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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 20 janvier 2024
Sa note : 16/20

LINE UP

-Marco van der Velde
(chant+guitare)

-Edwin Pol
(guitare)

-Andy Haandrikman
(claviers+basse)

-Jonne Ziengs
(claviers)

-Nick Brockman
(basse)

-Ralph de Vries
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Linda Prins
(chant sur 6)

-Marieke Gels
(chœurs)

TRACKLIST

1) Your Roses Will Burn
2) Smalltown Boy (Bronski Beat cover)
3) We Pass Our Bridal Days
4) The Art of Grief
5) Frailty Thy Name Is Woman
6) (Where Are You Now)
7) Against All Gods
8) Billet Doux
9) In Silence...

DISCOGRAPHIE

The Art of Grief (2000)
Atlantic (2004)
Sunset (2016)
The Sky Is Yours (2023)
The Sky is Ours (2023)

The Wounded - The Art of Grief



Le professeur grincheux consulte sa montre et se dirige vers les musiciens.
- Eh ben dites donc, on ne peut pas dire que vous soyez en avance ! Sirrah n’était déjà pas spécialement précoce, et cela fait quatre ans qu’ils ont sorti Acme ! Nous sommes en 2000, les amis ! C’est bientôt le vingt-et-unième siècle ! Qui va encore s’intéresser à votre musique ? Hein ? Qu’avez-vous à dire ?
- Euh… fuck you ? Oui, c’est ça : « fuck you » !


On peut jouer du gothic doom et utiliser des mots grossiers. Surtout quand on a une vingtaine d’années (c’est en tout cas mon estimation de l’âge des membres de The Wounded en 2000). On peut ressentir le monde comme une injustice, faire autre chose que du punk et cracher malgré tout le rejet du monde tel qu’il nous est imposé à la figure de ses auditeurs. Et puis, on peut faire un album de gothic-doom très old-school à l’aube du vingt-et-unième siècle. On a le droit. Et ça intéressera du monde. Même en 2024. Pas le grand public, certes. Mais on s’en cogne, non ? Depuis ce premier album aussi maladroit que bourré d’excellentes choses, The Wounded a (beaucoup) évolué. Si aucun titre du proto-The Wounded n’aurait de place sur les albums suivants, "Frailty Thy Name Is Woman" décroche la palme. Titre le plus « harsh » jamais composé par le groupe – Marco y growle !–, il dénoterait complètement dans les œuvres du The Wounded mûr. Faut-il donc le jeter ? Non, justement. "Frailty Thy Name Is Woman", avec ses riffs tirés tout droit du Gothic de Paradise Lost, est le témoignage splendide d’une jeunesse qui se cherche, ne s’est pas encore trouvée et, par conséquent, produit des choses spontanées, naïves, goûtues.
Spontané, naïf, goûtu. C’est le résumé de The Art of Grief. Maladroit donc : si, tout comme celle de "Smells Like Teen Spirit", la reprise de "Smalltown Boy" est bonne - et largement meilleure que celle de Paradise Lost, les Grand-Bretons n’excellant pas dans « The art of covering songs » - quelle drôle d’idée de placer le titre en deuxième position et briser l’intéressante dynamique créée par "Your Roses Will Burn" ! Longuet par moments, également : "Frailty Thy Name Is Woman" aurait pu gagner à perdre une minute, "Against All Gods", malgré une ambiance à la Sadness extrêmement prenante, à en perdre trois et "In Silence..." aurait pu ne pas être mis sur l’album. Bref, The Art of the Grief et son mélange d’influences pas encore totalement digérées est imparfait – cette dernière phrase est une redondance totale de ce que j’ai dit jusque-là – mais qu’est-ce qu’il est bon ! Ce mélange de riffs pesants, de nappes de claviers rappelant le premier The Gathering ou les Autrichiens de Dawn of Dreams et de guitares aigrelettes estampillée cold-wave fait mouche et ouvre une nouvelle blessure dans le petit cœur nostalgique des vieux gothic-doomsters. Quant à Marco, si son timbre se rapproche plus de celui de Robert Smith que par la suite, il s’avère déjà bluffant. N’en déplaise aux professeurs grincheux, "We Pass Our Bridal Days" est à montrer dans les écoles. Le titre éponyme possède une candeur touchante et l’ensemble de l’œuvre nous donne envie d’être terriblement indulgents et terriblement nostalgiques.


The Art of Grief est une première œuvre brute, désarmante de candeur et bourrée de passages mémorables. The Wounded oubliera rapidement les growls, pondra des albums mieux foutus, plus équilibrés, et trouvera son style. Il n’y a rien à regretter, that’s life. Mais en attendant, je range ce premier album sur l’étagère, entre Pornography et Gothic. Il y est à sa place.





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