Chronique : Feral Forms Through Demonic Spell (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 27 octobre 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Federico Carobella
(chant)

-Ciro Duchi
(guitare)

-Paolo
(basse)

-Christian "Chris" Musich
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Andrea l'Abbate
(programmation)

TRACKLIST

1) Monastery Raid
2) Under the Banner of Hell
3) Titanomachia
4) Angelcide
5) Sadistic Inner Hate
6) Antichrist Congregation
7) Prelude
8) Hellish Nuke

DISCOGRAPHIE

Through Demonic Spell (2024)

Feral Forms - Through Demonic Spell

(2024) - death metal - Label : Everlasting Spew Records

« Hé Biguine, moi j’dis, quand un groupe te mâche la tâche, f’pas cracher d’ssus ! »
« Ouais Boris, t’as bien raison comme d’hab toi. T’es un pur génie du démon. Tain la timballe que j’t’ai pas décrochée là, ils m’font ma chronique à l’œil, yé ! »
« Tisane de tisane, on va pouvoir rien foutre de la journée, encore ! »
Alors ce dialogue est fictif car à ma connaissance ni Biguine ni Boris ne fréquentent les bancs des Eternels. Pourtant, malgré leur apologie du déficit neuronal, les deux compères ont raison sur un point : Feral Forms facilite le travail. Et quand un groupe fait ça, le chroniqueur est content. Car citer dans la rubrique « For fans of » le cas de Of Feather and Bones, c’est parfait ! Chronique pliée.

Ouais ok, les esprits chafouins qui peuplent ces terres en demandent toujours plus. Ça ne vous suffit pas de savoir que Through Demonic Spell aurait pu s’appeler Sulfuric Disintegration ? Vous êtes durs en affaire. Mais soit, je m’incline. La caisse claire étouffée, les guitares accordées plus bas que terre, les blasts massifs et le chant d’outre-tombe ça vous parle non ? Through Demonic Spell reprend à la lettre cette formule, elle-même piquée du Butchered at Birth de Floridiens bien connus. La copie de copie en fait-elle dès lors une pâle ? Étonnamment non, car entre temps, trente années se sont écoulées pendant lesquelles les Ricains de Denver ont apporté un son dégingandé et pourtant indubitablement plus moderne malgré ses lourdes parures du passé. Tout autant ont-ils insufflé des structures de composition plus variées et entichées de standards plus actuels.
Feral Forms jaillit de ce substrat mis à jour. Puissamment ancré dans le passé, dégoulinant de sucs et de pus, Through Demonic Spell n’apporte pas grand-chose au moulin en terme de nouveauté, que les choses soient clairement écrites. Néanmoins il éclabousse d’une certaine classe dans sa crasse. Et c’est bien tout ce que nous sommes en droit d’exiger d’une telle sortie. Brutale, sans verser dans l’archi-vitesse, sans concession mais armée de solides riffs et de l’exploitation sordide des bassesses du monde d’en-bas. Les chansons, toutes étalonnées par rapport au modèle pré-cité, parviennent à fournir une diversité bien malaisée à atteindre dans un exercice aussi contraint. La marque des groupes doués dans leur métier. Limités, mais pourtant à même de livrer quelque chose de neuf à défaut d’original. Ou original dans le sens non précédemment joué. Car lesté de toutes ses ressemblances et influences, Feral Forms parvient à créer sa propre patte.

C’est donc bien cela qui sera salué. Un son, dégueu certes, qui parvient à s’extirper de la masse. Pour amateurs d’un death metal bien spécifique qui rend gourd, et pour ceux-ci, ça fera l’effet d’une barre énergisante. Les autres peuvent bien évidemment regarder ailleurs si leurs tripes y sont. Ah oui, étonnamment ces lascars sont Italiens.