Chronique : Habitants Alma (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 18 décembre 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Anne Van Den Hoogen
(chant)

-René Rutten
(guitare+claviers)

-Gema Pérez
(guitare)

-Mirte Heutmekers
(basse)

-Jerôme Miegendrop De Bie
(batterie)

TRACKLIST

1) Highways
2) Youth
3) Future You
4) Cod Fishing
5) Morgen
6) Alma
7) If I Knew
8) The Waiting Room

DISCOGRAPHIE

One Self (2018)
Alma (2024)

Habitants - Alma

(2024) - post rock dream pop / shoegaze / rock alternatif - Label : Psychonaut Records

Il y a trois ans, je vous faisais découvrir mon coup de cœur pour le premier album d’Habitants, One Self, groupe de René, leader de The Gathering. Six ans après sa sortie, son petit frère, Alma débarque, avec la lourde tâche de faire aussi bien que le 20/20 de son prédécesseur.

Vous vous doutez que la réponse sera négative, il sera sans doute impossible de déloger One Self dans mon petit cœur. Cependant, Alma a des arguments à faire valoir et pas des moindres. Navigant dans une constellation mêlant rock alternatif / shoegaze, post rock/ dream pop, la bande à Anne, la vocaliste à la voix d’ange propose une nouvelle œuvre peut être plus travaillée, avec plus d’idées et plus de variété dans les propositions. La contrepartie sera peut-être un manque d’émotions par moment, notamment dans le second tiers de l’album. Alma peut effectivement être divisé en trois. Une première partie de haute volée, aérienne mais résolument rock à l’image de "Youth" qui devrait faire son petit effet en live." Highways" est un petit bijou témoin du savoir-faire du combo et de l’intérêt de René pour le shoegaze. "Future You" quant à elle se veut simple, alternative, tout en mettant en valeur le talent de Gema à la gratte.
Le second tiers se veut plus mystérieux, lorgnant vers la dream pop en proposant des ambiances sinueuses, et où Anne officie dans un registre plus retenu. Sur la title track, cela fait mouche et on se prend à s’évader sur la minute finale où la voix dAnne et la guitare de Gema nous font vibrer. Cependant si "Cod Fishing" et "Morgen" sont certes réussies, elles donnent l’impression d’assister à un exercice de style avec un léger manque de spontanéité. Enfin, bien que différentes dans la musicalité, "If I Knew" et "The Waiting Room" concluent Alma avec une douceur bienvenue. Quand la première déborde de mélodies (pour mon plus grand plaisir), la seconde aura besoin de plusieurs approches pour faire apprécier ses presque huit minutes d’émotion.

Objectivement, Alma n’a rien à envier à One Self. Plus travaillé, plus cohérent dans son ensemble, il dévoile l’approche musicale d’Habitants emmenant son auditoire dans un voyage fait de rêve, de mélancolie, d’énergie et d’optimisme. Si les Néerlandais gomment une petite tendance à vouloir trop bien faire, ils peuvent monter encore plus haut. Vivement la suite.