19628

CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 22 septembre 2024
Sa note : 18/20

LINE UP

-Prokrustes Thanatos
(chant+batterie)

-Valgrinder
(guitare+basse)

-BLK
(batterie)

TRACKLIST

1) Silmäinkääntäjä
2) Käärmeenkieli
3) Neljäs lapsi Saatanalle
4) Loukatun kunnia
5) Kalm
6) Raskas veden taakka
7) Pettävä suo

DISCOGRAPHIE


Förgjord - Perkeleen Weri
(2024) - black metal Finnois, beau et raw à la fois, envoûtant - Label : Wereworf Records



Je ris. Oui, je ris, quand je pense à cette découverte inattendue. Du vrai bon black finlandais en finnois dans le texte. J’attendais une étincelle comme celle-ci depuis Ajattara, dans un style vraiment différent, pour être exact. Le seul point commun pouvant être une certaine élégance, mais là je vais perdre cent-dix points de crédibilité auprès de ceux qui vont écouter en écrivant ce mot : « Non mais Wine il a fumé, c’est pas du tout élégant, c’est raw, la voix est infecte, et la production, beurk, elle est faite avec le cul, c’est pas possible », j’en passe et des meilleures, sans nul doute. Gnagnagna. Gnagnagna. Bande d’hérétiques. Profanes. Sans goût. Ectoplasmes. Bachibouzouks. Je vous pardonne, car vous ne savez pas. Mais comme c’est beau ! Très sale, sans concession, l’essence même d’un certain black qui camoufle sa violence en la gardant accessible sans la rendre évidente. MA-GNI-FIQUE. Je vous préviens, j’ai armé ma Kalashnikov…

Aaaah, enfin un craquage, que peu comprendront, je sais, j’en suis bien conscient, mais après tout, n’est-ce pas aussi la raison d’être du chroniqueur parfois ? Je ne vois pas la fonction comme un parangon de pragmatisme ni d’impartialité, mais comme un reflet de l’émoi de l’auteur. Doit-on être sage quand on chronique un album, ou doit-on lâcher ses ressentis immédiats ? J’ai opté, depuis que je ne chronique que mes envies, pour le miroir de mes sentiments (ou de mes couilles, oui, vous savez que cela m’arrive aussi). Je n’ai nulle envie de justice ni d’impartialité, c’est trop froid pour moi. Quand je pense que je ne connais absolument pas ce groupe formé en 1995 (!) avec une production assez faible finalement, sur ses premières années d’existence. En vérité, c’est encore un méfait de MFF, totalement involontaire, certes, mais c’est grâce à lui, alors je veux au moins lui rendre cela. Vous qui nous lisez (si, ne niez pas, vous nous lisez d’une main), c’est à cause du fameux topic des sorties du vendredi. J’ai encore lu en diagonale, et mes yeux se sont arrêtés sur le nom Förgjord (suédois) suivi du titre Perkeleen Weri (finlandais). À cause de cette bizarrerie, ma voix intérieure m’a dicté d’aller jeter un bout d’oreille.
J’aime ma voix intérieure… J’ai trouvé un son black rempli de nostalgie sonore, sans excès de blasts, avec une voix comme je les affectionne dans la « gutturalité », avec des moments de grâce plus aériens et des moments de violence perceptibles, des fragments parlés d’une grande classe en finnois et une cohérence droite comme ... un « i ». Le début de "Käärmeenkieli" est absolument délicieux : un « black vomit » mid-tempo qui croît vers un embryon de black/rock/punk maitrisé (toujours avec cette voix magique) qui défouraille non-stop pendant trois minutes, puis se change en quelque chose de plus gothique et doom/black, ralenti, alourdi, augmenté en puissance, puis aéré sur le final. J’ai retrouvé cette classe black finlandaise que je ne décelais jusqu’alors que dans certains albums d’Ajattara. Sauf que Förgjord est bien plus raw. Quand je pense que cet album est nettement mieux produit que son prédécesseur dans lequel je vais me plonger ardemment bientôt (traduisez que le son est absolument immonde pour le commun des métalleux, mais définitivement merveilleux pour les vieux blackeux qui savent), j’ai les tentacules qui commencent à baver. "Kalm" et "Pettävä Suo" ne m’aideront certainement pas à calmer mes ardeurs, c’est tout à fait ce qui me fait aujourd’hui vibrer dans l’art noir.


Ce son de guitare qui grésille, c’est juste beau… Et la beauté étant subjective, vous tirerez les conclusions que vous préférez, mais moi, je vais me repaître de cette énergie nouvellement apparue à moi. « Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent » crachait Clint Eastwood quand le Truand Tuco creusait la tombe du soldat inconnu à côté de celle d’Arch Stenton. Moi je creuse par masochisme dans les méandres du black metal pour trouver, rarement, une perle. Et « perle » c’est assez proche de « Perkele », et cette approximation me sied admirablement, malgré la grande et totale fausseté du rapprochement phonétique. Vivian Ward disait dans un film que j’adore : « C’était merveilleux, j’ai failli faire pipi dans ma culotte ».





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