CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 15 décembre 2023
Sa note :
13/20
LINE UP
-Bes
(chant+guitare)
-Tvor
(guitare)
-Sakchuras
(basse)
-Cardinal
(batterie)
TRACKLIST
1) Intro
2) Hlad a chlad
3) Vibrio cholere
4) Peccatum originale
5) Spoveď misantropa
6) Sebatryzna
7) Onania
DISCOGRAPHIE
La Slovaquie. Terre de contraste entre ciel et mer, entre férocité et immensité, entr… Attends, tu débloques là. La Slovaquie en France, on gère pas du tout. Mais on connaît Adriana Sklenaříková. Sauf que là, ça ne sert à rien. Cholera, belle promesse, qui parle en latin du péché originel. Salope d’Eve.
En fait, salope de groupe. Car si vous aimez les machines à remonter le temps, vous serez servi. Démo des années quatre-vingt-dix. Début s’il vous plaît. Puis le chant. Bes, fondateur et guitariste de son état a longtemps galéré avant de trouver des membres pour son groupe. Et tant qu’à faire, il s’est mis à chanter. Enfin, chanter… disons déglutir sa bile atroce à la face de la planète. En mode ultra réverb et mixé très loin, ce sont plus des aboiements qu’autre chose. L’artifice sonne factice, mais cela donne du cachet, il faut le reconnaître. Mais pour combien de personnes sur Terre ? Qu’importe. Ensuite sachez que l’album est composé et joué sur scène depuis 2019, cela donne un aperçu des difficultés du groupe pour se frayer un chemin vers les studios puis les affres d’une sortie grand public. Des galériens comme on les aime donc. Ne nous mentons pas, cela s’entend dans la production, relativement creuse et en panne de puissance.
Fort heureusement le genre de proto black scandinave pratiqué ne requiert pas une armada colossale pour rendre son meilleur. Et les compositions par leur aspect occulte foncièrement poussé s’entichent plutôt pas mal de cette délicatesse involontaire. Curieusement, dans la masse et la nasse des chemins boueux empruntés se dégagent une atmosphère prégnante tout comme une variété difficile à anticiper à la lecture des caractéristiques de base du groupe. Alors s’entend. Diversité dans le sens riffs pas tout le temps identiques. Et même variations des tempos. Les mélodies noires développent leur aura dans un environnement propice et c’est ainsi que nos oreilles arborent la mine des bons jours. Toujours dans les limites imposées d’un manque de moyens flagrant, n’oubliez pas. Mais parvenant à dépasser ces restrictions, Cholera le Slovaque livre des chansons à destination des fans purs du black d’il y a trente ans. Et cette population devrait apprécier l’offrande.
Grand public ? Mais bien sûr. Du matériel de spécialiste coupable d’amateurisme sectaire pour l’immense majorité du genre humain. Cependant, il émane un charme désuet indéniable pour quiconque se noie goulûment dans le passé. Plus que jamais, connaissez votre camp.