CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Carmelo Orlando
(chant+guitare)
-Massimilano Pagliuso
(guitare)
-Giuseppe Orlando
(batterie)
TRACKLIST
1)Verne
2)Memoria stoica / Vetro
3)Reason
4)Aquamarine
5)Jules
6)Gepetto
7)Comedia
8)The Promise
9)Materia
10)Croma
11)Nothijngrad
DISCOGRAPHIE
Novembre a su évoluer en l'espace de quelques années, à l'instar d'Anathema, d'un death sombre à un metal atmosphérique riche en ambiances. Les Italiens sont ainsi parvenus à créer un style assez unique, et le Materia de cette année en est la preuve, à situer musicalement quelque part entre le rock gothique de Sentenced, la pop / rock de Radiohead, le metal mélancolique de Katatonia, le death progressif d'Opeth... Des textes en anglais et en italien donnent une touche finale d'originalité à ce groupe pas comme les autres, devenu très professionnel et dont les compositions nous amènent de surprise en surprise. Materia est un disque envoûtant, d'une richesse rare, au propos essentiellement mélancolique mais toutefois assez éclectique.
Les guitares soutiennent seules la structure des morceaux, Novembre ne faisant que rarement appel aux claviers, et tant en lead qu'en arpèges, en acoustique ou hyper-saturé, Carmelo Orlando et Massimilano Pagliuso font valoir de bien belles idées. Le début de l'album s'inscrit dans une mouvance rock légèrement gothique et soft, "Verne", "Memoria / Vetro" ou encore "Reason" arborant un mid-tempo classique mais classieux. Dès lors, les rythmes se font plus syncopés, et le metal plus radical. Du growl apparaît sur "Aquamarine", "Materia" ou "Croma", contrebalançant à merveille les prouesses mélodiques du chant très pop que développe Carmelo Orlando. Proche en cela de Radiohead, ce dernier démontre cependant une aptitude bien plus remarquable à peaufiner les harmonies vocales, faisant par exemple de la magnifique reprise de "The Promise" (Arcadia, alias Duran Duran) un pur tube et single potentiel. La démarche se rapproche de celle d'Opeth, mais le leader de Novembre n'a vocalement rien à envier à Mikael Akerfeldt...
Et que dire de "Comedia", qui s'ouvre sur un blast-beat des plus inattendus? Une utilisation subtile de la double grosse caisse contribue à la difficulté de classification que l'on peut ressentir à l'écoute de Materia. Les compositions sont anti-conformistes, allant là où on ne les attend pas, mais tout est judicieusement pensé pour faire vivre à l'auditeur une expérience musicale inédite. La voix de Carmelo Orlando, pure et cristalline, et pleine de potentialités, participe pour beaucoup au sentiment de dépaysement procuré par Materia. Le disque devra se faire écouter plusieurs fois avant de dévoiler tous ses secrets, mais nous pouvons conjecturer dès maintenant que Novembre nous fournit là un disque majeur de cette année, transversal et universel. Une grande réussite.