Chronique : Beenkerver De Rode Weduwe (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 14 août 2024

Sa note : 16/20

LINE UP

-Niels "Beenkerver" Riethorst
(tout)

Ont participé à l’enregistrement :

-Joris Nijenhuis
(batterie)

-Floor Vandenbrande
(chant sur "Vergane Rozen")

TRACKLIST

1) De rode weduwe
2) Breng mij haar hoofd
3) Vel over been
4) Vergane rozen
5) Haar Wraak is prachtig
6) Oktober
7) De biecht van een blinde
8) Twee wolven

DISCOGRAPHIE

De Rode Weduwe (2024)

Beenkerver - De Rode Weduwe

(2024) - black metal flamand - Label : Vendetta Records

Je découvre une scène black metal à laquelle je n’avais jamais songé, faute d’accroche ou de persévérance, peut-être. Le black de Hollande (pas le président fromager, mais le pays) m’était resté quasi-inconnu, et il faut bien avouer que mon esprit fut biaisé par mes amours bataves de jeunesse à voix féminines des Anneke et Sharon des débuts. J’ai bien suivi un peu l’ami Van Drunen et son organe si particulier, mais ses pas ne m’ont jamais mené vers le black. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser à Joris Van Gelre, grâce à la découverte de :Nodfyr : pendant une battle. Je sens que je parle chinois aux personnes extérieures aux Eternels, mais après tout, notre forum est ouvert à tous. Mais quel rapport entre Joris et Beenkerver ? Attends, je vais t’expliquer, cher ami…

Alors, l’ami (molette ? rhâaa, c’est nul mais je le garde quand même parce que j’aime bien) Van Gelre… Le chanteur de :Nodfyr: à la voix si grave et pleine de ces émotions qui me sont transmises de manière épidermique, c’est aussi le chanteur de Stormbreker et de Wederganger, chroniqué ici même par moi-même, vous en doutez bien, car cela fait partie des groupes qualifiés de #yakemoikilékoné (et probablement aussi #yakemoikilézème). Et comme je crains que Stormbreker n’ait le même destin funeste que Wederganger, je me suis penché sur le compère de Van Gelre, le bien nommé Niels (Riethorst) en charge de tout, sauf de la voix. C’est sous le pseudo Beenkerver qu’il officie et fait donc tout, vu que le groupe porte son nom. Enfin, il a bien des guests, notamment Floor…Vandenbrande, pas « la » Floor que vous connaissez tous, non. Mais son passage sur "Vergane Rozen" est excellent. Et pour compléter le set, Joris est là, lui aussi. Mais pas Van Gelre, trop facile… Le Joris de Leaves’ Eyes et Atrocity quand même, pas un lapin de trois semaines non plus.
Mais qu’est-ce que cela donne, me direz-vous… Et bien, un black agressif mais pas brutal vocalement et musicalement, des blasts beat mais pas trop, et pas que. Le sens de la mélodie qui accroche est bien là, et Niels sait quand ralentir au profit du propos. "Vergane Rozen" est un master class de black mid-tempo et mélodique qui lorgne un peu sur le gothique sans pour autant sortir du contexte black. "De Rode Weduwe", à sa moitié sait sortir un riff de nulle part pour attraper le sceptique en quête de mélodie pileuse. "Haar Wraak is Prachtig" surfe aussi sur cette vague au tempo ralenti pour donner un peu de profondeur et de mélodie à un album qui n’en manquait déjà pas, et lui donne une petite dimension épique en sus. Je parle beaucoup de mélodie, mais je dois préciser aussi que tout est relatif. Le black de Beenkerver est vraiment black, et ne concède pas grand chose sur ce plan. Quelque soit le tempo ou la proportion mélodique, le très bon growl typé black et les blasts sont toujours là. Et cela donne un album très équilibré et extrêmement plaisant à l’écoute.

Je finis ici. Je n’ai pas décrit Beenkerver suffisamment à mon goût. Mais il faudra vous en contenter, je ne sais pas jouer avec la muse. Ça vient ou pas, et ce qui vient, je ne le change pas, aussi imparfait soit-il. C’est la beauté des chroniques, cette imperfection. Et on peut toujours écouter, simplement. Je vous engage à le faire, ce De Rode Weduwe est un bien bel album, sans fioriture ni prétention, mais qui peut interpeler. En ce qui me concerne, je vais continuer à creuser sur les sides de ces Bataves inspirés, parce que je viens de placer le flamand parmi les langues les plus délectables du black metal avec le norvégien , le russe bien sûr, l’allemand et l’arabe. Je n’aurais jamais pensé… Maintenant, place à Plaagdrager. Je te raconterai, ne t’inquiète pas… Enfin, peut-être…