Chronique : Allegaeon The Ossuary Lens (2025)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 11 mars 2025

Sa note : 15/20

LINE UP

-Ezra Haynes
(chant)

-Michael Stancel
(chant+guitare)

-Gregory Sean "Greg" Burgress
(guitare)

-Brandon Michael
(chant+basse)

-Jeff Saltzman
(batterie)

TRACKLIST

1) Refraction
2) Chaos Theory
3) Driftwood
4) Dies Irae
5) The Swarm
6) Carried by Delusion
7) Dark Matter Dynamics
8) Imperial
9) Wake Circling Above
10) Scythe

DISCOGRAPHIE

Fragments Of Form And Function (2010)
Formshifter (2012)
Proponent For Sentience (2016)
Apoptosis (2019)
The Ossuary Lens (2025)

Allegaeon - The Ossuary Lens

(2025) - death metal mélodique et technique - Label : Metal Blade Records

J’ai toujours un petit frémissement dans la gorge à l’idée d’écrire sur un groupe connu et re-connu alors qu’il m’est parfaitement in-connu. Allegaeon représente un formidable cas d'école. Nom vu et re-vu, pourtant in-écouté, ou si peu. Avantage de l’esprit frais direz-vous. Quoiqu’il en soit, loin de mes états d’âme de chroniqueur, les Américains surdoués redébarquent avec un album tout frais en 2025. Confirmation de confirmation de confirmation.

C’est tout du moins ce qu’on (vous donc) espère. Première mise au point, m’informant un minimum, c’est-à-dire en lisant les chroniques pré-existantes de notre cher site, le nom de Arch Ennemy revient. Dommage, encore un re-connu in-connu. Bis. En prêtant oreille à mes oreilles cependant, une chose a fini par ressortir : Gorod. Ah ça oui, du Gorod en beaucoup plus mélodique, mais cette manière d’emmêler riffs et rythmiques, casser l’ensemble et le reprendre, ça sent le Bordeaux. Et Gorod c’est une sacrée référence. À moins que Allegaeon ne soit la référence de Gorod ? Non, les Bordelais vont plus loin, et dans la technique et dans la virtuosité des compositions. Un premier trait d’union donc. Un deuxième s'appelle Alkaloid. Le supergroupe allemand perce de-ci de-là.
Mais repartons sur les bases : le personnel. Retour du hurleur en chef Ezra Haynes après une absence de trois albums. Retour de l’enfant prodigue (??), je ne suis pas à même de juger. Par contre un chant death véhément, au phrasé impeccable et plutôt porté sur l’aspect criard que guttural. C’est du bon, un excellent soutien aux instruments, mais de mon avis qui m’intéresse, ce n’est pas la raison d’être du groupe. Il est accompagné d’incartades claires… qui ont le mérite d’aérer l’atmosphère à défaut d’elles aussi être franchement incroyables. Pour le reste, pas de changement sur les instruments et ma foi, il n’y a rien à redire sur l’aspect maîtrise. Tout au plus pourrait-on reprocher si on était franchement pointilleux, je le suis, un jeu somme toute classique chez monsieur batteur. Ça manque de fantaisie ! Bien sûr le constat s’applique à l’ensemble du groupe qui brille plus par sa mise en scène que par sa capacité à transcender les frontières.
Pas un défaut en soi, surtout lorsque les riffs sont aussi nombreux et forts. Car ça envoie en permanence, toujours portés par des mélodies imparables et des soli du même tonneau. Encore une fois, lorsque la référence Gorod arrive en tête, impossible de s’en dépêtrer, et impossible de ne pas comparer, en la défaveur des Américains pour tout ce qui relève de la virtuosité, tant du jeu que des créations. Sauf qu’on part du ciel pour arriver en haut des montagnes, donc ça va, on prend notre pied. Côté son, si le rougeoiement des guitares et la précision de la production sont à souligner, pour autant il manque de corps dans ce death pour être vraiment agressif. Les guitares manquent de tension dans leur saturation tandis que la batterie possède un léger voile artificiel qui lui enlève deux points de charisme.

Un album loin d’être parfait donc, classique dans son approche et sa réalisation, mais qui demeure une machine de guerre dès lors qu’on s’intéresse à l’aspect musical. Oui, personnellement moi TheDecline01 j’aurais aimé plus d’agressivité, de flamboyance et de folie, mais en l’état on fait face à une superbe pièce de death technique (très) mélodique.