earth" sur les deux premiers albums. On la retrouve (atténuée) sur "The Rise of Aoutef’s Army" ou "Desert Storm" ainsi que sur la partie narrée de "By the Torture". C’est dans le morceau-fleuve final, "From Dust to the Stars", et à travers les thèmes orientaux que l’on retrouve pleinement la patte d'Amon Sethis. Je n’ai quasiment parlé que du chant, et pourtant les autres musiciens brillent bien au-delà du simple rôle de faire-valoir. J’ai particulièrement apprécié l’ajout de la basse fretless de Laëtitia Bertrand et des orchestrations bien plus travaillées que sur les deux premiers albums.

Amon Sethis réussit à raconter une histoire complexe, le tout en évitant les écueils des interludes parlés. Il est évident que des titres comme "The Prophecy" servent – beaucoup – à la narration, mais ils réussissent le tour de force de le faire en restant de vrais morceaux de musique agréables à écouter. Quitte à parler de la narration, l’écoute de cet album ne saurait être complète sans avoir décortiqué le livret, très complet, qui donne beaucoup d’éléments de cette histoire. Les derniers échos venus des antennes pyramidales voient l’arrivée d’un quatrième album ces derniers jours. J’ai été fort, jusqu’à présent, je ne suis pas allé l’écouter car je voulais terminer cette chronique. Alors faites-vous une séance de rattrapage avec l’écoute de cet album, vous ne le regretterez pas : ce Part 0 réussit à se hisser au-dessus des deux premiers chapitres, faisant ainsi d’Amon Sethis un des fers de lance du power made in France.