Chronique : Xion Between Shadows and Gods (2024)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 10 février 2024

Sa note : 15/20

LINE UP

-Robin Björk
(chant)

-Liam Rådman
(guitare)

-Erik Zetterström
(guitare)

-Johan Berg
(basse)

-Algot Brask
(batterie)

TRACKLIST

1) Clash
2) Evil Deeds
3) Men Who Play God
4) Caro-Kann
5) Vision Of The Blind
6) Death Cap
7) Shadows
8) Derailed
9) Buried With Love

DISCOGRAPHIE

Between Shadows and Gods (2024)

Xion - Between Shadows and Gods

(2024) - heavy metal thrash metal - Label : Dalapop

Le heavy metal « traditionnel » : une spécialité suédoise. Certes, le créneau est occupé par des sections de tous horizons et de bon niveau mais clairement, les compatriotes de Greta Thunberg sont les parrains du rétro, y compris dans ses déclinaisons thrash & speed. Que se lancent dans l'arène de très jeunes gens venus de Falun (comme le falun), ville dont sont également originaires les mecs de Sabaton, ne surprendra pas les amateurs du genre. Et vue la masse grouillante de groupes qui s’y essaient, mieux vaut pour eux que les gamins soient bons s’ils veulent qu’on parle d’eux. Ah bah, tiens, ça tombe bien.

Xion. « Pourquoi ? - Parce que. » OK. Fondé en 2018 par Erik Zetterström (guitare et principal compositeur) et Johan Berg (basse), le gang sort son premier single, "Fake Acid" en septembre 2022 puis signe chez Dalapop, label de Dalécarlie (« Dalarna » en VO) ayant notamment publié le premier LP de Gaupa (Feberdröm, en 2020) et le dernier In Mourning en 2021. Between Shadows and Gods, le long jeu inaugural des newbies, est produit par Johan Reivén, batteur du groupe suédois Lok qui a œuvré derrière la console de mixage pour Ram, spécimen vénérable de la New Wave Of Traditional Heavy Metal. Le monsieur a fait du bon boulot. Après une amorce à la Maiden, du temps où le Vierge de Fer tricotait d’excellents instrumentaux, déboulent des guitares incisives poussées au derche par une batterie un peu mate mais véloce, rapidement rejointe par un chant façon Chuck Billy de Testament imitant James Hetfield – zéro originalité, mais les références sont solides et hormis un léger chevrotement et quelques limites dans les aigus, le dénommé Robin Björk remplit sa fonction avec les honneurs. Les deux six-cordistes Liam Rådman et Erik Zetterström se partagent les solos, tantôt épileptiques, tels ceux vivifiant "Evil Deeds" et "Vision Of The Blind", tantôt harmonieux, les deux tendances se juxtaposant parfois dans le même morceau comme sur "Men Who Play God". Les compères ne tirent jamais à la ligne, la concision de leurs duels renforçant la densité de l’enregistrement.
Les Scandinaves évitent par ailleurs le piège du tout-à-fond éreintant, alternant accélérations et scansions mélodiques, dont certaines sont particulièrement accrocheuses. Les séquences se succèdent, au point que les titres finissent rarement de la manière dont ils ont commencé, comme en témoigne la triplette "Vision Of The Blind"- "Death Cap"- "Shadows". Les modulations récurrentes instillent un dynamisme qui a l’avantage de consoler du manque de refrains marquants, hormis sur "Derailed", composition maîtrisée de bout en bout, ponctuée de chœurs saisissants à la Vio-lence et doté d'un final soigné, lancé par une vocalise stridente du plus bel effet. Malgré une entame prometteuse portée par un superbe solo et une ligne de chant fervente, le final "Buried With Love" à force de plans accumulés, perd en intensité.

Habiles et fougueux, les cinq membres de Xion démontrent un savoir-faire en matière de heavy thrash vintage qui les place dès leur premier long jeu dans la cour des très bons du metal old school. Les Vikings ont des idées, presque trop, peinant parfois à les canaliser. L’impact des compositions en est légèrement amoindri mais celles-ci sont heureusement vivifiées par une énergie communicative et la volonté de leurs interprètes de varier le propos. Si ces derniers parviennent à se discipliner tout en gardant l’inspiration, leur collectif aura de beaux moments à (faire) vivre.