Chronique : Near Death Experience Brief Is the Light (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 25 mai 2024

Sa note : 14/20

LINE UP

-Anne Soazig Couëdel
(chant)

-Mathieu Bonfardin
(guitare+claviers+basse+batterie)

TRACKLIST

1) And Then There Was Silence
2) No Tomorrow
3) Brief Is the Light
4) As Life Fades
5) Stolen Seasons
6) Her Wounded Soul
7) A Voice in the Dark
8) The Neverending Journey
9) Dreaming of Oblivion
10) And I Return to Nothingness

DISCOGRAPHIE

Brief Is the Light (2024)

Near Death Experience - Brief Is the Light

(2024) - doom metal gothique - Label : M & O Music

- … et puis la lumière s’est progressivement éteinte, et je me suis réveillée…
- Merci Myriam pour ce témoignage. À votre tour, Winter, racontez-nous votre expérience !
- Je… j’ai voulu écouter le dernier Metallica…
Murmures dans le groupe. Le nouveau venu aurait-il des penchants suicidaires?
- J’ai commencé à saigner des oreilles, et puis tout est devenu sombre… À un moment donné, j’ai vu une silhouette translucide qui murmurait « Je suis l’inspiration de Lars et James, je suis perdue...»… Et puis, le noir.
Plusieurs personnes se mettent à sangloter. Quel témoignage poignant…

Même si le nom du groupe me rappelle donc de douloureux souvenirs, avec Near Death Experience, le groupe, je n’ai néanmoins pris aucun risque musical. Finies les expériences risquées ! Avec leur doom évoquant le The Gathering de Mandylion et Nighttime Birds, ainsi que Paradise Lost époque Icon/Draconian Times - ou le projet plus confidentiel The Sabbathian - les Nantais ont su plaire à mes tympans devenus fragiles. Tout au long de Brief Is the Light, leur tout premier opus, le duo développe un doom sobre, compact, agrémenté de quelques arpèges acoustiques, notes de piano et autres nappes de claviers donnant une couleur spectrale à l’ensemble, thématique oblige, et met en valeur le superbe timbre clair et annekien d’Anne Soazig. Juste, poignante par moments - ah le beau final de "And I Return to Nothingness"...- la chanteuse constitue, sans aucun doute, l’un des meilleurs actifs de la formation. Musicalement, c’est également très solide et la recherche de l’équilibre entre beauté des mélodies et complexité entreprise par Mathieu s’avère être couronnée de succès pour la majeure partie des titres.
Deux doublettes de chansons ont particulièrement retenu mon attention : la séquence "Brief Is the Light", le titre le plus varié de l’album, "As Life Fades", dont le refrain me file la chair de poule à chaque fois, est remarquable. Le duo formé par le lancinant "A Voice In the Dark" et le puissant "The Neverending Journey" constitue l’autre moment fort de cet agréable voyage aux confins de la vie. Côté doléances, je regretterai juste une petite baisse d’inspiration au milieu de l’œuvre, "Stolen Season" et "Her Wounded Soul" peinant à se frayer un chemin dans mon cerveau reptilien. D’une manière plus générale, si le tempo globalement lent sied bien à la musique du groupe, ce dernier abuse par moments des « respirations » de la guitare rythmique. Peut-être Near Death Experience gagnerait à resserrer les riffs, comme c’est d'ailleurs le cas sur "The Neverending Journey". Ces défauts de jeunesse ne gâchent néanmoins pas le plaisir que procure l’écoute de Brief Is The Light, aux belles qualités d'écriture et dont l’atmosphère cadre parfaitement avec la thématique évoquée. À surveiller.

La lumière est peut-être brève, mais j’aimerais bien que la carrière dure longtemps. En tout cas, suffisamment longtemps pour que je puisse vérifier si les espoirs qu’a fait naître ce premier album de qualité vont se confirmer. Malgré les défauts inhérents à l’immense majorité des debut albums, Near Death Experience possède les atouts nécessaires pour séduire les gothic-doomsters ayant choisi de s’aventurer sur ces terres claires et obscures à la fois. Bienvenue à eux !