CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 30 octobre 2024
Sa note :
10/20
LINE UP
-Olivier
(chant+guitare+vielle à roue+batterie)
-Nicolas
(chant+flûte+ocarina++basse+percussions)
TRACKLIST
1) Gehenna Pt.1
2) Gehenna Pt. 2
3) Limbes
4) Furor Minos
5) Cerbère
6) Les hérétiques
7) Styx
8) La cité de Dité
9) Alta Ripa
10) Les dix fosses
11) Trahison
DISCOGRAPHIE
Avant toute chose, il y a quelque chose de furieusement antithétique entre le patronyme anglais utilisé par le groupe et sa volonté farouche, affichée, de remonter aux temps médiévaux de notre beau pays. Et intituler son album Gehenna en lieu de Géhenne. Mais malgré ou à cause de tout ceci, les Rémois sont parvenus à briser la carapace de curiosité qui m’anime.
Contrairement aux habitudes, ce n’est pas le souffle inarrêtable d’un extrait qui parvint à faire chavirer mon palpitant. Car cette fugace prise de contact n’a apporté que brumes dans mes viscères. Son approximatif, instrumentation tout autant approximative, seule l’ambiance castellane moyen-âgeuse brise les barrages. C’est simplement l’adjectif « folk » affiché gratuitement à côté de la dénomination black metal. Des fois faut pas chercher. France, folk et par-dessus tout cela médiéval, le cerveau se débranche et quand il se rebranche, il est déjà trop tard. Vous voilà lesté d’un énième promo à chroniquer.
De hauts et de bas, soufflent le froid et le chaud.
Gehenna est un album particulièrement difficile à pénétrer, disons pour l’individu qui comme moi aime son metal ambianceux, extrême, non sans cracher sur la modernité, mais malgré tout constellé de blasts. Alors l’idée de se fourrer dans un tel bourbier devient rapidement lourde à supporter. D’autant que le groupe ne fait franchement rien pour faciliter l’entrée dans le voyage. Le son n’est pas subitement devenu un atout, les coups de guitare ressemblent toujours à des coups sur la guitare plus que des riffs. Bref, c’est chaud. Enfin, froid. Désespoir. Puis les écoutes passant, le chaud s’immisce. Finalement l’ambiance retranscrit avec brio l’ancien temps. Les chœurs médiévaux en arrière-plan contribuent indubitablement à la confection d’une ambiance au coin de la flambée dans l’âtre de la pièce maîtresse du château. De même pour les différents oripeaux et autres flûtes.
Sauf que revient le froid. C’est quand même sacrément approximatif, ou totalement brut de décoffrage. Surtout quand viennent les cris black metal. Gehenna confirme bel et bien son statut de sortie difficile. En fait, elle devrait plaire aux enragés du passé qui portent des cottes de maille les week-ends. Pour les amateurs de metal, c’est foutrement la douche froide, à n’en point savoir sur quel pied danser. Surtout qu’inexplicablement le son semble changer en cours de route, au bout milieu de "Cerbère" qui renforce un aspect death metal jusque là absent... Décontenance.
Dès lors, autant l’aspect puissamment amateur de l’ensemble donne envie de cogner dur sur un quasi foutage de gueule, autant l’acharnement guilleret à faire revivre les poussières d’antan provoque un émoi presque maternel. On s’en voudrait de faire du mal à cette création ultra naïve.
Un ultime conseil : n’y allez pas ! Ou parfaitement au courant que ce sera très probablement insupportable. Une fois percé cet épais vernis repoussant, demeure une certaine vision de la France, évocatrice en diable et dont la croûte ingénue crée une tolérance inattendue.