CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 02 mai 2024
Sa note :
14/20
LINE UP
-Darren "040118180514" Favot
(chant+basse)
-Justin "102119200914" Rienguette
(chœurs+guitare)
-Dan "040114090512" Favot
(batterie)
A participé à l'enregistrement :
-Denis Chaperon
(guitare sur 6)
TRACKLIST
1) Cryogenian
2) Convergence
3) Askesis
4) Ancient Civilizations
5) Obelisk
6) Ciphertext
7) Xiphoid
8) Algorithmic Pathways
9) Encephalon
DISCOGRAPHIE
Autant vous le dire, peu de choses peuvent m’étonner dans le metal arrivé à quarante balais passés (beaucoup moins dans le domaine insondable de la connerie humaine). Pourtant, des fois, oui. Mirez. Les « noms » des membres du groupe. On dirait des codes-barres, ce qui après une recherche (peu poussée) ne permet pas d’être confirmé. Mais ça intrigue. En toute honnêteté, à la vision du blabla promo, j’ai cru à une erreur dans le publipostage, ils avaient laissé l’ID de la base de données en lieu et place des vrais noms. En vue de préserver l’anonymat ? Ben non.
Passée cette prise de contact étrange, un rapide parcours des aspirations thématiques du combo fait ressortir deux termes : SF et Univers. Bref, des amateurs de science-fiction dans le metal extrême, ça donne en général du death technique. Grand dieu merci, non. Death metal oui pour sûr, mais le trio, s’il fait montre d’un niveau technique largement satisfaisant, ne verse pas dans la chose tech. Son truc c’est plutôt un death carré tendance brutal. Sans excès, mais brutal et lourd quand même. Les blasts sont évidemment monnaie courante, sans dominer exagérément le spectre sonore. Les riffs restent la base indétrônable des compositions. Des riffs qui ne présentent aucune velléité de créer de la mélodie. Du gros death méchant qui fait mal donc.
Futuriste ? Il faut dire que cela ne transpire pas des chansons. Il y a certes quelques sons spatiaux de temps à autre s’infiltrant en lointain arrière-plan, mais la construction des titres ne recèle pas de versant SF ostentatoire.
Certes la musique est dense et les guitares peuvent avoir des sonorités venues d’au-dessus de nos têtes mais n’en faites pas une caractéristique écrasante, plus un saupoudrage pour se démarquer un peu, parfois, du reste de la meute. Meute qui propose en général des soli, chose inexistante, ou peu s'en faut, ici. L’aspect rythmique demeure la règle même si les abus du slam ou du djent ou même des groupes de death vraiment syncopés sont ici évités. Il y a très peu de lead et c’est bien le riff qui fera office de socle universel. Pour l’anecdote, l’ultime chanson "Encephalon" se risque à la coquetterie du solo, pas dégueu qui plus est, en le couvrant fortement du riff principal. Une vision étonnamment en retrait de l’exercice.
L’on notera également de menues tendances à la dissonance, chose mise en avant dès l’ouverture de l’album mais non représentative de ce qui vous attendra ensuite. Cela permet de pimenter la relation charnelle avec nos tympans. Les chants quant à eux relèvent d’une pratique consciencieuse de l’art de la mort. Le guttural vient des profondeurs, avec un coffre agréable. Plus discret, le cri ne monte pas haut dans la stridence. Quoiqu’il en soit, les deux incarnations sont mixées relativement loin et ne font pas figure de pilier bien que musicalement l’apport est indéniable et apprécié.
Sortie sympathique que voilà. Brute, lourde et subtilement brutale, elle ravira l’amateur de viande qui habite en vous. Dénuée de mélodie mais délicatement parsemée d’appels à la SF, elle ne masque jamais ses intentions. Il faudra faire preuve d’une ouïe habituée et attentive pour en apprécier pleinement les saveurs.