Chronique : Sun of Nothing Maze (2024)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 25 février 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Ilias Apostolakis
(chant)

-Giannis Pannoutsopoulos
(guitare)

-Andreas Starogiannis
(basse)

-Dimitris Zafeiriopoulos
(batterie)

TRACKLIST

1) Liars in Wait
2) After the Fall
3) Ghost Maze
4) Voidhanger
5) Buried Endeavors

DISCOGRAPHIE

Maze (2024)

Sun of Nothing - Maze

(2024) - hardcore black metal doom metal sludge - Label : Venerate Industries

Le coma. Oui, ou sinon comment expliquer un silence de quatorze longues années ? Candidement, par les péripéties de l’existence. Jusqu’en 2010, tout s’enchaînait dans le bon sens pour les Grecs. Puis le ralentissement, volontaire tout d’abord, et les inévitables problèmes extra-musicaux. Sauf que l’album qui nous concerne a été enregistré en… 2018 ! Rien de moins. Et quoi donc encore ? Des changements de personnel qui retardent le master final en 2020 puis la tuile covid et les turpitudes d’un lancement. Nous voici en 2024.

Pour du sludge doom black bien hargneux. Car les Hellènes ne partagent que peu le goût de leur propre scène pour le black romantique ou le death grandiloquent. Se flagellant constamment par des déchirements vocaux, Ilias Apostolakis (par ailleurs, palme aux noms des membres pour le concours du groupe le plus grec) au chant place le groupe clairement dans le post-apocalyptique. Les guitares incandescentes et grasses accrochent les tympans profondément. Et la batterie finit le raclage en règle des neurones. Si le groupe ne se dévoie pas dans une brutalité instrumentale, il frappe les esprits par sa lourdeur. Le son d’un Regarde les hommes tomber en plus lent et lourd vient titiller notre usine à connexion. Le chant purement hardcore couplé au déchaînement des cavaliers de la fin des temps rapproche également du post hardcore à la Neurosis.
Le quatuor ne fait clairement pas dans la dentelle et cible le désarroi de ses auditeurs. Chose à laquelle il parvient avec une maestria assez remarquable. Le riff lancinant de "Ghost Maze" captive tandis que la batteur a l’intelligence de travailler ses cymbales. On sent le groupe solide sur ses bases et ce faisant, nous percevons clairement l’expérience des trois albums au compteur de la formation. Cela s’entend et se ressent. Le message est clair, le chemin déterminé. La maîtrise des compositions dans un genre qui ne laisse pas la place au doute sous peine d’ennui terrible permet la captation de l’attention de ses clients. N’hésitant pas qui plus est à placer des mélodies, parfois stridentes, au milieu du maelstrom de saturation qui cherche à nous emporter corps et âme, Maze s’écoute avec une facilité impressionnante pour une musique se voulant aussi peu amène envers le genre humain.

Sortie qui s’affirme comme une belle découverte pour l’amateur de black metal que je suis. Dans un genre peu côtoyé, il trace une route fort intéressante, dévoilant nombre d’éléments aguicheurs. La destruction du monde dans un confinement confortable, voilà où Maze vous perdra.