19782

CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 14 février 2025
Sa note : 16/20

LINE UP

-David Daniel "Dee" Snider
(chant)

-John "Jay Jay" French Segall
(chœurs+guitare)

-Edward "Eddie" Ojeda
(chœurs+guitare)

-Mark "The Animal""Mendoza" Glickman
(basse)

-Anthony Jude "A.J." Pero
(chœurs+batterie)

TRACKLIST

1) Stay Hungry
2) We're Not Gonna Take It
3) Burn in Hell
4) Horror-Teria: The Beginning (A) - Captain Howdy (B) - Street Justice (C)
5) I Wanna Rock
6) The Price
7) Don't Let Me Down
8) The Beast
9) S.M.F.

DISCOGRAPHIE

Stay Hungry (1984)

Twisted Sister - Stay Hungry



Printemps 2001, église luciférienne réformée de ma paroisse, nous écoutons religieusement Puritanical Euphoric Misanthropia des apôtres norvégiens. Dernier titre.
- Par la barbe du grand cornu ! Ce "Burn in Hell" est excellent ! Ce Shagrath est un génie !
- Ce n’est pas d’eux. C’est de Twisted Sister.
Je regrette déjà d’avoir ouvert ma bouche mais c’est sorti tout seul. Soixante-six paire d’yeux se tournent vers moi.
- Et comment sais-tu cela, frère Winter ?
J’avale difficilement ma salive…
- Je… c’est un ami qui…
… mais la meilleure défense, c’est l’attaque.
- Eh, oh ? Vous doutez de moi ? Ma mère me mettait des petits bouts de mèches d’Anton LaVey dans le biberon ! J’écoutais Worship Him à trois ans ! Plus luciferian black metal que moi, tu meurs !


Je rentre chez moi troublé. Pas par les soupçons de ces fidèles un peu trop zélés, j’ai l’habitude. En revanche, que Shagrath et sa bande aient, eux aussi, flashé sur ce titre m’interpelle. Et des souvenirs - authentiques, cette fois - me reviennent en mémoire. Remontons le curseur temporel encore dix-sept ans en arrière. 1984, donc. Je suis un gosse et les zonards de mon immeuble m’impressionnent. Ils en connaissent un rayon en metal. Maiden, Judas Priest, Scorpions, Venom… Ils m’abreuvent de noms qui sonnent très bien mais… « Ah et puis le dernier Twisted Sister, il est mortel ! »… mais ce nom-là m’intrigue tout particulièrement. J’approuve vigoureusement leurs dires, histoire de ne pas passer pour un ignare. « Donc le T et le S tordu sur le dossard de Franck, c’était eux… » Lorsque j’ai enfin l’occasion de me procurer le vinyle, la pochette me fait frémir d’aise - ce Dee Snider est vraiment malsain… - mais les premiers deux premiers titres douchent quelque peu mon enthousiasme. Déjà fortement marqué par Ride the Lightning et Black Metal, je ne goûte que moyennement le morceau éponyme, qui nous sert un hard rock frisant le heavy, sympathique mais pas renversant, et n’apprécie vraiment pas ce qui deviendra l’hymne du groupe. Ce "We’re Not Gonna Take It" est tellement pompier que les Ricains pourraient réclamer la nationalité allemande, elle la leur serait concédée sur le champ ! Mais lorsque Dee se racle la gorge sur le troisième titre… je sursaute. Non seulement ce "Burn in Hell" me plaît énormément mais encore… il me fait flipper. Sous ce glam-rock lourd et un peu rustre se cache quelque chose de sombre. "Captain Howdy" et, dans une moindre mesure "The Beast", me confortent dans cette idée que Twisted Sister n’est pas Kiss.
Las, mon amour pour le thrash, puis le death et le black, m’éloigne pendant de longues années de mes premières émotions musicales moins extrêmes. Je ne vais pas passer pour un poseur ! Il faudra donc attendre l’écoute de la (très bonne) cover de Dimmu Borgir pour que je m’intéresse à nouveau au troisième album des New-Yorkais et leur mélange assez spécial de gros rock et de heavy metal, que les fans avaient déjà pu apprécier sur les deux albums précédents. Deux albums de bonne facture, d’ailleurs, où le contraste entre moments sombres, heavy, presque raw et titres grand publics absolument et uniquement rock existait déjà ("Under the Blade" vs. "Bad Boys", par exemple). Stay Hungry ne fait donc qu’accentuer cette dichotomie entre le Twisted Sister tout public (l’infâme "We’re Not Gonna Take It", donc, le beaucoup plus sympathique "I Wanna Rock" ou la belle ballade "The Price") et le Twisted Sister d’alcôve obscure ("Burn In Hell", "Horror-Teria", "The Beast"). Puisque la créativité du groupe s’assimile à un continuum, certains titres constituent un point médian entre ces deux extrêmes, comme le heavy "S.M.F." ou le dynamique "Don’t Let Me Down", aux refrains fort efficaces. Dee et ses acolytes privilégient donc la variété à l’unité et il faut reconnaître que "Stay Hungry" possède un petit côté patchwork, mais le fait est que je ressors toujours l’album, plus de quarante ans après sa sortie et en éprouve toujours autant de plaisir !


"Burn in Hell" donc, oui, bien sûr, mais pas uniquement. Avec Stay Hungry, Twisted Sister est au sommet de son art. À l’instar du Kiss de ces mêmes années, le combo propose un hard-rock lorgnant sans vergogne sur le heavy-metal, mais contrairement aux méga stars new-yorkaises, Dee et sa bande n’hésitent pas à devenir crasseux voire malsains. Ce qui les empêchera de conquérir les sommets mais leur conférera une réputation qui, aujourd’hui encore, perdure dans la mémoire des boom… de ceux qui ont fait leurs classes métalliques au début des eighties.



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