Chronique : Belore Eastern Tales (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 03 avril 2024

Sa note : 12/20

LINE UP

-Alexandre "Aleevok" Ardisson
(chant+guitare+claviers+basse)

-Charlie Videau
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-SeiDrùn
(chant sur "Battle for Therallas")

-Elisabeth "Ella" Zlotos
(whistles)

TRACKLIST

1) To the Eastern Lands
2) Son of the Sun
3) Storm of an Ancient Age
4) The Hermit Awakens
5) Denelïor’s Betrayal
6) Battle for Therallas
7) The Rise of a Sovereign

DISCOGRAPHIE

Journey Through Mountains and Valleys (2020)
Eastern Tales (2024)

Belore - Eastern Tales

(2024) - black metal médiéval - Label : Northern Silence Productions

Non, ne cherchez pas, il n’y en a pas. À la lecture de Belore, intrigué je fus. Pourquoi ? Noble et valide question. Joe Belfiore. Vous ne l’avez pas ? Mais si, l’ancien responsable de la division produits de Microsoft ! Bref, vous voilà maintenant totalement informés sur les origines de Belore : Aleevok, Marseille, le sud et la féérie des contes médiévaux.

Cela s’entend immédiatement, car Belore ne tarde pas à caser de la flûte et autres reproductions instrumentales des temps moyennement anciens. Eastern Tales dégage sur l’instant une impression de grandeur du passé. Les montagnes encore vierges de présence humaine, la plume blanche qui se soulève sur le pont-levis au passage des chevaux primesautiers hélés par leurs cavaliers en armure. Les enfants tout crottés jouant dans la boue du château-fort sous le regard attendri (contrit ?) de leur génitrice. Oui, on le voit, le film. Et Belore vient apposer une musique d’obédience métallique à tendance extrémiste dessus. Aleevok est connu pour ses nombreux groupes, et plus particulièrement sa participation aux lives de Darkenhöld, groupe également vecteur des puissants souvenirs de notre passé médiéval. On sent la filiation.
Seulement accompagné d’un batteur, Aleevok se chargeant de tout le reste, il peut donc laisser libre cours à son imaginaire. Imaginaire qui va nous porter dans les contrées nordiques de l’Écosse d’un Saor par exemple, l’effet flûte, les chants déclamés et cette ambiance poético-chevaleresque. Néanmoins, Belore pratique bien moins le blast et s’offre comme une musique encore plus contemplative. Vous devrez apprendre à prendre votre temps. Et mirer les mélodies s’égrainer dans un écoulement continu dans vos tympans. Eastern Tales n’en est pas avare et se révèle très chatoyant pour les oreilles. Ce n’est pas abrasif, il n’y a aucune velléité agressive et ma foi, par moments le repos se goûte bien. Surtout que sur "Storm of an Ancient Age" il se passe quelque chose de grandiloquent lors du refrain à la flûte. Étonnamment, l’aspect fortement lascif des compositions amène aussi sur le terrain d’un Kauan.
Pour autant tout n’est pas rose dans notre monde corrompu. Si cette nostalgie palpable et touchante peut se suffire à elle-même, musicalement les affres d’une certaine langueur en feront pencher certains dans l’ennui. Le contexte également jouera énormément, plus qu’à l’accoutumée. Une soirée entre métalleux autour d’un feu semble prédisposée à l’écoute d’un tel album. Seul chez soi, il faut déjà avoir plus d’atomes crochus avec le style. Ensuite, le chant black est ingénu. Il remplit son office, mais sans marquer l’auditeur. Les chœurs bien sûr apportent puissance évocatrice, encore une fois, il faudra être client de la chose pour s’en pâmer. Bref, Eastern Tales est un creuset de connaisseurs certainement. L’amateur de passage aura du mal à entrer en transe face à une production très marquée dans son approche, ce qui n’est pas forcément un reproche.

Au final, un album honnête, frais de son innocence. Pour son malheur, le chroniqueur que je suis n’en éprouve pas plus de sentiments que ça. Évaluez votre degré de médiévalité avant de tenter l’aventure Belore. Ajoutez à ceci une ambition manifeste de se mettre en image, dénotant une implication à encourager.