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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 14 juillet 2024
Sa note : 14/20

LINE UP

-Maurice "Mories" de Jong
(tout)

TRACKLIST

1) The Brightest Sound Pierced The Sky
2) In Full Armor With Spears And Swords The Angels Came
3) An Emaciated Hand From The Sky Plucks The Souls From The Earth
4) Through The Corona Of Arrow And Thunderbolts
5) I Melted My Wings For Teeth And Golden Darkness
6) Shine Like The Suicidal Madness of The Sacred Amethyst
7) From What Godforsaken Pit Hast Thou Dragged Up This Ugly Beast
8) When Autumn Grips The Mountains From The Spell Of Summer
9) To Ride The Winter Night In A Bewitched Sleigh
10) I Was Once An Angel In The First Heaven

DISCOGRAPHIE


Crystalline Thunderbolts Pierce The Sacred Mountain - Shine Like The Suicidal Madness Of The Sacred Amethyst
(2024) - black metal kellersynth - dungeonsynth - Label : Okkultes Blut



Cette fois, Maurice a poussé le bouchon trop loin. Genre vraiment. Maurice, c’est Maurice de Jong, alias Mories, principalement connu dans l’underground pour son terrifiant projet black noise Gnaw their Tongues. L’animal, qui opère le plus souvent en solitaire, compose en mode illimité, soutenant un rythme de parution annuel de plusieurs albums qui alimentent sa pléthorique, versatile et agressive discographie. Avec Crystalline Thunderbolts Pierce The Sacred Mountain, il donne le sentiment d’avoir basculé dans la pure démence. Mais est-ce vraiment le cas ?

Si l’on se fie à l’intitulé du projet et aux noms (de pistes) qui dépassent, à faire sangloter Zézette et les mecs de Bal-Sagoth, l’aspect parodique semble évident. L’impression se confirme dès les premières notes de "The Brightest Sound Pierced The Sky" : sur un tempo d’enfer mené par une rythmique ultra frénétique proche du gabber (cf. les compilations Thunderdome, l’antithèse absolue du funeral doom), des claviers très réverbérés dominent majestueusement le spectre sonore. Pas de couplet ni de refrain, juste un thème déroulé en vagues scélérates pendant deux minutes trente, d’où émerge difficilement un chant douloureux façon depressive black metal, seul élément rattachant l’enregistrement à la sphère metal en l’absence de guitares. En effet, Shine Like The Suicidal Madness of The Sacred Amethyst, deuxième LP succédant à Blessed Hands Touch The Ophanim Under The Golden Rainbows publié en 2023, est une émanation brutale du dungeon synth, oxymore a priori insoluble concernant les mélopées 8-bit médiévalisantes typiques du genre qui évoquent plutôt la quiétude d’un voyage temporel. À rebours de ces ambiances apaisantes, la réalisation fait songer à leur version sarcastique, le kellersynth (de l'allemand « keller », signifiant « cave »), sous genre apparu à la fin des années 2010 dans une célébration des substances psychédéliques.
On ne sait pas si l’idée d'engendrer Crystalline Thunderbolts etc. résulte d’un abus de produits de la part de Mories, mais elle prend sens en considérant Cloak of Altering, projet remontant au tout début des années 2010 avec lequel le musicien développait ce son de claviers hanté, réincarnation d’un ancien avatar nommé Ophiuchus, plus electro et déjà secoué par une rythmique drums & bass, lui-même continuation d’Astral, l’une des toutes premières tentatives de De Jong au début des années quatre-vingt-dix qui laissait entendre une batterie souvent épileptique et, déjà, ces synthés singuliers. En outre, Maurice a déjà donné du dungeon synth via Vetus Supulcrum et Schemer Heer. Bref, le gaillard ne vient pas de nulle part et du kellersynth offre une version colorée, amusante et, aussi surprenant que cela puisse paraître quand on n’est pas familier avec ces sonorités d'une rare densité, bien produite – à côté des émanations de Grollfried, Schändermond et autre Opiated Devilsperm, sans parler des difficilement soutenables Krawutisch et Hühnerkvlt, Shine Like The Suicidal Madness of The Sacred Amethyst, c’est le dernier Judas Priest.
Pas de crissements aigres, très peu de dissonances mis à part un court passage sur "In Full Armor With Spears And Swords The Angels Came". Et si l’assaisonnement des compositions avec ces boum boum aussi hystériques que les vocaux dignes d’une Anna-Varney (Sopor Aeturnus) sous crack – sur "From What Godforsaken Pit Hast Thou Dragged Up This Ugly Beast" Mories imite, euh, un loup – peut légitimement rebuter de prime abord, ceux-ci et ceux-là se font peu à peu oublier (bon, ok, presque oublier) au bénéfice de mélodies insistantes. Ainsi se distinguent peu à peu la solennité moqueuse de "Through The Corona Of Arrow And Thunderbolts", l’ambiance gothique de vieux films de la Hammer sur "I Melted My Wings For Teeth And Golden Darkness", la puissance bucolique de "When Autumn Grips The Mountains From The Spell Of Summer", la folie surboostée de "To Ride The Winter Night In A Bewitched Sleigh" (on propose de rebaptiser un coaster du quartier suisse d’Europa Park avec ce nom). Cerise sur le gâteau, le thème le plus accrocheur est sans doute celui d’"An Emaciated Hand From The Sky Plucks The Souls From The Earth", dont les accents joyeux constituent un négatif des climats glauques dans lesquels clapotent les modèles – ou suiveurs – du kellersynth et du tänzelcore, le cousin TDAH. Un pastiche de la parodie, en quelque sorte.


Survolté, sur-intense, le deuxième recueil sorti sous l’estampille Crystalline Thunderbolts Pierce The Sacred Mountain recèle plus de subtilités que ne le laisse supposer le tsunami sonore qu’il suggère. D’accord, les refrains n’existent pas et tous les potards sont poussés à fond mais sous ses allures de parodie à cibles multiples, le power metal pour l’habillage, le kellersynth pour le fond, l’ultra speed dungeon synth concocté par le suractif Maurice de Jong dégage un charme aussi unique que synthétique. Le cercle des personnes qui y seront sensibles sera sans doute – très - restreint – mais il plaidera en faveur du sérieux de la dernière folie en date de son créateur.





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