Chronique : Kir L'appel du vide (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 12 décembre 2024

Sa note : 13/20

LINE UP

-Mateusz "Harvest" Zborowski
(chant)

-Ferment
(guitare+basse)

A participé à l'enregistrement :

-Krzysztof Klingbein
(batterie)

TRACKLIST

1) Destination Void
2) Monument
3) Znów
4) Eter
5) Apoptosis

DISCOGRAPHIE

L'appel du vide (2024)

Kir - L'appel du vide

(2024) - black metal - Label : Godz ov War Productions

Se faire duper : se dit du chroniqueur persuadé d’avoir affaire à un groupe français, prêt à lancer moult calembours de haute volée pour finir désabusé par l’ampleur de sa méprise. Imaginez ma stupeur lorsque Kir - L’appel du vide se révèle non pas être un disque français mais bien… polonais. Improbable. Ainsi se brisèrent mes rêves d’introduction sur fond de moqueries ayant trait à la boisson alcoolisée.

Dur monde. Mais adaptation. Puisqu’il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur, soit. Donc on peut se prénommer Kir (linceul en polonais, hé oui), sortir un album intitulé L’appel du vide et n’être ni français ni francophone. Remarquez, j’avais bien trouvé la production ultra puissante et la maîtrise des mélodies épatantes pour une première sortie. L'origine de l’entité procure-t-elle une explication sur ce point ? Pas forcément car la France produit des groupes de black bien puissants, pourtant force est de reconnaître que l’affaire s'exécute mieux en Europe centrale. Dès lors pourquoi ne pas les rapprocher d’un Batushka local croisé d’un Dark Funeral beaucoup moins local ? Et d’un Slayer, mais uniquement pour une durée rikiki d’à peine trente minutes, mesquin.
Avec des riffs fort simples, des blasts omnipotents et un chant hurlé tout réverbéré d’échos, la recette appliquée appartient au domaine du facile. Des mélodies accrocheuses couplées à cette production bien puissante, masterisée très fort même, la grosse caisse fera décoller votre palpitant, difficile de ne pas se faire emporter par la lame de fond. Ce, d’autant que les talents de compositeurs de la troupe sont plus que corrects. Ajoutez à ceci la dose qu’il faut de force occulte présente dans ce son grisonnant et hivernal pour se prémunir des accusations en falsitude, et l’attaque devient imparable. Imparable tout autant que facile à ignorer puisqu’elle sera ouverte aux grands vents de l’oubli rapide. Non qu’à ce niveau de qualité les groupes pullulent, pour autant ce type de black passe-partout court les rues.

Félicitons-nous donc de découvrir un nouvel élève doué à qui on pardonnera l’absence d’originalité pour cette entrée en matière. On en exigera plus de recherche pour l’opus suivant car la formule risque de tourner très vite en rond.