CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Kevin Sharp
(chant)
-Shane Embury
(guitare)
-Danny Lilker
(basse)
-Danny Herrera
(batterie)
TRACKLIST
1) Drop Dead
2) Stupid
3) Life
4) Water Cooler
5) Punk Rock Idol
6) Artist Friendly
7) A Case of the Mondays
8) Every Mothers Son
9) Workers of the World
10) Half Full
11) Check Out
12) White Devil
13) Hero
14) Three
15) Screwball
16) Chaos
17) Think
DISCOGRAPHIE
En 1989 2 figures emblématiques du alors balbutiant grind, Shane Embury (guitare dans Napalm Death) et Kevin Sharp (chant dans Brutal Truth), se rencontrent au détour d'un concert de Napalm Death à New York. S'échangent alors quelques pizzas, des paroles, des idées et des promesses. 15 années plus tard, le hasard joue un bien joli tour aux compères du grind qui se retrouvent sur une tournée de Napalm Death. Ils se décident alors à sortir un premier album ensemble sous le nom de Venomous Concept. 4 années plus tard, ils récidivent.
Pour ce faire ils s'entourent d'amis qu'ils connaissent bien. En fait, ils s'entourent ni plus ni moins que de Danny Lilker à la basse (Brutal Truth) et de Danny Herrera à la batterie (Napalm Death). Bref, des compères de groupes. Si bien qu'on se retrouve avec un groupe à 50% Napalm Death et pour l'autre moitié Brutal Truth. Une sorte de Napalm Truth ou de Brutal Death. On préfèrera Napalm Truth car le groupe n'a rien de brutal death comme on va le voir. En effet dès le premier titre, une chose saute aux oreilles : pas de blast beat. On écarte d'emblée le brutal death. Un son de guitare très agressif vient sauter aux tympans, mais pas vraiment gras. On lorgne plus du côté du son Brutal Truth que Napalm Death. Pourtant, et les membres du groupe seraient les premiers à l'affirmer à n'en pas douter, ce serait idiot que de se contenter de résumer Venomous Concept à la fusion de Napalm Death et de Brutal Truth. Venomous Concept est avant tout lui-même. Et avant tout punk plus que death. Le groupe rappelle que les racines du grind sont bel et bien le punk plus que le death.
En effet certains riffs ne dépareilleraient pas sur une sortie typiquement punk. "Water Cooler" en est un parfait exemple avec des riffs que l'on pourrait attribuer aux Ramones. Pourtant loin l'idée que nous avons ici affaire à un album de punk. C'est énervé et protestataire (qualificatifs étranges pour décrire de la musique...) mais de menus blasts de temps à autre viennent nous rappeler qu'on évolue dans une autre catégorie. Et puis le chant plus écorché que gueulé sonne comme la 2e lame qui vient scalper au plus près. Du grind, oui. Pas forcément du grind de bourrin sans âme, mais du grind. On nage clairement dans les eaux de la protestation faite musique et on n'hésite pas à défoncer l'auditeur dès que l'occasion se présente, bref on fait du grind. C'est d'ailleurs la bonne idée de cet album sans prétention. On fait de la musique énervée, avec des revendications (n'oubliez pas que c'est Kevin Sharp au chant) et on se prend pas la tête. On pose des riffs groovy avec des rythmiques qui tabassent sympathiquement pour donner envie à ses pieds de fendre le sol.
C'est aussi la limite de ce disque. Il reste tout le long de son cours dans les carcans grind qu'il s'est imposé. Ce n'est pas dérangeant puisque c'est totalement assumé et voulu. Venomous Concept c'est ça, faire de la musique vraie pour s'adresser à des auditeurs pas exigeants musicalement mais qui savent ce qu'ils veulent. Du grind à la façon de papi et mamie. Que cela ne sonne pas péjoratif car ce n'est absolument pas le but. Papi et mamie ont de bien beaux restes et savent encore botter les culs de ces sales petits jeunes. C'est vraiment étrange comme sensation finalement puisqu'on se trouve à écouter pépère un album qui est pourtant soumis à quelques montées de sang particulièrement dévastatrices. C'est ça l'effet Venomous Concept, c'est que sans s'en rendre compte on passe d'un punk énervé à du grind pour revenir à du punk énervé. L'auditeur qui aime un de ces 2 genres se laissera très certainement happer. Un fan de metal n'a par contre que peu de chances de trouver son bonheur ici. Ce n'est pas pour lui. Et c'est tant mieux.
Oui, Venomous Concept ne se prend pas la tête et donne une leçon de grind dans sa forme presque la plus pure à mon sens. Du punk qui a mis le pied à l'accélérateur. Ca groove, ça rock, ça fait mal aux tympans par moment, ça beugle, bref c'est bien fait. Evidemment, on lui reprochera à raison ses limites intrinsèques, mais merde, on est là pour s'éclater ou pour se plaindre ?