Chronique : Ofnus Valediction (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 12 mars 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-William Takashi Philpot
(chant)

-James Ponsford
(guitare)

-Alyn Hunter
(guitare)

-Richard Rees
(basse)

-Ethan Rees-Spargo
(batterie)

TRACKLIST

1) The Shattering
2) Reflections of Delusions
3) Throes of Agony
4) Proteus
5) Zenith Dolour
6) Valediction
7) Alazia

DISCOGRAPHIE

Valediction (2025)

Ofnus - Valediction

(2025) - black metal - Label : Naturmacht

« Enfin ! »
Mais que nous vaut cet enthousiasme débordant me demanderez-vous ? Pays de Galles. Enfin mes mots se posent sur un groupe gallois. Nous allons pouvoir parler rugby, Jenkins, Williams, Thomas et autres Adams. Car il est de notoriété publique que le Pays de Galles ne sait faire que du rugby et produire quatre noms de famille. Et là, la tuile : black metal et aucun des patronymes susmentionnés. Salauds.

Me voici rendu à parler musique donc puisque les cinq messieurs ont l’outrecuidance de passer outre toutes les bienséances et ne pas se plier aux règles immuables non-écrites que sont le respect des ouvertures à calembours et sujets de conversation. Grand dieu, du black metal. Et mélodique avec cela. C’est vrai que les guitares sont bien froides pardieu. Que ça sonne drôlement aguicheur tout ça. Alors ok, oublions notre différend initial et palabrons metal noir. Car Ofnus pour toute petite soit sa nation d’origine n’en a pas moins les idées larges. Cela s’entend dès "The Shattering" qui pose une mélodie inattendue et ultra rafraîchissante lors d’un break parfaitement trouvé et placé. L’on s’imagine alors du black cosmique, des références à Dissection et Emperor, tout ça en même temps. Avouez que ça a de la gueule.
Le pire c’est que nos petits Gallois tiennent la dragée haute à leurs aînés. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, non ce ne sont pas les successeurs de Dissection ou de Emperor, pour autant il y a du chien ici. Des mélodies qui parlent à nos neurones, des claviers à l’utilisation pertinente, pas simples machine à nappes ou autres pseudo-orchestres. Ils accompagnent intelligemment les compositions, se posent en complément des riffs pour les augmenter et non les ombrager. En cela Valediction s’impose comme une réussite. Parvenir en 2025 à marier black metal et claviers sans sonner daté ou à la ramasse. Frais. Un vent de fraîcheur inattendu, et pas simplement lié à la froideur des guitares, souffle sur cet album qui contentera plusieurs populations : celle en mal de black mélodique non suédois et celle en mal de claviers.
Le tout est enrobé évidemment de blasts, mais comme la mention « non suédois » le laisse suggérer, point de violence gratuite ou de brutalité continue. Le quintet a la présence d’esprit d’envisager le blast comme un appoint, un outil pour agrémenter la musique et non la noyer. Si bien que les chansons défilent avec maestria, dépourvues d’anicroche majeure, se permettant d'incorporer des parties sensuelles plus personnelles. Dans l’escarcelle des influences, ajoutez également le vieux Satyricon. Ce qui empile un nouveau joli nom pour magnifier un disque qui se gorge du passé pour le régurgiter plus moderne. Voilà bien ce qu’on est en droit d’attendre des jeunes pousses. On exigera d’elles de maintenir le niveau d’excellence tout le long de l’album (ça fait légèrement les montagnes russes, la langoureuse "Zenith Dolor" par exemple, sans être franchement gênant).

Est-il dès lors nécessaire de préciser qu’il s’agit d’une excellente découverte ? Si cela ne transparaît pas des phrases précédentes, alors cette chronique est indigente. Foncez vous abreuver de nouveau son noir. Les influences sont évidemment présentes mais leur intégration est intelligente et le rendu final talentueux.