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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 24 février 2024
Sa note : 16/20

LINE UP

-Romaric "Romarik L. D'Arvycendres" Sangars
(chant+guitare+claviers)

-Lethee
(guitare)

-Matthieu Froideval
(basse)

-Arnault "de Stael" Destal
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Luna
(chant)

TRACKLIST

1) Nacht Hymne
2) Schwarzes Order
3) Serenade Macabre
4) Winter Delight
5) Dark Embrace
6) Renaissance Noire
7) Pleurs Nocternels

DISCOGRAPHIE


Forbidden Site - Renaissances Noires (démo)



Entre chien et loup, un couple chemine en bordure du château. Elle lui prend la main avec force et le dévore des yeux.
-Majesté, apercevez-vous la mansarde en bordure de la forêt ?
-Mon bel ami, il m’est interdit d’y pénétrer… Vous ne songez tout de même pas à…
-Vous concernant, je songe à beaucoup de choses, Majesté…
-Vous êtes fou, mon bel amant ! Nous sommes fous ! Le royaume est en flammes et nous voici à déambuler et à songer à prendre du plaisir…
-Le plaisir est dans l’interdit et dans la décadence, Majesté…


Gothic-black-aristocratic metal. Avec un soupçon de germanité. Lorsque certains groupes pondent deux pauvres titres enregistrés dans un cabanon pas plus grand qu’un mouchoir de poche, d’autres font les choses en grand. Dans le cas de Forbidden Site, la seconde option s’impose comme une évidence tant un parfum de grandeur déchue flotte dans l’air dès que s’égrènent les premières notes de Renaissances Noires, la seconde démo - et, simultanément, premier album, n’ayons pas peur des mots - du défunt combo isérois. Plus de cinquante minutes durant, Romarik et sa bande nous offrent un black metal classieux et maladroit à parts égales. Et gothique également. Du gothique intégré de manière totalement naturelle à l’ensemble, sans esbroufe, sans simagrée. Du nom du groupe à l’imagerie en passant par les paroles, tout prédispose à ce que metal et goth forniquent ici en belle harmonie. Les gémissements de plaisir qui s’échappent de cette première version de "Serenade Macabre" - bien plus goûtue que la seconde présente sur Sturm und Drang - ne sont que la conséquence de cette profonde imbrication entre les deux courants musicaux inspirant brillamment Forbidden Site.

Renaissances Noires ressemble à une version fortement metallisée de l’Ames de Marbre de Sadness. Là où les Suisses saturaient gentiment leur guitare, les Français usent et abusent de gros riffs, savent se montrer féroces et n’hésitent pas à intégrer des pans entiers de metal classique dans leurs compositions. On remarquera d’ailleurs que s’il faut chercher des références black pour Renaissances Noires, c’est plutôt du côté de la Grèce ou des premiers Samael qu’il faut aller voir, et pas en Scandinavie. Bref, la musique du groupe s’adresse en priorité aux chevelus à clous, plus qu’aux chevelus à rimmel. Romarik sait néanmoins pleurer comme un vrai goth ou croasser comme un corbeau en colère. Il s’avère très crédible en poète maudit sur le bel intermède que constitue "Renaissance Noire". Les guitaristes savent également comment apporter une touche de mélancolie à l’ensemble, ce qui est patent sur "Serenade Macabre" et l’excellent "Pleurs Nocternels", bien doom sur les bords. Cette première œuvre grand format n’est cependant pas exempte de défaut, ce qui est logique pour une formation cherchant encore ses repères. Outre des premiers chœurs pas forcément très bien posés sur "Schwarzes Order", certains enchaînements sont un peu brouillons et quelques-uns des plans « metal classique » nuisent au propos global de l’œuvre. C’est en cela qu’un titre comme "Winter Delight " n’arrive pas à se montrer totalement convaincant. Rien de rédhibitoire néanmoins, et la spontanéité de l’ensemble l’emporte largement sur les approximations.


Un mélange d’une telle qualité entre black et gothique était peu fréquent au vingtième siècle, et même au vingt-et-unième, les grands moments de fusion entre deux genres si loin et si proches se comptent sur les doigts de la main. Renaissances Noires est spontané et sophistiqué à la fois. Il séduit par sa fougue, sa sobriété et son romantisme intrinsèque. À écouter absolument.





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