Chronique : Aposento No Safe Haven (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 11 août 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Carlos Garcìa
(chant)

-Manuel Sáez García
(guitare)

-Manu Reyes García
(guitare)

-Pablo Vàzquez
(basse)

-Raùl Ceballos
(batterie)

TRACKLIST

1) No Safe Haven
2) Tortured and Abused
3) Uncertain Death
4) A Texas Funeral
5) The Bad Seed
6) Where Darkness Reigns
7) Let it Bleed
8) The Devil’s Bargain
9) As Your Life Ends
10) Paràsitos

DISCOGRAPHIE

No Safe Haven (2024)

Aposento - No Safe Haven

(2024) - death metal brutal death - Label : Xtreem Music

Honnêtement, des fois on se prend trop le chou. Et veux-tu rajouter des notes par-ci, et vas-y que tu me fous une couches de claviers par-là, et peux-tu obligeamment être original là-bas ? Non. NON MORTECOUILLE !! La musique, et le metal à forte raison, c’est aussi le classique, l’habituel, dans les vieux pots qu’on mange sa pâtée. Aposento a bien compris tout ça.

Dix titres entre trois et quatre minutes. Des riffs assassins au détour de chaque changement. Des blasts arrosant copieusement la pitance. Un chant caverneux. Sentence irrévocable : metal de la mort. Tendance brutale. Putain d’efficace si vous voulez mon avis (que vous voulez). Et c’est du terrain archi-connu les neveux. Pensez à Cannibal Corpse et Deicide qui se décideraient à faire un rejeton (forcément de l’enfer). Le chant possède ces intonations à la Glen Benton tandis que la batterie pioche du côté des cadavres. Et les riffs se posent entre-deux. Un résumé simple, quasi totalement complet, de la situation qui a le mérite de clairement poser les bases : on va bouffer du death metal floridien.
Sauf qu’on aime ça nous, n’oubliez pas. Donc on en avale goulument, sans gêne ni détour. Car les compositions maîtrisent absolument tous les codes, portées par une maturité impressionnante. Et pourtant pas étonnante, car les Ibères (et oui) qui nous intéressent existent depuis… 1990. Rien que ça. Alors le death metal, ils connaissent. Bien que mise au repos entre 1997 et 2012, la formation portée par Manolo Garcìa se comporte comme si rien ne s’était passé et que nous vivions toujours l’explosion du death US. Avec une production digne du présent. Les guitares sont allègrement grassouillettes, débordantes de saturation mais sans excès. Tout demeure lisible. La batterie martèle ses fûts avec bonheur et précision dans la puissance due.
Vous entendez même la basse, c’est dire si les choses sont faites avec passion. Et tout cela dans le bonheur de chansons qui sans discontinuer abreuvent en riffs de la mort accablants, se permettant la variation rythmique avec l’excellente mid-tempo "As Your Life Ends". On a même les hurlements grinçants à la George Corpsegrinder Fisher pour nous titiller le vibrato. Il faut reconnaître le bel ouvrage, et en voilà un indubitablement. Le jeu des cinq protagonistes, sans s’étaler techniquement, fait montre de la propreté nécessaire pour se dire qu’on fait face à des pros, expérimentés de la route. Pour donner une sacrée leçon de death brutalo-lourd qui ravira à n’en point douter les amateurs. Encore plus avec des paroles et imageries horrifiques comme nous sommes en droit de l’exiger.

Pourquoi se parer des vertus de l’originalité quand le travail excellemment fait produit des résultats merveilleux ? Aposento a bien compris cette maxime. Sans se détourner de ses racines, No Safe Haven représente au contraire un paradis sûr de death metal brutal et sans compromis. Bravo.