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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 13 juillet 2024
Sa note : 14/20

LINE UP

-Niles "Scarlett Monastyrski" Derksen Madison
(chant+guitare+claviers+basse)

-Paul Corben
(batterie+percussions

TRACKLIST

1) The Doorway (Entry)
2) Pure Fucking Hell
3) Ice Cold Lust
4) I’m a Rock
5) Just a Touch of Acid
6) Alone Again
7) Call Me Bastard
8) The River (Centre)
9) The Last Day
10) Toxic Man
11) Your Rending Hands
12) Chained Down
13) The Shadow in My Heart
14) Rip, Rip, KILL!!!
15) The Stairs (Exit)

DISCOGRAPHIE

Jätt (2024)

Sabïre - Jätt
(2024) - heavy metal - Label : Listenable Records



La scène heavy old school pullulant de clones aux libellés interchangeables, on peut comprendre la tentation de certains de ses membres de vouloir se distinguer par tous les moyens possibles, du moins ceux qu’ils seront en mesure de mobiliser. Si la musique en fait rarement partie, il reste d’autres éléments à portée. Le leader de Sabïre (avec des trémas pour que les anglophones prononcent correctement) a visiblement pigé l’astuce.

Il aura fallu près de quinze ans à Scarlett Monastyrski pour publier son premier album, annoncé depuis 2020. Sabïre intrigue par son nom, qui n’aurait rien à voir avec un langage cryptique bien que l’intitulé du recueil, lui, le soit, Monastyrski indiquant que « Jätt » est le mot pour « enfer » dans un langage fictif de son invention, appelé « Streckish ». Pas d’équivalent du kobaïen savamment développé par Christian Vander de Magma, mais des paroles en anglais pour décrire les tourments intérieurs et le combat contre ses démons personnels. La façon de le mener par son seul musicien permanent est assez particulière, celui-ci arrosant de mezcal les premiers rangs de ses concerts parcimonieux, dont quelques-uns foirés de son propre aveu, via une espèce d’arme factice nommée « mezcal-izer » – une captation vidéo d’un concert donné à Hambourg permettant de visualiser la chose est disponible en libre accès au moment où sont écrites ces lignes.
On l’aura compris, le bonhomme est assez spécial. Quant au contenu de l’enregistrement, superbement illustré par une reproduction de Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l'Enfer de Gustave Doré (déjà utilisée par Winds of Sirius et Pÿlon), c’est du heavy metal traditionnel. Point. Bien qu’il s’en défende - lui prétend s’adresser aux générations futures (si seulement !) - Monastyrski a recréé une atmosphère totalement années quatre-vingt. Le son des guitares rappelle très fortement celui d’End of the World de Gaskin, de CJSS ou de Violence & Force d’Exciter. Autrement dit : ça manque un peu de patate et il y a de la réverbe en masse. Il est dommage d’ailleurs que contrairement au dernier nommé, et au prometteur EP Gates Ajar paru en 2018, Jätt soit mené à une allure majoritairement sereine, les exceptions speed "Just a Touch of Acid", "Pure Fucking Hell" et le terrible "Rip, Rip, kILL!!!" en étant les acmés. Les ballades "The Last Day" malgré sa boucle de synthés so eighties et "The Shadow in My Heart" sont moins convaincantes, en dépit de la conviction que met Monastyrski dans son chant. Celui-ci, haut perché sans verser dans la stridence (les fans de doom death metal seraient sans doute en désaccord avec la seconde partie de la description) est en effet tellement filtré qu’il fait perdre en efficacité des titres conçus pour percuter, tels "Ice Cold Lust" et "Call me Bastard".
Le mélange entre les timbres de Tom Kieffer de Cinderella, Kevin DuBrow de Quiet Riot et surtout Blackie Lawless de W.A.S.P., qui pourrait aussi intenter un procès pour plagiat visuel, est intéressant mais la couche d’effets le dénerve en partie. Les compositions moins inspirées de cette réalisation de soixante-dix minutes en pâtissent logiquement, notamment "Your Rending Hands" et "Chained Down", les plus longues, qui plus est juxtaposées. En outre, les variations sont quasiment inexistantes, par crainte « de compliquer les chansons » d’après le meneur, l’accélération sur "Toxic Man" étant d’autant plus remarquée, à défaut d’être remarquable. Car si riffs et solos sont de bonne facture, ils souffrent d’un déficit de tranchant, heureusement compensé par plusieurs refrains joufflus dont ceux d’"Alone Again" et du single "I’m a Rock".


Consistant et homogène, Jätt est un premier essai attachant, en dépit d’un traitement sonore qui en amoindrit l’impact. L’« acid metal » revendiqué par le fantasque mentor de Sabïre se révèle un hommage moyennement assumé et néanmoins irréfutable au heavy metal US énergique des années Reagan, qui place la formation australo-canadienne parmi les outsiders à suivre de la mouvance revival grâce à plusieurs séquences enthousiasmantes et une capacité à trousser de la rengaine addictive. Reste à bonifier le matériau par un travail de production renforcé - la prochaine livraison, qui devrait s’intituler Flesh to Death selon des déclarations remontant à plus d’un an, permettra, on l’espère, d’entendre ce vœu se concrétiser.





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