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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 13 avril 2024
Sa note : 18/20

LINE UP

-Shantidas Riedacker
(guitare)

-Matthieu Canaguier
(basse)

-Antoine Hadjioannou
(batterie)

TRACKLIST

1) Occult Rock I
2) Occult Rock II
3) Occult Rock III
4) Occult Rock IV
5) Occult Rock V
6) Occult Rock VI
7) Occult Rock VII
8) Occult Rock VIII

DISCOGRAPHIE

Occult Rock (2012)

Aluk Todolo - Occult Rock
(2012) - rock black metal occulte, fou - Label : Norma Evangelium Diaboli



La Sulawesi (Célèbes), Tanah Toraja, vous connaissez ? Aluk Todolo est la manifestation verbale d’un courant, la voie des ancêtres, mode de vie de cette partie du monde. Pourquoi diable un groupe grenoblois d’origine voudrait se parer d’un tel patronyme ? Mais cette question est-elle seulement pertinente et vraiment la plus dérangeante lorsqu’on examine la musique des énergumènes ? Je vous le dis, non.

Black metal, krautrock, zheul, RIO, on pourrait affubler Occult Rock de quantité de mots pour tenter de qualifier les ondes sonores qu’il produit. Une évidence : instrumental. Ça ne va pas nous aider beaucoup, même si subitement Zu et Univers Zéro viennent à l’esprit. Et les Dents de la mer. Ouais, rien que ça. "Occult Rock II" je vous le dis, la compo est basée sur le thème des Dents de la mer. Mais nous digressons. Deuxième évidence : blasts. Aluk Todolo en balance en masse. "I" et "II" ne reposent même pour ainsi dire que sur leurs fondements rythmiques. Autour et ensuite seulement guitare et basse tricotent leurs pérégrinations. Mais re-digression. Troisième évidence : long. En ces temps dématérialisés nous ne nous en rendons pas forcément compte, mais Occult Rock est bel et bien un double album (pour les plus jeunes, cela signifie qu’il aurait nécessité deux disques physiques à l’époque. Hum…). Jugez.
Huit chansons.
Barre minimale : huit minutes trente-cinq secondes. Seconde barre minimale : dix minutes trois secondes.
Fuyez pauvres fous tant qu’il est encore temps !
Êtes-vous toujours de ce monde ? Ok, alors vous avancez prévenus désormais. La musique donc. La répétition infinie, de celle qui entête, vous rend fous. Littéralement. Occult Rock porte particulièrement bien son nom. Qu’importe ce qu’est sa musique, elle est occulte ET rock, d’une manière ou d’une autre. Les vingt premières minutes qui ouvrent cette pure expérience musicale sont une ode à la fixation. Les variations minimales, subtiles, persistantes dérangent l’esprit et le fige. Tout autant qu’elles obligent à la concentration maximale, car comment capter ces modifications, seulement imaginées, qui s’égrainent en continu le long des chansons ? Ou plus que chansons, existences individuelles. Chaque piste n’est plus vraiment une chanson au sens commun du terme car il n’y a pas de volonté de produire du mémorable ni de raconter une histoire avec des mots (il n’y en a pas). Seulement du vécu. Une expérience parfois vertigineuse qui ne se laisse dompter qu’avec la répétition (tiens tiens) des écoutes. Le sentiment est renforcé par la captation live de l'enregistrement, effectué aux studios Drudenhaus, les amateurs apprécieront. Et cet élément en direct sied magnifiquement à l'ensemble, même si rassurez-vous, la qualité est au rendez-vous, loin de la cacophonie classique d'un rageur concert de metal.
Occult Rock ne se laissera dominer que si vous l’acceptez et lui accordez un pan de votre vie. Avec plus d’une heure vingt au compteur, de fait il monopolise. Ajoutez à cela la multiplication nécessaire des écoutes pour en faire le tour, vous obtiendrez un nombre à faire tourner la tête. Pourtant instrumentalement, serait-on tenté de croire que l’affaire est aisée. Encore une fois, c’est une mascarade. Car si les lignes se répètent sans cesse, on l’a dit, elles mutent imperceptiblement. À vous de plonger dans ces mutations diverses afin de saisir la richesse cachée d’un album qui ne cesse de se dérober au regard et à l’écoute. Je n’ose m’y attaquer que maintenant, près de dix ans après notre croisement. Fasciné et intimidé que je fus, suis et serai toujours avant de lancer la lecture. Pour autant l’empilement des couches est bien là, la prodigieuse capacité à maintenir des rythmes en boucles, à basculer du blast à un poum-tchac (presque) de base, tricoter des notes ou accords autour d’une section rythmique métronomique.
Hypnose, lisez bien ce terme.


Conclus René, je te prie. Difficile, rébarbatif, fascinant. N’espérez pas le coup de foudre, plutôt l’intrigue ou le fort goût de reviens-y pour le découvrir toujours mieux. Un tel album ne peut que grandir dans votre âme ou passer immédiatement à la poubelle. Avertis, vous l’êtes. Gaillards, peut-être. Et qu’importe, car vous savez. Et si vous vous sentez concernés, alors mazette.





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