Chronique : Solstitium Morgoth (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 30 août 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-François Blanc
(chant)

-Sébastien Grenier
(guitare)

-Silvère Gravelin
(basse)

-Lethal von Lethal
(batterie)

TRACKLIST

1) Solstitium
2) Frozen Gate
3) The Cimmerian
4) Rise of the Dead
5) Sparta
6) Anathema of the Templar
7) Mon Solstice
8) Doomriders
9) Immortal Pride
10) Morgoth
11) Pharaoh's Curse
12) Long Live the King

DISCOGRAPHIE

Morgoth (2024)

Solstitium - Morgoth

(2024) - heavy metal death metal doom metal - Label : Metal on Metal Records

- « Tel une abeille passant de fleur en fleur, Solstitium butine dans la vaste prairie du doom et du metal… » Ahem. Winter…
- Oui, Monsieur le Rédacteur en chef ?
- Une abeille…
- Vous êtes apiphobe, Monsieur le Rédacteur en chef ?
- Si je suis… Arrêtez de me prendre pour un con ! Notre public, c’est du dur et du tatoué ! Alors vous allez arrêter vos délires à la Candy et revenir à des métaphores plus adaptées à notre target !

Il est un peu obtus, notre Rédacteur en chef. Moi je l’aimais bien cette image d’abeille… Alors, oui, une grosse abeille, hein. Un bourdon plutôt, même. Velu, avec des ailes en titane et arrachant des gros bouts de plantes carnivores avec ses mandibules ov steel. Mais étant donné la versatilité de ce Morgoth, elle tenait la route, cette métaphore… Car, certes, les Francs-Comtois sont estampillés, à juste titre, doom, mais on ne pourra en aucun cas leur reprocher d’être monolithiques et/ou ennuyeux. Si la base de leur musique est construite sur du bon gros doom-death au son épais et rugueux, tout plein de gros grumeaux - un régal ! -, les artistes possèdent deux éléments faisant de ce premier album une œuvre ô combien intéressante : un, le rythme. Lethal ne cherche pas à battre des records de lenteur et la majeure partie de l’album est jouée sur un mid tempo qui permet à l’excellente section rythmique de déployer son groove lourd et gras. Deux : l’ajout d’une bonne dose de heavy/power, avec même quelques chœurs bien sentis. Quand on jette un coup d’œil, on n’est pas surpris de cet hommage appuyé aux sources de notre musique préféré : le sieur François « Walran » Blanc, amateur de vieux heavy, et chanteur, entre autres, du power duo Impending Triumph, est de la partie !
Autant à l’aise dans le registre growlé que dans des lignes de chant plus académiques, il est le chanteur parfait pour ce type de projet. Comble de bonheur : l’auditeur en a pour son argent, puisque Morgoth dure une heure et, malgré quelques titres un peu moins inspirés, la qualité de l’ensemble s’avère d’une constance remarquable. Certains morceaux ressortent toutefois du lot. La séquence formée par "The Cimmerian" - très Cathedral époque Forest of Equilibrium, avec un bon refrain-hymne, en prime -, le rampant "Rise of the Dead", où l’on frôle le gothic doom, et "Sparta", d’influence maidenienne, constitue l’un des moments forts de l’opus, mais d’autres titres méritent également votre attention. Le titre éponyme est marqué sous le sceau de l’epicness, tandis que la cavalcade "Doomriders" rappelle les glorieux "Pity the Sadness" ou "Punishment Through Time" des faux tristes sires de Paradise Lost. La similitude avec certains titres de The Plague Within est également palpable sur "Anathema of The Templar" où les guitares moroses et les motifs mélodiques rappellent Greg, Nick et ses amis. Avec "Long Live the King", délicieuse power-doom-ballad, Morgoth clôt le premier chapitre d’une histoire que j’espère longue et belle.

« Morgoth », « Pharaoh’s Curse »… Ces noms évoquent l'histoire du metal et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec cette première sortie, le groupe rend un brillant hommage à notre genre musical préféré. Puissant, racé, bien souvent épique, Morgoth a tout pour plaire à une large frange du public metalleux. Long live Solstitium !