CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 05 décembre 2024
Sa note :
14/20
LINE UP
-Joona Antero Pätsikkä
(chant)
-Alpo Laitinen
(chant+batterie)
-Peter Halin
(guitare)
-Petteri Sillanpää
(guitare)
-Jouni "Johnny Grinds" Aaltonen
(basse)
TRACKLIST
1) Introduction to Constipation
2) Airborne Backdoor Evacuation
3) Whirlwind of Excrement
4) Unremitting Hematochezia
5) Tales from the Toilet
6) Impending Anal Leakage
7) Erfurt Latrine Disaster
DISCOGRAPHIE
De la musique conne comme ses pieds, cela ne fait-il point du bien des fois ? Ou comme son cul présentement. Putrid Defecation. Tales from the Toilet, d’aucun aura compris la thématique principale (unique ?) du groupe. Et l’intelligence de son propos. Venir de Finlande pour ça, ce n’est environnementalement pas responsable bien sûr, pourtant il est parfois nécessaire de briser les barrières.
Quand tu parles de merde et de pisse, tu n’as pas trop le choix : grind ou brutal death. Brutal death ici. Cohérence. Ensuite pour avoir une once d’intérêt, être con ne suffit pas. Cela ne porte pas un projet. C’est un apparat seulement. Il faut savoir jouer, et composer. Car si la musique dépasse les dix minutes, la déconne ne tient pas. L’on se rend compte à ce moment que Putrid Defecation est loin d’être une simple farce. Ça joue, et ça joue même plutôt bien. Les rythmiques sont appuyées et carrées. La rapidité est évidemment de mise car la brutalité prime, pour autant les variations existent et ne posent aucun problème. Blast, roulement de double, ça passe crème. Les riffs prennent un peu au slam par leur caractère rythmique marqué, néanmoins ils demeurent ancrés dans le monde du death metal. Ça arrache. Autre chose qui arrache : le son. Gras. Graveleux. Graisseux. Disgracieux. Et baveux.
Sous-accordé en diable, il se transforme dès lors en formidable test de basses pour votre système sonore. Si celui-ci est à la hauteur, vous allez en prendre plein le cul, garanti. Car et la batterie et la basse tonnent. Et comme les grattes descendent bien plus bas que la normale, elles ajoutent une couche supplémentaire. L’ensemble devient un magma putride infâme de fréquences hirsutes et décadentes. Y a-t-il de la place pour autre chose ? La déconne bien sûr, encore et toujours. Le groupe s’amuse avec des interludes évidemment portés par des bruitages de prouts, de pipi qui coule voire de diarrhée. Classique quoi. Et aussi du punk. Hein quoi comment ?? Qui parle ainsi ? "Impending Anal Leakage". Véritable étalage incongru et totalement inattendu de punk/grind, elle prend par surprise. Une aération venue de nulle part, qui fait du bien tout autant qu’elle détonne dans ce capharnaüm dédié à la célébration des évacuations.
Cet album reste bien évidemment obtus à tout être dépourvu d’humour scatophile. Pourtant, derrière ce paravent idiot se cache un vrai groupe, avec des vraies compos, et une véritable maîtrise technique. Quiconque voulant se ramoner les tympans y trouvera une musique de bon aloi.