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CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 25 février 2025
Sa note :
19/20
LINE UP
-SI
(chant)
-A.K.
(guitare+claviers+programmation)
-AD
(basse)
-SK
(batterie)
TRACKLIST
1)
L'alliance des rats
2)
Entwined Conondrum
3)
Diapsalmata
4)
Éros N
5)
The Renouncer
DISCOGRAPHIE
Inhibition
(2012)
Rebellion
(2015)
Escape
(2018)
Johannes
(2021)
Wilhelm
(2025)
Decline of the I
- Wilhelm
(2025) -
post rock
black metal
- Label :
Agonia Records
- … à croire qu’il n’y en a vraiment que pour elle… je parle… vous ne savez pas ? Je parle de mon angoisse… Mais vous ne la connaissez pas ? Vous en avez de la chance…
"Diapsalmata", troisième titre de
Wilhelm
. La voix est celle de Marie-Jo Simenon, la fille de l’écrivain. C’est A.K. qui me l’a appris, bien sûr. À l’entendre, je me fais la réflexion que cette femme est bien maniérée, qu’il y a peu de vérité derrière ce ton affecté. Quand A.K. me dit qu’elle a mis fin à ces jours peu de temps après avoir parlé de la sorte, je comprends l’ineptie de ma réflexion. Le désespoir le plus sincère peut se mettre en scène. Et en tant que fan de
Decline of the I
, je devrais bien le savoir : la vérité des sentiments est la pièce maîtresse du spectacle monté par le groupe depuis maintenant cinq albums.
En 2021, le masque a failli tomber.
Johannes
nous a peut-être montré le visage de Decline of the I tel qu’il était à cette époque-là au réveil un lendemain de cuite, bouffi, sans fard, désabusé, le temps d’un album fort, presque émouvant. L’esprit de l’esthète vieillissant habitant alors la formation parisienne s’était laissé aller à quelques élans de nue sincérité peu communs. Mais depuis, il s’en est passé, des choses. En quatre ans, A.K. a progressé. Il a suivi la voie tracée par Kierkegaard et est passé du stade esthétique, décrit sur
Johannes
, au stade éthique, représenté par
Wilhelm
, la figure du juge d’
Ou bien, ou bien
. Dans ce dernier ouvrage, Kierkegaard aborde la nécessité de faire un choix. Ou bien prolonger une vie faite de plaisirs superficiels, ou bien tester une autre forme de jouissance, un peu plus masochiste, celle faite de prise de responsabilités et d’immersion dans la vie des adultes. Bref, la tête pensante du Déclin a «
mûri
» - mettez ce que vous voulez derrière ce mot-valise. Mais n’allez surtout pas penser que cette évolution s’accompagne d’une impudique mise à nu, faite de quelques accords de guitare sèche plaqués un soir d’été sur une plage, accompagnés de poncifs vomitifs sur « la life ». A.K. ne s’est pas marié avec une tik-tokeuse, il ne vante pas les bienfaits du jus d’açai. Habité par une nouvelle jeunesse, Decline of the I a enfilé un costume neuf et remis un masque effrayant. Effrayant mais beau. Et propre.
Wilhelm
confirme ce qui avait été constaté sur
Johannes
: la crasse appartient au passé. Sur la trilogie de Laborit, la formation hexagonale, hirsute, hurlait son désespoir sans retenue.
Dorénavant, c’est confirmé : le groupe contrôle tout. Il domine et sublime l’angoisse qui l’étreint pour créer un monstre de puissance. Si les passages électro sont de retour, si les voix off et les arrangements sont cette fois-ci de la fête, le groupe n’a jamais autant proposé de plans metal. Et ce mélange en forme de querelle entre anciens et modernes ne s’est jamais avéré aussi puissant - le rouleau-compresseur que constitue la seconde moitié d’ "Entwined Conundrum" en est une belle preuve - et aussi glaçant. Le stade éthique ne rime ni avec plénitude ni avec zen attitude. Sur "The Renouncer", lorsque le Jean-Pierre Léaut de
La maman et la putain
nous annonce «
que quand je fais l’amour avec vous, je ne pense qu’à la mort, à la terre, à la cendre
» sur fond d’accords prog à la
Enslaved
époque
Below The Lights
, je dois reconnaître que mon propre niveau d’angoisse monte de quelques degrés. L’idole de François Truffaut et Jean Eustache n’est pourtant pas le personnage le plus terrifiant du cinéma français mais mis en scène de la sorte… Il faut dire que la pièce finale de l’album, initiée avec un chant féminin cristallin mais un peu trop outré pour être honnête, est à l’image de l’ensemble de l’œuvre : intense - si vous saviez quels types de bruits nous entendons sur "Éros N"…-, ostensiblement grandiose et malsain, et beau. Très beau même. La Marianne de
Rebellion
peut reposer en paix - j’espère qu’elle l’aura trouvée, elle appartient bel et bien au passé. Plus paradoxal que jamais, le Decline of the I nouvelle génération possède la puissance que confère les mariages contre-nature réussis entre sonorités harmonieuses et raptus anxieux de forte magnitude. La sérénité dans l’angoisse ou l’angoisse dans la sérénité, au choix. Une version black metal de l’équilibre Yin Yang.
Pour finir cette chronique en beauté, il faut que je l’écrive : en s’inspirant d'
Ou bien, ou bien
, Decline of the I va faire un carton en Suisse. Vous avez compris, ou bien ? Lol. Ptdr. Si mon sens de l’humour vous angoisse, essayez une forme plus avancée de test nerveux. Tentez
Wilhelm
. Il s’agit de l’œuvre la plus aboutie, la plus harmonieuse et la plus puissamment anxiogène que le groupe ait jamais concoctée. Le France-Culture black metal va bien. Et il emmerde ses détracteurs. Merci pour lui.
<a href="https://agoniarecords.bandcamp.com/album/wilhelm">Wilhelm de Decline Of The I</a>
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