Chronique : Defiled Serenity Within the Slumber of the Mind (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 19 mars 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Paavo Laapotti
(chant)

-Lauri Seppälä
(guitare)

-Jarkko Mäkelä
(guitare)

-Mikko Sormunen
(basse+orchestrations)

-Arttu Airo
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Sonja "Karisma" Lindberg
(chant sur 5 et 10)

-Juha Leevi Antero Tapio
(chant sur 1)

TRACKLIST

1) Alkutaival
2) Voices from the Void
3) Exiled to Infinity
4) Death
5) Mortal
6) Within the Slumber of the Mind
7) Though the Chaos
8) Your Worst Ennemy
9) Tears of Black
10) Unfaithful (Rihanna cover)

DISCOGRAPHIE

Within the Slumber of the Mind (2025)

Defiled Serenity - Within the Slumber of the Mind

(2025) - melodeath - Label : Inverse Records

Je suis embêté : faire une intro d’un groupe de death mélo un poil mélancolique en provenance de Finlande sans mentionner, ni faire de blague sur la supposée filiation d’avec les grands aînés Insomnium est complexe. Voire impossible. Alors ok, sachez que Finlande, death, mélodies.

Tout débute sur des mots parlés portés par la voix profonde de Juha Tapio. Eminemment inconnu en nos terres, sachez qu'il fut juré de l'émission « The Voice » en Finlande. Il ne lui est pas répertorié d’appartenance à des groupes métalliques. Comment alors ? Paavo Laapotti, chanteur, est passé dans son équipe lors de sa propre participation au télé-crochet. Que voulez-vous, nous n’avons pas les mêmes cultures manifestement. Signe également que si le pépère a su se hisser sur les planches télévisuelles, ne serait-ce le temps d’un seul tour, il doit gérer le chant clair. Ce qui se vérifie le long de l’album. Pour autant, il ne néglige absolument pas le chant extrême, le growl étant même majoritaire sans souci tandis que les excursions plus black s’égosillent de-ci de-là.
Bref, une performance vocale de choix pour des compositions qui sont très loin (et fort heureusement) de se reposer sur ce simple apparat. Car ce qui fait la force de Defiled Serenity en tant que groupe, c’est bien l’homogénéité qui existe entre ses membres, entre les instruments. La base est death mélodique jusqu’à la moelle, mais l’expression est Defiled Serenity. L’introduction de nombreuses mélopées mélancoliques, tant au travers de guitares langoureuses que de chant nostalgique apporte la différence nécessaire pour sortir le groupe de la masse. Pas de l’originalité forcément, thèse renforcée par la pochette plus qu'inspirée de Skyforger, bien que les chants féminins lointains de "Mortal", en se rapprochant d’une séance funéraire du Seigneur des anneaux, convoient quelque chose de spécial.
Le reste s’appelle personnalité, et Defiled Serenity en dégage une forte, appuyée par ses chansons qui font très très souvent mouche. Mariant à la perfection les tempos incisifs à des promenades plus solennelles, Within the Slumber of the Mind impose une atmosphère développée qui happe l’esprit. Cela aurait pu n’être que pure poudre aux yeux sans des riffs à la hauteur. Heureusement, ils le sont bel et bien. Fidèles aux grandes lignes du genre auquel ils s’attachent, ils s’enrichissent d’assez de nuances pour éviter de sombrer dans les eaux de l’ennui, un piège fréquent dans un style souvent englué dans ses propres clichés. C’est là que l’information cruciale du premier album frappe fort. Oui mesdames et messieurs, vous avez bien lu : il s'agit d'un premier album. Mais alors, comment expliquer une telle maîtrise ? Peut-être les âges des membres du groupe, fixés dans la bonne deuxième moitié de la vingtaine, désignant non des perdreaux de l’année mais des musiciens déjà aguerris.

Plaisante surprise que de se retrouver à encenser un album de death mélodique tout à fait classique dans son approche, mais bien différent par sa personnalité et ses qualités évidentes de composition. On leur souhaite évidemment de faire encore mieux dans le futur, pour autant, il n’y a pas de franc axe de progression…

P.S. : à noter la reprise de Rihanna, "Unfaithful", j’avoue n’avoir pas tilté que c’était une reprise… elle s’insère bien dans l’univers Defiled Serenity, comme quoi…