CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Lars Säsfund
(chant+claviers)
-Robert Säll
(guitare)
-Henning Axelsson
(claviers)
-Andreas Olsson
(basse)
-Urban Danielsson
(basse)
-Herman Furin
(batterie)
TRACKLIST
1)Why Do I
2)Maria
3)Camelia
4)Her Only Lie
5)Too Late
6)Whenever U Sleep
7)Once in a Lifetime
8)Peace of Mind
9)Lost Without Your Love
10)Like No Other
11)Cover Me
12)One Hour
DISCOGRAPHIE
Fruit de la rencontre entre Robert Säll et Herman Furin en 1992, rejoints plus tard par Lars Säsfund, ce n'est qu'aujourd'hui que Work Of Art nous livre sa première offrande, Artwork. Héritiers des grands noms du hard FM, cette formation tout droit venue de Suède s'inscrit dans une tradition évidente de mélodie et d'accroche. Avec ce genre d'annonces, certains fuient déjà et ils ont probablement raison, car il faut avant tout être grand amateur du style pour apprécier cet Artwork comme il se doit.
Mais si c'est le cas, alors vous avez frappé à la bonne porte. Ici, tout est fait de mélodies qui viennent masser directement vos tympans sans jamais les agresser ne serait-ce que très subtilement. Un des titres les plus pêchus se situe en ouverture d'album ("Why Do I") et rappelle inévitablement les incontournables Van Halen ou encore Toto dans le genre titre accrocheur et facilement mémorisable. Ce second est d'ailleurs une influence des plus évidentes, qu'on notera d'ailleurs dès la lecture de la tracklist, avec les deux titres "Maria" et "Camelia", eux aussi des modèles de mélodie et de légèreté. La guitare de Robert Säll est très loin d'être envahissante, et les claviers sont également utilisés avec parcimonie, si bien que la performance de Lars Säsfund est mise très en avant. Fort heureusement, l'homme s'en tire fort bien et malgré un timbre très légèrement nasillard, sa justesse ne pourrait être remise en cause et sa voix colle à merveille aux compositions. De nombreux contre-chants viennent d'ailleurs égayer les refrains, tous très efficaces également.
Et au final, on se demande ce qui pourrait bien entacher un tableau aussi parfait. Malheureusement, plusieurs choses empêchent à Artwork de faire date, et la plus évidente est que le combo a une bonne décennie de retard. En effet, le style pratiqué ne se détache à aucun moment de ses racines, et empêche donc le disque de s'inscrire dans la durée. L'écoute reste très agréable et les titres sont joués avec une passion et un plaisir évidents, presque trop. Le second point faible de cet album est que peu de titres de démarquent véritablement du lot. Tout est très lisse et propre et aucun sursaut ne vient attirer l'oreille sur un moment particulier. Du coup, une écoute intégrale devient un poil ennuyeuse et on aurait peut-être souhaité un ou deux passages plus pêchus. On se délectera tout de même de quelques titres très réussis, notamment "Camelia" et ses sonorités qui rappellent encore une fois énormément Toto, ainsi que la plus jazzy "Like No Other", avec ses choeurs travaillés.
Les amateurs peuvent donc se jeter sur ce Artwork sans trop hésiter, ils ne seront certainement pas déçus. Les autres, ceux qui aspirent à un petit peu de prise de risque ou de recherche au niveau des sonorités peuvent passer leur chemin immédiatement. Reste un disque très agréable, mais qui pose également la question du futur de ce genre de formations en cette fin de décennie...