Chronique : Primordial Exile Amongst The Ruins (2018)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 22 janvier 2025

Sa note : 16/20

LINE UP

-Alan "A.A. Nemtheanga" Averill
(chant)

-Ciáran MacUiliam
(guitare)

-Michael "Micheál O'Floinn" Flynn
(guitare)

-Pól MacAmlaigh
(basse)

-Simon O'Laoghaire
(batterie)

TRACKLIST

1) Nail Their Tongues
2) To Hell or the Hangman
3) Where Lie the Gods
4) Exile Amongst the Ruins
5) Upon Our Spiritual Deathbed
6) Stolen Years
7) Sunken Lungs
8) Last Call

DISCOGRAPHIE

A Journey's End (1998)
The Gathering Wilderness (2005)
To The Nameless Dead (2007)
Redemption At The Puritan's Hand (2011)
Where Greater Men Have Fallen (2014)
One and All, Together, For Home (2014)
Exile Amongst The Ruins (2018)

Primordial - Exile Amongst The Ruins

(2018) - heavy metal black épique et celtique - Label : Metal Blade Records

Mine de rien, je chronique mon premier Primordial chez les Eternels. Et n’importe où ailleurs, je ne suis sur aucun autre webzine, heureusement pour le bien commun. Et pourtant, j’aime ce groupe depuis longtemps, même si j’y suis arrivé sur le tard et que je n’en ai pas forcément les mêmes attentes. En plus, je bouche les trous dans la raquette, cet album n’est pas un mal aimé, mais pas non plus un bien aimé de ce que j’en ai entendu à sa sortie. Il me semble opportun d’expliquer que je ne suis pas un averti de la première heure et que, par exemple, j’adore littéralement "Babel’s Tower", ce qui m’a valu quelques interrogations et incompréhensions. J’ai « mon » Primordial qui n’est pas forcément, mais pas toujours, « le » Primordial espéré.

J’assume, il y a dans certains titres de Primordial un côté particulier que je recherche, celui de la montée en puissance et de la faille, celle qui jette une émotion terrible à la figure, sur des détails. Un feeling personnel complet, c’est exact. L’épique, le celtisme, j’avoue que ce n’est pas vraiment mon crédo concernant les Irlandais. J’aime les montées d’adrénaline sur la voix de Nemtheanga, les passages chantés plus graves de "Last Call" ou du titre éponyme. J’aime les envolées imprévisibles qui finissent en growl ou en autre chose. Ce chanteur est décidément un concentré d’émotion quand il est bien servi par le décorum. Un titre linéaire, il n’en fera que ce qu’il peut. Une simple brèche émotionnelle et il la décuplera, c’est un attribut très rare. Mais le prérequis est de lui donner cette brèche, ce qui est de plus en plus ardu au fil du temps.
Fort heureusement, encore une fois, Exile Amongst the Ruins parvient comme ses prédécesseurs à donner du grain à moudre à sa bête vocale. Du murmure, du hurlé, du chanté, du growlé, son spectre vocal peut s’exprimer, et grâce à certains moments plus empreints d’émotion de l’éponyme, de "Stolen Years" ou de "Last Call" parmi les titres les plus marqués, Nemtheanga peut se balader. Il marche tel un funambule sur le fil du désespoir, il vomit sa rage et celle de tout un peuple, il harangue ses troupes pour aller au combat, et on a envie de le suivre, où qu’il aille. Le défi de ceux qui l’entourent réside uniquement dans leur capacité à le mettre dans les conditions où il va exceller. Un soupçon de folk celte, une belle dose épique, une montée en puissance, de la variété de chant, une énoooooorme dose de sentiments et le cheval se cabre. Un ingrédient manquant ou dans les mauvaises proportions, et ce sera un petit trot de poney. Heureusement, Exile Amongst the Ruins fait se cabrer le cheval.

Malgré un accueil pas forcément positif, cet album m’aura plu. Je ne sais pas mesurer forcément s’il m’a plus plu que son prédécesseur, je sais juste dire qu’avec le recul de quelques années, le réécouter fut un réel plaisir. D’autant plus réel que j’ai pu mesurer combien il était supérieur en tout point à son successeur, autant tuer le suspense. Cet album est du vrai Primordial et ils peuvent toujours faire mieux comme tout le monde, mais cela n’enlève rien à sa qualité. Le plaisir passe avant le reste des considérations de classement, et tant que le plaisir est là, le reste est subsidiaire.